La formation des enseignants vise-t-elle à leur donner une identitté professionnelle ? (thèse)
Paru dans Scolaire le jeudi 03 octobre 2013.
Mots clés : ESPE, Zimmermann, thèse
Comment concevoir une formation des enseignants qui leur donne une "identité professionnelle"? C'est la question posée par la thèse soutenue par Philippe Zimmermann. En conclusion, il fait un certain nombre de propositions pour permettre aux PEFI (professeurs des écoles en formation initiale) "de se reconnaître et d’être reconnus comme enseignants". Il relève d'abord que ces jeunes enseignants craignent toute démarche qui "altérerait leur crédibilité" auprès de leurs élèves. Si leur tuteur, plus expérimenté, vient faire la classe devant eux, pour leur montrer comment faire, ils apparaîtront comme des observateurs dans leur propre classe. C'est pourquoi la thèse propose de filmer l’enseignant titulaire et d’organiser ensuite "une analyse de pratique réunissant un formateur universitaire, l’enseignant titulaire et le stagiaire".
Autre question posée, vaut-il mieux "des stages plus nombreux et plus courts, favorisant les expériences dans des contextes différents" ou "ne proposer qu’un seul stage dans une même classe sur une durée plus longue"? L'inscription dans la durée est "plus propice à la construction de routines d’enseignement et au développement de l’activité à proprement parler" tandis que la diversité "permettra d’appréhender les imprévus et d’apprendre à y faire face, à être réactif, à s’adapter à des publics aux caractéristiques toujours différentes", donc d'affirmer un professionnalisme. Mais se sentir enseignant passe aussi "par l’implication des stagiaires dans la vie de l’école" et la participation aux conseils d’école, aux réunions avec les parents, à la fête de Noël, et ... à la pré-rentrée.
Etre à la fois enseignant et étudiant
Philippe Zimmermann note aussi que "les étudiants ne peuvent se sentir enseignants tant qu’ils n’ont pas réussi le concours du CERPE", mais ils seront alors "fonctionnaires stagiaires dans les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l’éducation), et resteront, dans le même temps, étudiants à l’université", avec des évaluations qui "les amènent à réviser pour répondre aux attentes de l’évaluateur, à travailler pour une note", comme leurs élèves. Pourquoi, en M2, ne pas "organiser des évaluations centrées sur le métier, intégrées au métier" avec trois visites en classe effectuées par le tuteur ?
La thèse "Analyse du façonnage de l’identité professionnelle des enseignants d’école primaire en formation initiale", soutenue à Nice au mois d'avril 2013, est téléchargeable à partir du site de l'IFE, ici.