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Rythmes scolaires : le point de vue des communes rurales

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 17 octobre 2013.

"Nous n'étions pas forcément d'accord, mais la loi est passée et on se retrousse les manches." C'est la tonalité générale chez les maires ruraux, telle qu'a pu la percevoir Jean-Louis Davot, secrétaire général de la Ligue de l'enseignement en Haute-Saône, qui a assisté à leur congrès samedi 12 octobre. L'association des maires ruraux, également interrogée par ToutEduc, rappelle qu'elle est favorable à la réforme, mais estime que "l'essentiel de la pression porte sur les collectivités".

Jean-Louis Davot : J'ai participé à la commission éducation, qui a réuni une trentaine d'élus venus de toute la France, et qui pouvaient être de toutes tendances, de droite ou de gauche. J'ai été surpris de deux affirmations qui faisaient consensus, il faut que les activités périscolaires soient gratuites, et la dérogation sur les taux d'encadrement [qui passent de 14 à 18 enfants de plus de 6 ans pour un adulte, ndlr] ne tient pas la route si nous voulons des activités de qualité.

ToutEduc : Ces élus sont donc soucieux de qualité ?

Jean-Louis Davot : En effet. Ils avaient manifestement envie de s'inscrire dans l'esprit de la réforme, et ils en ont parfaitement intégré la finalité éducative. Cela n'empêche pas qu'ils se posent des questions sur les moyens budgétaires dont ils disposent, sur les locaux, sur les animateurs qu'ils peuvent trouver... Ils ont des interrogations, mais ils ne font pas de résistance.

ToutEduc : Vous parlez d'une trentaine d'élus membres de la commission éducation, donc motivés par cette question, à laquelle ils ont réfléchi depuis déjà plusieurs mois. Est-ce, à votre avis, un sentiment partagé par les autres élus ?

Jean-Louis Davot : Avec les autres associations du CAPE [le collectif des associations partenaires de l'école publique, ndlr], nous avions un stand et de nombreux maires, qui ne sont pas membres de cette commission, sont venus nous voir. Ils voulaient témoigner de ce qu'ils avaient mis en place dans leur commune, ou de ce qu'ils allaient mettre en place, ils nous posaient des questions sur les difficultés qu'ils peuvent rencontrer, mais aucun ne nous a fait part de son opposition.

AMRF : Nous avons toute la gamme des réponses, de ceux qui sont enthousiastes à ceux qui nous disent "impossible". Nous avons obtenu partiellement gain de cause sur la question pécuniaire, mais nous maintenons que l'Etat crée une charge nouvelle sans la compenser. De même, nous avons obtenu un peu de détente sur le calendrier, mais nous étions dans une situation d'incongruité totale quand l'Education nationale nous demandait au mois d'octobre le calendrier pour septembre 2014. Il faut du temps pour un PEDT [projet éducatif de territoire] de qualité. Il faut aussi compter avec la spécificité des communes rurales, pour qui il est compliqué de trouver des encadrants pour ces activités périscolaires. Comment éviter le risque d'un renforcement des inégalités entre communes ?

ToutEduc : Pensez-vous néanmoins que les communes rurales seront prêtes l'an prochain ?

AMRF : Nous avons été les premiers à dire que nous étions favorables à cette réforme, à condition que tout le monde fasse un effort, l'Education nationale, les parents, les enseignants, les collectivités. Mais la principale contribution est demandée aux communes. Seules 10 % des communes rurales ont choisi de mettre en oeuvre la réforme dès cette année, et quelques unes ont depuis demandé à surseoir tellement c'est complexe. 90 % d'entre elles devront passer aux 4,5 jours l'an prochain ! Il faudra un déclic politique fort.

De plus, cette réforme n'est pas l'alpha et l'oméga de la refondation. Nous attendons une clarification des responsabilités, sur ce qui relève du pédagogique et ce qui relève de notre responsabilité. Pour le numérique par exemple, qui paie les infrastructures ?

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