Aide et action : agir en Afrique, dans le monde, mais aussi en France
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 14 octobre 2013.
"Aide et Action" a développé au Sénégal l’identification des naissances par l’usage de téléphones portables en direction des autorités administratives. C'est un bon moyen pour les autorités de connaître les effectifs qu’il leur faudra scolariser quelques années plus tard. Cette action originale a été présentée, hier 10 octobre au Lycée La Mache de Lyon, par l'association qui "agit pour l'accès à une éducation de qualité pour tous". Mais cette question de la reconnaissance trouve aussitôt des échos en France. Pour Emmanuel Ballanger, directeur France-Europe de l'association, il faut partout "reconnaître les cultures d’origine, ne pas être ethno-centré, faire travailler les jeunes sur leurs références culturelles". Leila Bencharif, vice-présidente de la Région Rhône-Alpes évoque la reconnaissance des savoir-faire dans toute l'éducation populaire et cela passe par l’articulation de l’éducation formelle et de l’éducation non-formelle.
Mahfou Diouf, responsable de la mission éducative d’A et A, évoque l'action conduite à Argenteuil pour la construction du PEDT (projet éducatif du territoire) et l’impératif d’une connaissance mutuelle des acteurs de l’éducation; il insiste sur le terme "acteurs", et non "partenaires". Il faut articuler les approches pédagogiques et les politiques publiques.
La méthode ? D’abord impliquer les élèves, les jeunes, pour le diagnostic comme pour le plan d’action. A Villiers-le-Bel (Val d’Oise), dans une école où beaucoup d’élèves étaient violents, une méthodologie a été expérimentée avec succès : une synthèse des conseils d’enfants tels qu'ils existent déjà en France et des "gouvernements scolaires" développés en Afrique. La démarche a pris 3 ans, elle a modifié la gouvernance scolaire en impliquant les élèves, elle a fait reculer la violence et modifié l’image de l’École auprès des parents, elle a permis de développer le monitorat entre élèves, amélioré les formes de l’organisation scolaire, fait progresser les élèves dans leurs apprentissages…
Cette rencontre a aussi été l'occasion d'évoquer l'Education pour tous, dont les objectifs avaient été fixés à Dakar en 2000. Mais dans un monde où vivent 775 millions d’illettrés, 61 millions d’enfants n’ont toujours pas accès à l’éducation, dont 52% de filles et 40% vivant dans des pays en conflit. Les objectifs fixés pour 2010 ont été reportés à 2015, et risquent de l'être encore.
Le site de Aide et Action ici
Claude Baudoin