"La jeunesse représente un enjeu central de la lutte contre les LGBT phobies" (INJEP)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 24 octobre 2013.
Mots clés : jeunesse, LGBT phobies, INJEP
"La jeunesse représente un enjeu central de la lutte contre les lesbiennes, gays, bi, trans/LGBT phobies. En effet si les jeunes LGBT ou ceux qui s’interrogent sur leur orientation sexuelle constituent une cible privilégiée des attaques homophobes ou sexistes, les jeunes peuvent parfois aussi s’ériger en bourreaux si l’on considère que parmi les première insultes entendu dans la cour de récré figure le mot pédé." "Les cahiers de l’action" de l’INJEP de ce mois d’octobre sont consacrés aux "jeunes face aux discriminations liées à l’orientation sexuelle et au genre : agir contre les LGBT-phobies". Ce numéro, réalisée sous la direction de Cécile Chartrain, docteure en sciences politiques, recense et analyse les ressources mobilisables et les formes de réponses déjà mises en œuvre afin de contrer ces phobies, sans oublier d’ouvrir quelques pistes nouvelles notamment en évoquant des expériences novatrices menées à l’étranger.
Les chercheurs saluent le programme d’action du gouvernement contre les violences et les discriminations en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, présenté en novembre 2012. Il spécifie que "la formation initiale des personnels d’enseignement, d’orientation et d’éducation intégrera une sensibilisation à la lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre". Pour les chercheurs, ceci "est essentiel pour sensibiliser les personnels éducatifs aux questions LGBT mais également pour leur apprendre à aborder ce sujet de manière appropriée et respectueuse des jeunes personnes LGBT".
Des pistes de réflexion
L’enquête de terrain sur laquelle s’est appuyée l’écriture de cet ouvrage a permis de dégager des pistes de réflexions dans la lutte contre les LGBT-phobies. Il s’agit d’abord d’améliorer le maillage du territoire alors que, constatent les chercheurs, "des disparités territoriales dans l’accès à l’information sur la diversité sexuelle et aux actions de sensibilisation contre l’homophobie" existent. Deuxièmement, il faudrait "visibiliser davantage les personnes". "Nommer, rendre visible, c’est en effet déjà faire exister, et les acteurs du terrain engagés dans des actions de sensibilisation nous enseignent que c’est en prenant l’initiative de susciter le débat à ce sujet (…) que l’on peut avancer vers des attitudes plus tolérantes". Ensuite, les chercheurs proposent de créer une "charte contre l’homophobie pour les associations d’éducation populaire" et de "mesurer les LGBT-phobies et développer les recherches sur les parcours". Ils proposent enfin de développer la formation des professionnels de la jeunesse et de mobiliser les organisations et les dispositifs européens.
Le site de l'INJEP (ici)