FCPE : une rentrée "mitigée", mais "ce n'est pas si mal"
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 26 septembre 2013.
Sur plus d'un point, le bilan de la rentrée est "mitigé", même si, "globalement, ce n'est pas si mal", estime le président de la FCPE, Paul Raoult. En ce qui concerne les effectifs, ils sont parfois très chargés, puisqu'une petite section de maternelle serait à 37 élèves ! Dans certaines académies, tous les remplaçants titulaires (TZR) sont déjà sur des postes, et "on risque une pénurie". En Seine-Saint-Denis, un effort est fait, mais les besoins "sont énormes". Pourtant, bien des difficultés de la rentrée, par exemple pour des compléments de postes qui doivent être pris par des étudiants contractuels, et qui n'étaient pas pourvus à la rentrée, sont "en train de se réguler".
Sur les rythmes scolaires, "là où il y a eu concertation, ça a assez bien marché", d'ailleurs le nombre des enfants qui s'inscrivent aux activités périscolaire est supérieur à ce qui était attendu, et les "couacs de rentrée" trouvent des solutions quand "on trouve des rouages intelligents entre les personnes". Le contre-exemple parfait serait Verdun, dont le maire a décidé seul que ce serait le samedi matin "pour embêter les enseignants". Mais au-delà de l'anecdote, Paul Raoult s'inquiète de l'attitude de très nombreux DASEN, peut-être 90%, qui "ne savent pas" dialoguer avec les municipalités et assurer les concertations locales, habitués qu'ils sont à des relations hiérarchiques. "Ils mettent la pression", notamment sur le calendrier de remise des projets pour l'année prochaine, "au lieu de construire ensemble". Pourquoi, demande-t-il, ne pas avoir laissé ce soin aux préfets et aux directeurs Jeunesse & Sports ?
Rythmes et vacances d'été
Mais, interrogé par ToutEduc, Paul Raoult reconnaît une autre difficulté. Le soutien que la fédération apporte à la réforme des rythmes scolaires s'inscrit dans le projet éducatif que ses instances ont voté en 2011. Tout le monde était alors d'accord pour réclamer une réponse à la suppression du samedi matin. "Mais c'est au pied du mur qu'on voit le maçon et certains maçons au pied du mur sont partis en courant."
Elle demande aussi la gratuité des activités périscolaires. Même 12€ /an pour une famille qui a plusieurs enfants, cela finit par faire beaucoup, et ce n'est "pas bien".
Par ailleurs, la FCPE demande une réforme de l'année scolaire, et considère qu'on pourrait différencier le calendrier des lycéens et celui des élèves du socle commun. Pour ceux-là, les vacances d'été pourraient être réduites, le zonage étendu à toutes les vacances et organisé peut-être Nord/Sud, pour tenir compte du climat. Il serait bon de prévoir une semaine de congé au 3ème trimestre, englobant éventuellement le pont de l'Ascension, et que les dates des examens, bac et brevet, soient inscrites au calendrier.
Un statut pour les parents, la restauration scolaire
La FCPE rappelle qu'elle demande un statut pour les parents : il faudrait que le droit du travail leur reconnaisse le droit de s'absenter pour des réunions ou des conseils, et qu'ils soient des salariés protégés. Peut-être faudrait-il que les tâches qu'ils effectuent soient prises en compte dans le calcul des droits à la retraite. Paul Raoult fait valoir que maintenant qu'ils siègent dans les MDPH, les délégués passent parfois des journées entières à statuer sur les droits d'adultes handicapés, et non plus seulement sur les besoins d'enfants à scolariser.
Mais la fédération est aussi sur un autre front, la restauration scolaire. Elle dénonce évidemment les municipalités qui ne respectent pas le droit en matière d'accueil des enfants dont l'un des parents ne travaille pas, ou en cas d'allergie. Elle dénonce aussi des tarifications forfaitaires qui obligent les parents à payer des repas qui n'ont pas été consommés, par exemple pendant les semaines où les lycées sont bloqués par le baccalauréat. Elle reprendrait bien à son compte le slogan des parents de Savoie, "Pas mangé = pas payé".