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L'avenir de l'enseignement agricole : 4 scénarios dans quatre contextes politiques (ONEA)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 02 octobre 2013.
Mots clés : ONEA

Quel sera l'avenir de l'enseignement agricole ? L'ONEA (l'Observatoire national de l'enseignement agricole) propose dans son rapport 2013 quatre scénarios à l’horizon 2025 afin "de susciter le débat, de nourrir les échanges, de provoquer la réflexion collective pour porter un système d’éducation et de formation autonome et ouvert, original et performant, à la hauteur des défis à relever".

Nous pouvons assister, premier scénario, au "triomphe du libéralisme" et "à un recul de l’intervention des Etats en agriculture" qui est devenue une "agriculture de firme, financiarisée, spécialisée, intégrée" tandis que la politique agricole commune est "tournée vers une agriculture familiale résiduelle et une agriculture de subsistance au poids fortement accru". Dans ces conditions, l’enseignement agricole se dilue, et les établissements sont "livrés à eux-mêmes", certains se convertissant "à l’agriculture de firme" tandis que des établissements "territoires" tentent de maintenir la tradition.

Deuxième scénario, "sous la pression de la société européenne", les réglementations, notamment dans le domaine environnemental et de la sécurité alimentaire "ont été drastiquement renforcées" et coexistent trois modèles : une agriculture de firme, une agriculture familiale, et une agriculture de "subsistance". "Dans un premier temps, le pilotage national de l’enseignement agricole peine à trouver sa place (...) tant l’échelon régional que les établissements sont livrés à eux-mêmes, menant à des projets divers, sans mise en cohérence globale" avant qu'une politique nationale finisse par émerger "par la consécration de champs de compétences élargis au sein d’un ministère recomposé : productions agroécologiques, alimentation, environnement, développement durable des territoires".

La régionalisation

L'ONEA envisage aussi que la PAC soit régionalisée, et que s'ajoute au deuxième scénario des attentes de "relocalisation de l’agriculture et des activités connexes". Alors l’enseignement agricole devra proposer "une offre de formation très diverse selon les régions", en fonction des besoins locaux, au risque de "l’absence de mises en perspective extra-territoriales" et de voir se développer ici une agriculture de firme, ailleurs les services.

Enfin, 4ème scénario, les attentes exprimées dans les scénarios 2 et 3 ont été accompagnées de "la responsabilisation des acteurs", et "le dialogue, la recherche de consensus, l’action conjointe, la démocratie participative ont oeuvré à [la] mutation de l’agriculture". Résultat : "coexistent différents modèles d’agricultures vertueuses", l’offre de formation est diversifiée, "les exploitations jouent un rôle majeur au sein et à l’interface des établissements avec leur milieu (...), l’établissement décloisonné et asynchrone devient une Maison des savoirs, de la formation et du développement ouverte sur le monde, qui porte en son sein un nouveau contrat entre enseignement, agriculture, société et territoires".

Il revient alors à l’État de définir un projet stratégique national et aux Régions, un "projet stratégique régional". L'autonomie des établissements est renforcée. Le ministre de l’Agriculture définit "les référentiels des métiers de l’enseignement agricole et les cahiers des charges des formations qui y conduisent" et il "institue une École nationale supérieure de préparation aux métiers de l’enseignement agricole ", l'ENSPEA. 

Des parcours individualisés

En attendant, l'ONEA invite à la création d’une commission permanente centrée sur les orientations de l'enseignement agricole, tandis que "chaque établissement, ou un réseau de quelques établissements dans un territoire défini, doit pouvoir offrir un éventail de formations générales, technologiques et professionnelles suffisamment riche qui permette la fluidité des parcours". Il plaide aussi pour la souplesse et l'individualisation des parcours des élèves, avec un "baccalauréat professionnel en 3 ou 4 ans" et un "système d’unités capitalisables valorisées dans une poursuite d’études ultérieure". Quant aux exploitations des lycées, elles sont associées "aux exploitations, stations et laboratoires des établissements d’enseignement supérieur et de recherche".

L'ONEA est présidé par Henri Nallet, ancien ministre de l'agriculture. Le vice-président est André Legrand, ancien recteur et ancien directeur des lycées et collèges au ministère de l'Education nationale. Parmi ses membres figurent Michel Deschamps, ancien secrétaire général du syndicat de l'enseignement agricole et de la FSU, Edgar Leblanc, ancien sous-directeur de l'enseignement agricole, Yvon Le Norcy, ancien secrétaire général de l'eneignement agricole privé...

Contact : contact.onea@educagri.fr. Le site de l'ONEA ici.

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