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Enseignement scolaire: examen du projet de budget permet à Vincent Peillon de répondre aux inquiétudes des députés

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 24 octobre 2013.

Les réformes de l'Education nationale ne peuvent fonctionner si les enseignants ne sont pas accompagnés pour les mettre en oeuvre. Vincent Peillon évoque à ce sujet le dernier livre d'Antoine Prost et ajoute qu'un récent colloque de l'OCDE "mettait aussi l'accent sur l'importance de la formation des enseignants". Vincent Peillon répondait hier aux questions des députés lors de la commission élargie d'examen du budget du ministère de l'Education nationale.

"Un comité de suivi [des ESPE, écoles supérieures du professorat et de l'éducation] se met en place avec l'ensemble des acteurs", il en évaluera l'efficacité, à côté du travail des inspections générales. Ce comité sera présidé par Daniel Filâtre. A l'opposition qui relaie les revendications des enseignants sur la formation continue et les décharges pour les directeurs d'école, le ministre répond que cela signifie des créations de postes en plus. Il reconnaît l'importance de la formation continue mais compte sur les ESPE pour améliorer déjà la formation initiale. Et rappelle que 10 000 contrats aidés ont été créés à la rentrée pour assister les directeurs d'école. Au sujet de leur statut, le ministre explique qu'il est en discussion avec eux mais que les personnels et les syndicats ont des positions différentes. "Nous ferons des propositions" dans le cadre de la discussion sur les métiers.

Le rapport de la Cour des comptes "Gérer les enseignants autrement" a été cité à plusieurs reprises par l'opposition. Vincent Peillon explique avoir eu à ce sujet des discussions avec son président Didier Migaud. Il refuse d'opposer "le quantitatif et le qualitatif" et fait valoir que les créations de postes doivent permettre la mise en oeuvre de la réforme, qu'il s'agisse du "plus de maitres que de classes" et de la formation initiale.  

Ira-t-il plus loin dans l'accueil des enfants handicapés à l'école ? Pérenniser 30 000 emplois , c'est déjà une grande réforme, répond-il. Au sujet des internats, il explique qu'il a souhaité une autre stratégie territoriale, tournée vers les collèges, et moins coûteuse, notamment pour ne pas créer de rupture pour les collectivités territoriales et les enfants concernés par ces politiques.

Sur le PIA (programme d'investissements d'avenir) et l'usage de l'enveloppe exceptionnelle de 100 millions d'euros attribuée au ministère du Sport, de la Jeunesse, de l'Education populaire  et de la Vie associative, il indique qu'il en discutera avec Valérie Fourneyron. Il annonce, en outre, avoir signé avec Michel Sapin, ministre du Travail une convention "pour faire bénéficier les 18-25 ans des places libres en lycées professionnels".

Sur les rythmes scolaires, il note que Denain, commune moins riche que Marcq-en-Bareuil, a déjà mis en place la réforme et qu'il ne s'agit donc pas seulement d'un problème financier. Il veut bien repousser le délai du 4 novembre 2013 pour les communes qui doivent envoyer leur projet aux DASEN, mais il fait valoir que "la concertation pouvait se faire l'an dernier". Il ajoute que "lorsque le comité rendra ses conclusions en décembre", il suivra ses recommandations.

A noter parmi les remarques et questions des députés, celles de Frédéric Reiss (UMP) pour qui "les ESPE sont un début de réponse", mais qui met en garde contre la construction "de nouveaux bastion du pédagogisme constructiviste", comme l'étaient, à ses yeux, les IUFM. Le député note aussi la complexification de l'accompagnement des enfants handicapés avec les différents types d'AVS.

Sonia Lagarde (UDI) s'impatiente de connaitre la définition du socle de connaissance, compétences et culture. "Quel sens a la refondation pédagogique sans le socle?" Pour elle, les internats d'excellence ont changé d'etiquette "sans modifier le produit".Et elle se demande "comment atteindre un coût moyen de 25 000 euros en 2017".

Barbara Pompili (écologiste) note pour sa part que "ces 50 millions d'euros [pour les d'internats] auraient pu être utilisés pour le programme "besoin éducatifs particuliers", les RASED, qui s'adressent à tous et plus tôt dans la scolarité et pour renforcer le taux d'encadrement dès la maternelle. Elle demande aussi si le transfert des BTS et classes préparatoires aux université se fera en 2015.

Marie-George Buffet (GDR)  interroge le ministre sur les "inégalités dans la mise en oeuvre des différentes ESPE" et sur l'avenir des RASED.

Le vote de ce budget aura lieu lors de la réunion de la commission élargie le mercredi 30 octobre prochain. Il a déjà reçu hier 23 octobre un avis favorable de la commission des finances.

Voir la séance en ligne sur le site de l'Assemblée nationale ici

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