Scolaire » Recherches et publications

PISA: la bosse des maths n'existe pas, les politiques sont plus ou moins efficaces

Paru dans Scolaire le mardi 03 décembre 2013.

Les bonnes performances en mathématiques ne sont pas le résultat de dons innés mais le produit d'un entraînement, démontrent les résultats de PISA 2012. Près d'un élève de 15 ans sur trois n'atteint pas le niveau 2 de l'échelle PISA en mathématiques (24% pour les seuls pays de l'OCDE, PISA prenant aussi en compte des pays associés mais non membres de l'OCDE). Ces élèves peuvent au mieux appliquer les règles de base en suivant des instructions précises. Au Japon et en Corée, moins de 10% des élèves - et à Shanghai moins de 4% - n'atteignent pas ce niveau de performance. Mais dans ces pays, "les élèves sont identifiés dès qu'ils commencent à rencontrer des difficultés, leurs problèmes diagnostiqués et un accompagnement approprié est vite mis en place pour les aider (...) Les variations de performances en mathématiques montrent qu'elles sont étroitement liées au fait que les élèves croient à l'importance de leurs efforts et de leur persévérance. Le fait que leur niveau de confiance varie significativement entre les écoles et les pays suggère qu'il peut être modifié par les politiques et les pratiques éducatives."

L'édition 2012 de PISA montre aussi que "les pays de l'OCDE investissent plus de 230 milliards de dollars chaque année pour l'enseignement des mathématiques à l'école", et que le retour sur investissement est important. "Les pays qui ont conduit des études longitudinales ont montré que les résultats en mathématiques sont fortement prédictifs des revenus des jeunes adultes et influent sur la poursuite d'études post-secondaires." En outre, la réduction de la proportion des élèves qui n'atteignent pas le niveau 2 en mathématiques a une dimension économique importante. "On estime que si tous les élèves atteignaient [ce niveau], la production des pays de l'OCDE augmenterait de 200 000 milliards de dollars." L'étude montre de plus que les élèves "ayant de solides compétences en mathématiques sont aussi plus volontaires, et qu'ils se voient comme des acteurs et non comme des objets des processus politiques. Ils ont aussi tendance à faire davantage confiance aux autres."

L'amélioration des performances est possible pour tous les élèves

 PISA 2012 montre encore que l'élévation du niveau des meilleurs et la lutte contre l'échec ne s'excluent pas mutuellement. L'Estonie et la Finlande le prouvent. La France, Hong Kong, l'Italie, le Japon, la Corée, le Luxembourg, Macao, la Pologne, le Portugal et la fédération de Russie ont d'ailleurs été capables d'améliorer la part des meilleurs élèves en mathématiques, en lecture ou en science". Certains systèmes éducatifs ont démontré qu'il est possible d'améliorer rapidement leurs résultats tout en veillant à l'équité : des 13 pays qui ont significativement amélioré leurs performances en mathématiques entre 2003 et 2012, trois ont aussi progressé en termes d'équité et neuf autres ont augmenté leurs performances tout en maintenant un fort niveau d'équité. Mais pour lutter contre les faibles performances et améliorer les meilleures, les pays doivent se pencher à la fois sur les obstacles dus aux origines sociales, sur le rapport des élèves à l'apprentissage, sur l'organisation des établissements, et sur les conditions matérielles des apprentissages. En revanche, seule une faible part du niveau des performances dépend de la richesse de ces pays ou des dépenses par élève.

"Certains affirment que les différences de performances observées parmi les pays sont principalement le produit du statut culturel ou socio-économique. Pourtant, les résultats de PISA 2012 montrent que beaucoup de pays ont amélioré leurs performances, quel que soit leur statut culturel ou socio-économique. Pour certains d'entre eux, une amélioration s'observe chez tous les élèves. Pour d'autres, l'amélioration se concentre sur les moins bons élèves. Pour d'autres au contraire, l'amélioration se concentre sur les meilleurs élèves."

Les disparités entre les genres

Les garçons et les filles ont des niveaux de performance différents en mathématiques, en lecture et en science. Mais les écarts de performances parmi les garçons ou dans le groupe des filles sont significativement plus importants qu'entre filles et garçons. Cela suggère que l'écart de genre peut être réduit considérablement. Certains pays ont réussi a réduire l'écart en mathématiques, mais les stratégies pour améliorer le niveau d'implication, les dispositions, la confiance en soi et les performances chez les filles ont continuellement besoin d'être renouvelées. Par ailleurs, dans beaucoup de pays les garçons sont plus nombreux parmi les mauvais élèves et il faudrait faire davantage pour les aider en mathématiques.

L'étude révèle un autre écart de genre : même quand les filles réussissent aussi bien que les garçons, elles montrent moins de persévérance, moins de motivation à apprendre les mathématiques, moins de confiance dans leurs compétences et un niveau plus élevé d'anxiété.

PISA

L'OCDE estime que PISA (Programme for International Student Assessment) est devenu le premier instrument de mesure de la qualité, de l'équité et de l'efficacité des systèmes scolaires. Mais PISA produit davantage qu'une simple comparaison statistique. En identifiant les caractéristiques des systèmes scolaires, ce programme permet aux gouvernements d'identifier les politiques efficaces et de les adapter à leur contexte.

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →