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Des IUFM aux ESPE : les avertissements des inspections générales

Paru dans Scolaire le samedi 17 août 2013.
Mots clés : IUFM, ESPE, inspections

"L’architecture de la formation qui se met en place" avec les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) "va demander un haut degré de coopération" entre les universités et l'Education nationale, c'est-à-dire l'employeur. Or "l’accompagnement au niveau national de certaines académies pourrait s’avérer nécessaire". En termes diplomatiques, les deux inspections générales mettaient en garde dès le mois de janvier, dans un rapport publié seulement cet été, les ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur, sur les difficultés qu'ils devaient anticiper, s'agissant des relations entre les recteurs, les formateurs et les présidents d'université.

La mission revient sur les évolutions récentes des IUFM et met en évidence "la très grande variété des situations selon les IUFM" puisque "la baisse des effectifs formés s’échelonne entre 6 % et 87 % entre 2008-2009 et 2011-2012". Toutefois, "la baisse du nombre d’emplois dans les IUFM, entre 2007 et 2011 (...) peut avec certitude être globalement située entre 10 % et 20 %". Le problème de la réforme n'est donc pas d'abord une question de moyens en personnels. Ce n'est pas non plus une question de bâtiments. Les anciennes écoles normales "sont surdimensionnées au regard des effectifs actuels : plus de 37 m² par étudiant en moyenne nationale", 17 m2 dans l'académie de Lille mais 300 m² sur un site de l'académie de Dijon, alors que la moyenne dans les universités est de 10 m2. Mais "les collectivités locales trouvent aisément les appuis dont [elles] ont besoin pour s'opposer ou ralentir la fermeture de sites qui constituent (...) un pôle d'activité évidemment apprécié des élus". Les surfaces existent donc, même si elles ne sont pas toujours là où il serait le plus souhaitable.

Hétérogénéité

La mission attire en revanche l'attention des ministres sur "la constitution et l’accompagnement d’un potentiel de formateurs de terrain qualifié [qui] demeurent un sujet majeur". Certes, dans le premier degré, "l’employeur dispose encore de plus de 240 096 professeurs des écoles maîtres formateurs", mais "dans le second degré, la situation n’est pas comparable", et il faudra "construire un réel potentiel de formateurs praticiens" bénéficiant de formations spécifiques. De plus, les nouvelles modalités de formation des enseignants, "fortement centrées sur l’accompagnement individualisé, nécessitent (...) [de] mobiliser un plus grand nombre d’intervenants".

Mais surtout, la mission a pu constater qu'une logique de l'offre, liée à des "enjeux de territoire ou [à des] enjeux de préservation des postes", aboutit "à l’existence et au maintien de masters à effectifs extrêmement faibles". Elle a aussi constaté "une grande hétérogénéité des maquettes de formation des masters d’enseignement" et le cahier des charges national, en cours d’élaboration lorsque les inspecteurs ont rendu leur rapport, doit préciser "les attendus en termes d’équilibres entre les contenus scientifiques, didactiques et pédagogiques".

D'ailleurs, "les relations de coopération entre université, IUFM et employeur présentent des degrés divers de solidité et de qualité". Si, dans un tiers des académies, "des démarches partenariales et interuniversitaires sont engagées, favorisant la complémentarité des approches scientifiques et professionnelles et permettant la mobilisation des différentes ressources dans le processus de construction des ESPE", dans un second tiers des académies, "les logiques de coexistence parallèle l’emportent encore souvent sur les logiques de construction partagée" et dans d'autres enfin, se sont manifestées des "différences entre cultures, visions et intérêts", ce qui a généré "des climats de tension parfois durables". La mission évoque "les jeux complexes qui se sont noués entre les universités et l’IUFM ainsi qu’entre l’IUFM et les autorités académiques".

Le rapport "Évolution et état des lieux des moyens mis en oeuvre pour la formation des enseignants" est téléchargeable ici.

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