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L'enseignement catholique "ne sera jamais en situation de concurrence" avec l'enseignement public (P. Balmand, SGEC)

Paru dans Scolaire le mardi 01 octobre 2013.
Mots clés : Balmand, SGEC

"Je ne serai pas celui qui réclamera l'impossible", déclare Pascal Balmand, le nouveau secrétaire général de P. Balmand (dr)l'enseignement catholique, à propos des postes d'enseignants qu'il pourrait demander pour répondre à toutes les demandes des familles. Il intervenait ce 1er octobre devant la presse. A propos de l'implantation des établissements privés sous contrat dans des zones difficiles, en réponse à une question de ToutEduc qui évoquait le risque de les voir attirer les meilleurs élèves de ces territoires et de renforcer finalement l'effet ghetto, il affirme que l'enseignement catholique sous contrat "ne sera jamais en concurrence" avec les établissements publics et que, "s'il s'avérait que sa présence engendre des désagréments, elle n'aurait pas de raison d'être".

Au cours de cette conférence, P. Balmand a donné quelques chiffres. L'enseignement catholique scolarise cette année 2 041 185 élèves, soit 4 203 de plus que l'an dernier, mais il en a perdu près de 4 800 dans le premier degré, une "érosion" peut-être due à la déprise rurale. En ce qui concerne les rythmes scolaires, une réforme qui "ne s'applique pas" à l'enseignement privé, mais qu'il ne peut ignorer, qui pose des difficultés mais qui est positive, "une commission des rythmes est créée" au niveau national, même s'il revient à chaque école de choisir sa solution.

Laïcité et devise républicaine

Si le SGEC "adhère pleinement" à la partie de la "charte de la laïcité" qui concerne la République, il considère que les articles relatifs à la laïcité dans les établissements n'ont pas lieu d'y être affichés. Quant à l'enseignement de la morale laïque, il ne doit pas "s'enfermer dans un programme et une heure de cours", et ne peut se résumer à "une liste de ce qu'il faut penser". S'il souscrit pleinement à la nécessité d'un questionnement et s'il n'a "aucune raison de s'y opposer", P. Balmand considère qu'il est "trop tôt" pour se prononcer. Interrogé sur le pavoisement et l'affichage de la devise de la République au fronton des établissements, il considère que l'article de la loi qui l'impose n'est pas "illégitime", même si ces écoles sont "dans" la République et non "de" la République. Mais il sait que ce sera plus difficile pour les établissements de certaines régions, comme en Vendée, "ce qui ne signifie pas qu'ils ne le feront pas". Lui-même serait partisan d'ajouter à la trilogie républicaine une parole évangélique, par exemple "je suis venu pour que vous ayez la vie, et la vie en abondance". "Nous ne sommes pas des croisés, mais nous devons affirmer qui nous sommes" avait-il déclaré sur un autre sujet. Il invite "au dialogue, au discernement, à la souplesse".

D'autres messages du secrétaire général étaient adressés davantage à l'interne, où le statut est progressivement mis en oeuvre, même si tous  les évêques ne l'ont pas encore promulgué. Certes, dit-il, les enseignants et les personnels des établissements privés constituent une équipe, "une communauté", mais peut-être cela devrait-il passer par des procédures, et non pas rester dans "l'implicite", ce qui serait trop souvent le cas. Et l'école doit se "rassembler autour d'une ambition éducative", constituer "un espace d'espérance" dans "un climat de confiance". Doivent aussi être privilégiés "les projets innovants". Sera d'ailleurs organisé à Lille au mois de mars un "printemps du numérique" pour en évaluer les effets.

La "règle des cinq ans"

L'enseignement catholique doit aussi "approfondir ses efforts" pour participer "à la lutte contre les inégalités", les établissements doivent "s'ouvrir aux populations fragiles et démunies". Mais cela pose la question des moyens de leur implantation. La "règle des 5 ans" avant qu'un établissement puisse contracter avec l'Etat a ainsi obligé le collège Saint-Nicolas qui vient d'ouvrir à Villers-Cotterêts d'être une annexe du lycée Saint-Rémy de Soissons, ce qui "n'est pas idéal". P. Balmand souhaite que ce dossier soit "ouvert" et que soit "réfléchie la possibilité d'un assouplissement raisonné".

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