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Les enseignants ne sont pas des fonctionnaires comme les autres, et leur évaluation obéit à une autre logique (Inspection générale)

Paru dans Scolaire le jeudi 08 août 2013.
Mots clés : Evaluation, inspection

"L’exercice professionnel de l’enseignant constitue une particularité qui rend nécessaire une évaluation experte que, dans le second degré, le supérieur hiérarchique direct – en l’occurrence le chef d’établissement – ne peut assumer seul." Cette formule du rapport de l'IGEN (inspection générale de l'Education nationale), que le ministère vient de publier, suffit à condamner la tentative du précédent ministre de l'Education nationale pour aligner l'évaluation des enseignants sur celle des autres fonctionnaires. Elle suppose en effet "une maîtrise des programmes, des instructions et de la didactique" et "une observation experte en classe suivie d’un entretien". 

Si la mission exclut de renoncer à la différenciation des carrières, elle demande que cette gestion se fasse "à un niveau suffisamment global pour en garantir l’objectivité et l’équité", "départemental pour les enseignants du premier degré et académique pour tous les enseignants du second degré, y compris les professeurs agrégés", dont l’évaluation se fait actuellement au niveau national.

De la notation à l'appréciation

Sensible aux critiques adressées au système actuel de notation, elle préconise "la mise à l’étude" de sa suppression "en faveur d’une appréciation fondée sur la base de critères nationaux, qui permette une valorisation différenciée des mérites professionnels". La qualité de l’enseignement doit en effet être appréciée au regard de "sa conformité aux contenus et aux objectifs des programmes" et de "son efficacité en termes de résultats obtenus". Mais il est excessivement délicat d' "objectiver la contribution de chaque enseignant" aux acquis des élèves. L'évaluation ne porterait donc pas sur les résultats mais sur les moyens mis en oeuvre "pour assurer l’acquisition par chaque élève de connaissances et de compétences" et pour "s’adapter à une situation de classe donnée, jamais répétée à l’identique, à un public donné, à un moment donné", ce qui suppose effectivement "l’observation et l’analyse d’une séquence d’enseignement", ainsi que "l’examen d’autres éléments observables tels que les programmations, les outils et les documents utilisés par l’enseignant"...

La mission propose aussi de différencier l’évaluation en fonction de la situation de l'enseignant. Pendant les six premières années, l'objectif serait sa "consolidation professionnelle", l'évaluation se ferait "sans enjeux de notation ni d’avancement" et permettrait un "accompagnement individualisé" de l'enseignant, qu'il soit "à fort potentiel" ou "en situation d’insuffisance professionnelle". S'ouvrirait ensuite une deuxième période, d'une vingtaine d'années, avec "un objectif de suivi, d’orientation et de gestion de la carrière". L'objectif serait ensuite la "valorisation de l’expérience", et ne passerait pas par des inspections en classe.

Le rapport "L’évaluation des enseignants" est téléchargeable ici.

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