Les points forts du dossier de l'ESPE de Clermont-Ferrand (exclusif)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 06 septembre 2013.
Mots clés : ESPE, Clermont-Ferrand, accréditation
L'ESPE (école supérieure du professorat et de l'éducation) de Clermont-Ferrand a été citée comme l'exemple même de la réussite par Vincent Peillon. ToutEduc a pu se procurer son "dossier d'accréditation", un document de 92 pages dont la lecture révèle les points forts du projet auvergnat. C'est d'abord, à l'évidence, les relations du milieu universitaire avec les instances académiques et l'environnement: "Ce projet se place dans la continuité de celui de l’IUFM et le dépasse en ambition. Il s’appuie sur la collaboration entre composantes [universitaires] et les partenariats noués avec l’enseignement scolaire, les collectivités et les réseaux associatif, culturel et international (...) Au sein de l’université Blaise Pascal, UFR et IUFM dispensaient, en collaboration avec les services académiques de l’Education nationale, des stages de formation continue (...). L’ESPE hérite de ce réel climat de coopération."
Il est d'ailleurs déjà prévu d'élaborer, "sous la responsabilité du recteur", "une véritable stratégie de formation continue (...) Lorsque les services académiques seront en mesure d’apporter une réponse rapide et efficace à un besoin de formation, la DIFOR [le division formation du rectorat, ndlr] en assurera la maîtrise d’oeuvre. Lorsque le recueil de besoin en formation fera apparaître la pertinence de la mobilisation de l’ESPE, elle sera sollicitée pour en assurer la maîtrise d’oeuvre." La place importante faite à la formation continue est d'ailleurs un second point fort de ce dossier.
Le site clermontois
Autre point fort du projet, la structuration du site clermontois "avec la perspective (...) d’un établissement unique à gouvernance unique". Sont impliqués dans le projet "l’université d’Auvergne pour la pré-professionnalisation aux métiers de l’enseignement, les formations relatives à l’éducation à la santé et à l’enseignement de l’économie et la gestion, l’IFMA (Institut français de mécanique avancée) pour l’enseignement technologique, l’Ecole supérieure d’Art de Clermont- Métropole (...) ou encore l’Ecole nationale d’architecture (...)." De plus, les formations "seront fortement ancrées dans les recherches conduites par différents laboratoires du site clermontois" : ACTE (Activité, Connaissance, Transmission, Education), LAPSCO (Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive, ), LRL (Laboratoire de Recherches sur le Langage), CELIS (Centre d'études sur les littératures et la sociopoétique, avec un programme sur les littératures de jeunesse), CHEC (Centre d'Histoire, Espaces et Cultures) et PHIER (Philosophies et Rationalités)."
Quatrième axe fort qui apparaît à la lecture du dossier, des formations "du type buissonnant et non de type tubulaire". Après les épreuves d’admissibilité, sera mis en place un dispositif d'information sur les solutions alternatives à l'enseignement et des passerelles vers d’autres masters. Le site dispose d'un ensemble de solutions . Aux quatre mentions prévues par les textes (enseigner dans le premier degré, deux parcours ; enseigner dans le second degré, vingt parcours; encadrement éducatif, deux parcours; pratiques et ingénierie de la formation, deux parcours) s'ajoutent un "master éducation et santé publique", un "master scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers", un "master formation de formateurs de l’espace francophone". S'y ajoutent deux licences professionnelles, "responsable des services d’accueil de la petite enfance" et "chargé de projet en intervention en éducation et promotion de la santé" ainsi que plusieurs diplômes d’université : Enseigner dans le supérieur, Education au développement durable, Formation des formateurs de français de la francophonie, Intervention périscolaire, Acteur territorial de développement du numérique dans l’éducation, Formateur-tuteur du 2nd degré...
Organisation des stages
Le dossier détaille aussi l'organisation des stages. C'est ainsi que les étudiants de la mention "second degré" "suivront un stage filé tout au long de l’année placé en début de semaine (lundi, mardi et mercredi matin). La deuxième partie de la semaine sera dédiée à leur formation à l’ESPE". Les maquettes de master témoignent aussi du souci d' "éviter un déséquilibre entre un M1 disciplinaire orienté vers la préparation au concours et un M2 uniquement centré sur le stage (...) Il s’agit de dépasser les clivages entre disciplinaire, didactique, pédagogique, exercice du métier (...)"
Mais les responsables auvergnats évoquent aussi "la création d’une culture commune" avec un tronc commun de 96 h réparties sur les 4 semestres et des regroupements d’étudiants "autour des mêmes contenus de formation commune et thème commun" comme la laïcité et les stéréotypes de genre. Ils seront en revanche séparés quand des thèmes identiques prennent "un sens différent en fonction du lieu d’exercice", par exemples "la difficulté scolaire" ou l’orientation, ou lorsque les thèmes sont différents, qu'il s'agisse de l'école maternelle ou de la psychologie de l'adolescent…
A noter que l'ESPE de Clermont-Ferrand ne voit pas son master MEEF mention "pratiques et ingénierie de la formation" accrédité (Lire ToutEduc ici. Lire aussi ici).