P. Balmand : l'enseignement catholique doit "apprendre aux élèves le sens critique" (La Croix)
Paru dans Scolaire le mardi 27 août 2013.
Mots clés : Balmand, SGEC
Le développement des activités périscolaires, du fait de la réforme des rythmes scolaires notamment est "une fausse bonne idée, selon laquelle il faudrait recentrer le scolaire sur l’enseignement stricto sensu". Cela pourrait amener les enseignants à penser qu'ils n'ont pas de responsabilité dans l'éducation des enfants, estime Pascal Balmand. Le nouveau secrétaire général de l'enseignement catholique, dans une interview à La Croix, ajoute que, bien que la réforme ne s'impose pas à eux, "la plupart" des établissements privés sous contrat "s’y préparent". Lui-même est convaincu que la nouvelle organisation du temps présente "un intérêt majeur pour les élèves, à condition toutefois que sa mise en œuvre soit l’occasion de réaffirmer [le] projet [de l'établissement]".
En ce qui concerne la loi d'orientation, même si elle "comporte des aspects intéressants", Pascal Balmand estime qu'il y manque "une vraie réflexion sur l’articulation entre la visée éducative et les actes pédagogiques" et qu'elle n'est qu'une "première étape". Pour lui, il faut "ouvrir le chantier des contenus d’enseignement". Il prend l'exemple d'un professeur de mathématique qui prendrait "le temps d’expliquer (...) que sa discipline est, comme tout savoir humain, une construction de l’esprit et qu’elle évolue, avec ses avancées, ses controverses", de façon à "apprendre aux élèves le sens critique pour les affranchir d’une culture matérialiste et les aider à construire leur liberté".
Théorie du genre, mixité sociale, nouveau statut
Interrogé sur la "théorie du genre", avec laquelle il est "en désaccord profond", il ne peut pas faire "comme si elle n’existait pas". Il faut donc "équiper conceptuellement [les] professeurs (...) pour qu’ils puissent apporter aux élèves une vision équilibrée du rapport entre nature et culture".
En ce qui concerne la mixité sociale dans les établissements, P. Balmand reconnaît que "l’enseignement catholique pourrait faire mieux" et user de "créativité pédagogique" pour "faire place à chacun", mais il demande aussi aux collectivités publiques d'augmenter le financement des forfaits".
Il conteste enfin que nouveau statut traduise, "de la part des évêques, un désir de reprise en main". Ils présideront certes le CODIEC (comité diocésain de l’enseignement catholique). Mais en langage ecclésial, qui n'est pas le français courant, cette présidence s'entend plutôt comme un "haut patronage". Cela dit, "l'enseignement catholique fait partie intégrante de l’Église".
L'interview de P. Balmand ici
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