Rythmes scolaires : Des changements en vue pour la maternelle, les analyses du SEP et de Léo Lagrange
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 16 octobre 2013.
La Fédération Léo Lagrange "réaffirme son soutien à la politique engagée sur les rythmes éducatifs" qui "va imposer de réels processus de 'co-éducation' [et qui] pose ainsi les bases historiques d’un véritable partenariat entre l’ensemble des référents qui entourent l’enfant". Elle ne nie pas "les difficultés" ou des motifs "de réelles inquiétudes" mais elle réagit "aux caricatures entendues çà et là" et à "la tendance actuelle à nier purement et simplement les apports de l’éducation non formelle dans le processus d’apprentissage". Elle propose d'ailleurs d'oser "construire la pluralité des missions plutôt que de multiplier les temps partiels subis".
Le SEP (syndicat UNSA de l'éducation populaire) considère que cette réforme "exprime une évolution vers la conception d'une éducation globale de l'enfant" et que le temps d'éducation hors scolaire "devient un véritable enjeu de société." Mais il considère aussi que sa mise en œuvre est "précipitée et inaboutie" et que "les rythmes de l'enfant sont souvent relégués au second plan dans les débats", puisque l'allongement de la pause méridienne, "qui serait pourtant bien plus en adéquation avec les rythmes journaliers" de l'enfant et le samedi matin sont rarement les solutions privilégiées, "soit pour des raisons d'organisation des adultes, soit pour des raisons budgétaires". Les pratiques ne sont "pas assez innovantes", "les très faibles moyens humains des services en DDI (directions départementales interministérielles) empêchent tout accompagnement en profondeur et sur le terrain" des PEDT (projets éducatifs de territoire). Le syndicat regrette aussi l'assouplissement des taux d’encadrement qui ne devrait s'appliquer qu'en fonction de critères précis. Il demande de plus "une adaptation de la réforme au rythme des enfants de maternelle".
En maternelle, des changements sont "en vue" titre Localtis (Caisse des dépôts) qui met en relation plusieurs faits concomitants. Vincent Peillon a indiqué, lundi 14 octobre, lors d'une visite dans une école à Pont-de-Veyle (Ain), "que la réflexion se poursuivait sur des directives concernant les enfants de maternelle" et qu'il fallait "donner [aux enfants] le temps de souffler". Hier 15 octobre, Dominique Bertinotti a déclaré, à l'occasion de la signature du pacte de réussite éducative, que les enfants de maternelle ont besoin de "temps libres" entre la sieste et les activités. Colombe Brossel, adjointe au maire de Paris, a annoncé qu'une "évaluation" du dispositif en vigueur en maternelle sera menée avec un "focus sur la petite section" où les activités périscolaires perturbent la sieste (l'article de Localtis ici)