Maintenir la spécificité de l'enseignement agricole (S. Le Foll)
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 18 octobre 2013.
Défendre la spécificité de l'enseignement agricole et son rattachement au ministère de l'Agriculture, c'est l'un des "éléments stratégiques" de la loi d'avenir, a affirmé, hier 17 octobre Stéphane Le Foll à l'occasion d'une journée d'étude de l'ONEA (Observatoire national de l'enseignement agricole). Il défend également la spécificité de la formation des enseignants, et il voit dans ces établissements des lieux "d'expérimentation et de diffusion des 
savoirs", puisqu'ils s'inscrivent dans "une structure de grande filière" qui va de la 4ème à l'enseignement supérieur et à la recherche.
Autre spécificité de cet enseignement pour le ministre de l'Agriculture, sa capacité à "prendre les élèves après un échec" et à les amener à la réussite scolaire grâce à une formation "avec des objectifs". Il évoque aussi un enseignement "ouvert à l'Europe, à l'international".
La journée avait été ouverte par Henri Nallet, ancien ministre et président de l'ONEA qui a souligné la "véritable révolution" que connaît l'agriculture aujourd'hui, et donc la formation des agriculteurs de demain; ils devront à la fois être performants et produire "autrement", ou, comme le dit un autre participant, Jean Salmon, être capables de mener une analyse de leur écosystème avant de choisir un modèle de production.
L'ONEA souhaite aussi voir les Régions contribuer à l'élaboration du projet stratégique et faire converger formation initiale, apprentissage et formation continue. Il recommande "une carte régionale des formations relevant du ministère en charge de l’agriculture, prescriptive et opposable" et qui doit articuler les orientations stratégiques nationales et les besoins des territoires. Il demande au ministre la création d'une "École nationale supérieure de préparation aux métiers de l’enseignement agricole" ou ENSPEA, fédérant l’ensemble des institutions contribuant à la formation des formateurs et des cadres et associant les instituts équivalents pour les formateurs des établissements privés.
Quant aux lycées, dont l'autonomie s'accroît dans la mesure où "ils doivent offrir un éventail de formations générales, technologiques et professionnelles" tout en donnant "une place majeure à la pluridisciplinarité, à la transversalité, à l’approche systémique, à l’expérimentation et à l’innovation". Leurs exploitations seront associées aux exploitations, stations et laboratoires des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.