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George Pau-Langevin invite les étudiants Mahorais à apporter à leur région "les talents dont elle a besoin"

Paru dans Scolaire le dimanche 27 octobre 2013.

"Vous êtes issus d’un département, d’une région, Mayotte, qui est aujourd’hui en pleine construction (…) qui a absolument besoin de se doter de techniciens formés. Par conséquent, c’est pour vous une responsabilité supplémentaire de pouvoir apporter à votre région d’origine les talents dont elle a besoin", déclare George Pau-Langevin, ministre déléguée à la réussite éducative. Elle s’exprime lors des deuxièmes assises sur les conditions de réussite des élèves et étudiants Mahorais hors de Mayotte, organisées par le Conseil général de Mayotte, le 25 octobre à Paris. "Aujourd’hui, il manque tellement de cadres dans une région comme Mayotte que manifestement vous aurez des opportunités formidables de trouver des emplois dans la région une fois que vous aurez fini vos études", explique la ministre s'adressant aux nombreux étudiants Mahorais réunis à la Cité Universitaire.  "Par exemple, sans vouloir prêcher pour ma chapelle, je signale que nous avons un besoin évident d’enseignants, de professeurs du premier ou du second degrés en nombre considérable compte tenu de l’importance de la jeunesse mahoraise", explique la ministre.

"L’éducation pour être républicaine doit constamment restée vigilante à ce qu’aucune fraction de sa jeunesse ne soit laissée en déshérence", souligne-t-elle. Selon elle, "veiller à ce que notre jeunesse sans exception bénéficie sur l’ensemble du territoire d’une éducation égale et de qualité, c’est à la fois pour ce gouvernement prendre acte d’une charge qui nous incombe et au même temps c’est une prérogative qui nous honore. Et donc notre devoir est d’être à la hauteur."

La ministre cite le proverbe "loin des yeux, loin du cœur" pour expliquer qu’il est "du devoir de l’action politique de tordre le cou au proverbe". "Même si Mayotte est à 8 000 kilomètres de la métropole, le sort et le destin de la jeunesse de ce département nous préoccupe autant que tout autre", déclare-t-elle. "La formation de cette jeunesse est cruciale pour doter l'île d’hommes et de femmes qualifiés, déterminés, compétents qui sont susceptibles de porter des projets nécessaires à sa prospérité et de faire face aux défis auxquels la région est confrontée", poursuit George Pau-Langevin.

 Transformer le multilinguisme en atout 

"Le fait que nous soyons dans des îles ou il y a le multilinguisme, c'est-à-dire que les parents souvent parlent aux enfants un autre langage que celui qu’ils parlent à l’école est aussi un élément qu’il faut prendre en considération pour voir comment transformer ce multilinguisme qui peut être un handicap en atout", insiste la ministre.

"Lorsqu’il y a eu le débat sur la loi de la refondation de l’école à l’assemblée, nous avons eu de longs échanges à propos de ces questions, notamment à propos de l'utilisation du créole à l'île de la Réunion", raconte-t-elle. "Les députés de la Réunion expliquaient comment le fait ne pas prendre en considération la langue maternelle des enfants pouvait être une manière de rendre pour eux plus difficile l’apprentissage du français".

"De mon temps, la règle était de dire qu’il ne faut absolument pas parler créole aux enfants (…) parce que ça allait les empêcher de bien apprendre le français", se souvient la ministre. En revanche aujourd’hui, explique-t-elle,  "on commence par exemple en maternelle par structurer le langage de l’enfant dans la langue qu’il connaît et à partir de là, il peut passer plus facilement au français".

Un taux de réussite en berne 

Le département  de Mayotte  a inscrit depuis plusieurs années l’éducation parmi ses priorités. Il a mis en place un dispositif d’aides pour accompagner les lycéens et étudiants scolarisés hors de Mayotte.  En  appui de la politique de l’Etat pour l’attribution des bourses et des billets d’avion, ceux - ci bénéficient de différentes allocations du  département qui a  dépensé en 10 ans (de 2000 à 2010) plus de 203 192 555  d’euros pour la scolarisation de 31 223  étudiants et lycéens, selon les chiffres avancés par le Conseil Général. 

Cependant, le taux de réussite en première année de licence pour les jeunes Mahorais est de 8 %, loin du taux national (45%). Ces assises sont l'occasion de "réfléchir aux conditions de réussite des jeunes", insiste Daniel Zaidani, le président du Conseil général de Mayotte. 

Le site internet du Conseil Général de Mayotte (ici

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