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La formation continue des enseignants n'était plus qu'une "variable d'ajustement" (Inspections générales)

Paru dans Scolaire le dimanche 18 août 2013.
Mots clés : DIF, formation continue, inspections

"La formation continue [des enseignants] sert souvent de variable d’ajustement budgétaire et on peine à l’envisager comme un outil de pilotage et un objectif prioritaire." Les deux inspections générales ont rendu aux ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur leur rapport au mois de février. Comme les autres rapports publiés cet été, il dresse un tableau assez sombre de la gestion de ce dossier. Pour l’enseignement secondaire, "le nombre de jours de formation par personne formée [est passé] de 2,5 jours au début de la décennie à 1,8 jour à la fin de la décennie". Dans le premier degré, la formation continue est "plutôt insatisfaisante et rare", les dix-huit heures annuelles inscrites dans les obligations de services et organisées par les inspecteurs de circonscription apparaissent comme "un pis-aller".

La mise en place du DIF par Luc Chatel "reste assez largement virtuelle". "Très peu d’académies" ont constitué "un répertoire des formateurs et des personnes ressources, y compris avec des personnels n’appartenant pas à l’Education nationale", comme elles y étaient invitées. En ce qui concerne les formations à distance et la plateforme collaborative Pairform@nce, "on a tenté de créer un pôle de mutualisation CNED-CNDP qui n’a pas fonctionné, en raison notamment de l’absence de modèle économique. Le CNED a abandonné Pairform@nce ; le CNDP est resté." Mais surtout la réforme de la formation initiale des enseignants et la nécessité de former les "néorecrutés" a fait "diminuer la formation continue stricto sensu plus encore que ne le laissent penser les chiffres globaux".

Changement de paradigme

La mission d'inspection préconise un "changement de paradigme" et de "passer d’une formation continue strictement utilitaire à une logique de développement personnel". Un ensemble d’actions variées doit permettre "de répondre aux envies et besoins des professeurs (à portée immédiate ou non), d’offrir des actions ressenties comme intéressantes, d’inscrire ces activités dans le cadre général d’une réflexion sur un parcours de vie professionnelle".

Il convient donc de "sanctuariser" la formation continue en tant qu’élément essentiel de la politique de chaque académie et de "se fixer à terme le plus court possible un objectif de trois jours annuels de formation par professeur". Cette formation doit être organisée au niveau rectoral, tout en faisant "de l’établissement et du bassin un lieu privilégié de [sa] mise en oeuvre" et en déléguant "aux chefs d’établissement une enveloppe budgétaire qui permette notamment de rémunérer les remplaçants qui assurent les cours non rattrapés ou d'indemniser les enseignants qui participent à des formations hors temps scolaire du type universités d’été".

Un office central.

La formation continue doit être "l’un des objectifs majeurs du futur service numérique de l’éducation" et les inspections générales "préconisent la création d’un office central dédié, résultant de la coopération entre le CNED et le CRDP", mais elles demandent aussi que soient développées les "formations d’initiative locale en cohérence avec l’accroissement de la culture d’autoévaluation et d’analyse des besoins au sein des bassins, des circonscriptions et des EPLE" et que soit facilitée "la participation des professeurs à des activités de formation librement choisie".

Les inspections plaident aussi pour "la constitution de réseaux d’échanges animés par des professeurs expérimentés (...), susceptibles d’organiser un contact entre la communauté de l’enseignement secondaire et celle des chercheurs". Elles préconisent aussi de "développer au sein de l’institution une réelle culture du partenariat, dans le respect de l’indépendance de chacun et la recherche de complémentarités effectives" avec des "institutions scientifiques, musées, laboratoires, entreprises, organismes et associations culturels, etc."

Autonomie des enseignants

Encore faudrait-il "améliorer dans toutes ses dimensions, la situation des formateurs" et "s’efforcer de rendre la formation attractive". Il s'agit surtout de reconnaître que "le métier de professeur est une profession intellectuelle" et que les enseignants "sont largement autonomes en matière de formation", qu'ils cherchent à améliorer leur enseignement ou à réorienter leur carrière.

Le rapport "Actualisation du bilan de la formation continue des enseignants" est téléchargeable ici

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