Scolaire » Revue de la presse et des sites

PISA : deux mises en garde, de Didier Muguet et d'Olivier Rey, contre des lectures hâtives et des usages politiques

Paru dans Scolaire le jeudi 28 novembre 2013.
Mots clés : Muguet, PISA, Peillon

Les résultats de PISA seront publiés mardi prochain. Deux articles nous mettent en garde. Sur le site "Questions de classes", Didier Muguet (collaborateur d'Ecorev) en fait une critique en règle. Il compare ces tests aux oracles antiques et y voit un moyen donné aux gouvernants pour adapter leur système éducatif aux impératifs d'une société  ultralibérale. C'est ainsi que "Peillon tient exactement le même discours que ses prédécesseurs pour affirmer que l’état de l’école est catastrophique, mais que demain grâce à ses réformes, ça ira vachement mieux!" Quant aux médias, ils ne seraient pas exempts de reproches en commentant le plus souvent des écarts absolus exprimés en points et favorisant classements et compétition plutôt que des écarts relatifs et des évolutions. Il conteste que l'école de Corée du Sud puisse être érigée en modèle.

Examinant les items du test portant sur la culture scientifique, il estime que les définitions données cautionnent des "a priori" et que "les processus multidimensionnels de constructions de solutions sont réduits à la simple exécution de consignes". Il rappelle que des compétences ne peuvent être définies "de manière isolée indépendamment d'un contexte particulier et de pratiques spécifiques". Il considère que PISA n'a "aucune valeur scientifique", et constitue "un dispositif de pouvoir".

Olivier Rey, sur le site Eduveille, adopte un ton assez différent, mais considère lui aussi qu' "étalonner la performance française au regard des résultats de Shanghai ou de la Corée du sud est assez vain au regard de cultures et de pratiques scolaires aussi différentes". Et il invite les commentateurs à "regarder au delà de l’effet palmarès". Le classement de la France est "loin d’être l’information la plus intéressante" de cette enquête triennale sur les acquis des élèves. Le responsable du service Veille & Analyses de l’IFE-ENS Lyon met aussi en garde les politiques qui voudraient "piloter une politique éducative avec PISA en ligne de mire", donc l'infléchir en fonction d'un instrument de mesure.

Il rappelle que PISA sanctionne ce qui s’est passé durant la formation d’un jeune "pendant ses quinze premières années" et qu'il est difficile "de pointer telle ou telle politique conjoncturelle menée par tel ou tel ministre", que PISA ne nous dit rien des compétences des élèves à 18 ans ou à 20 ans et "favorise" les systèmes qui reportent la sélection au-delà de la scolarité obligatoire, et que ce test ne porte que sur trois domaines, compréhension écrite, culture mathématique, culture scientifique et technique. Il ne nous dit donc rien de l’éducation physique et sportive, de l’histoire, des langues vivantes étrangères...  ni de la formation du jeune et du citoyen.

L’article de Questions de classes ici. L'article d'Eduveille ici.

 

 

 

 

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