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Les interrogations de l'ESPE de Versailles (exclusif)

Paru dans Scolaire le samedi 07 septembre 2013.

L'ESPE (Ecole supérieure du professorat et de l'éducation) de Versailles est accréditée pour un an seulement, et la "fiche d'accompagnement" que les deux ministères lui avaient adressée au printemps était sévère : "Il n’y a pas de projet collectif (...) On ne peut concevoir que [certaines actions de formation soient] mises en œuvre selon les choix de chacune des universités". ToutEduc s'est procuré le dossier de préfiguration que l'équipe académique a retourné aux ministères de l'Enseignement supérieur et de l'Education nationale. Il fait 50 pages, et il est daté du 1er juillet. On y mesure le souci de chacune des universités de se voir garantir "une répartition équitable (...) des ressources (...) académiques" ainsi que "la stabilité (...) des équipes pédagogiques" en place. On y voit aussi la difficulté de "mixer" les formations disciplinaires et les formations professionnelles, deux raisons pour limiter la durée de l'habilitation. 

C'est ainsi que les auteurs du projet affirment que "les 5 universités et le rectorat portent un projet pédagogique permettant de fédérer (...) l’ensemble des compétences nécessaires" et que l'ESPE "offre un espace de coopération scientifique et professionnelle entre les enseignants et enseignants chercheurs des cinq universités, les corps d’inspection du premier et du second degrés et les services académiques". Ils ajoutent que "l’enjeu est de passer d’un modèle de formation séquentiel où une formation académique et une formation professionnelle se succèdent ou se juxtaposent, à un modèle intégré". Mais le dossier distingue "l’acquisition de compétences scientifiques d’une part, et professionnelles d’autre part". Et il précise que l'offre de formation est "élaborée et mise en oeuvre conjointement par les cinq universités partenaires en collaboration avec le rectorat" mais elle "fait l’objet d’un vote par le conseil d’administration de chacun des établissements".

Habilitations et RER

Cette affirmation de l'autonomie de chacune des 5 universités se fonde sur deux raisons. Les différentes universités de l’académie "ne s’inscrivent pas dans les mêmes vagues d’habilitation" et le réseau de transports francilien est "complexe"; il favorise les déplacements vers Paris alors que les étudiants "ont besoin de formations de proximité". C'est pourquoi "sera maintenue voire privilégiée l’implantation [des formations] sur plusieurs sites universitaires" répartis sur le territoire de l'académie, tout en prenant garde de ne pas "fragiliser les autres partenaires" ni de "mettre en difficulté des formations proches déposées hors ESPE par certains partenaires ou futurs partenaires".

Pour uniformiser "les règles relatives aux examens et les modalités de contrôle des connaissances", un "conseil d'école examine "tous les ans les bilans des formations établis" pour chacune des mentions du master. Il définit "les modalités de transfert [entre universités] des informations relatives aux étudiants, gestion des stages, mise en relation entre les référents universitaires et les tuteurs académiques, coordination des calendriers". Des conseils sont créés pour chacune des mentions et des parcours, 1 pour les futurs professeurs des écoles, 1 pour les futurs CPE, quatre pour la mention "pratiques et ingénierie de la formation", mais un nombre indéterminé pour les futurs professeurs de collège et de lycée. Un "comité de pilotage stratégique" placé sous la présidence du recteur "s’assure de la cohérence du projet de L’ESPE avec les enjeux stratégiques et les politiques de formation de chacun des partenaires".

Un tronc commun plus important la seconde année

Si "un tronc commun d’enseignements a été défini pour développer une culture commune à tous les futurs professeurs et CPE", ses enseignements "font l'objet d'une progressivité sur les deux années de master", 3 ou 4 ECTS en M1 contre 6 la deuxième année. Un dispositif sera mis en place par l'ESPE pour permettre "d’organiser la participation des universités à la formation continue des enseignants"; "il prend appui sur la connaissance de l’existant dans les universités".

Le dossier évoque aussi "les étudiants non admis au concours" et que l'ESPE "encouragera à rejoindre un dispositif de réorientation vers soit un master de l’ESPE mention 'Pratiques et ingénierie de formation' soit vers un master d’un établissement partenaire". En ce qui concerne les équipes pédagogiques, elles sont constituées d’enseignants des 5 universités de l’académie et d'enseignants issus du premier et second degrés. Elles "peuvent être complétées par les associations partenaires de l’école voire les collectivités territoriales".

Il considère enfin que l'ESPE "doit s'appuyer sur les ressources scientifiques présentes sur le territoire de l'académie pour engager une réflexion allant de la formation initiale des futurs enseignants à la mise en oeuvre de relations privilégiées entre laboratoires de recherche et professionnels de l'enseignement et de l'éducation", d'autant que "la diversité" du territoire permet "d'envisager une pluralité d'actions associant pleinement recherche et pratiques professionnelles".

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