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Le syndicalisme enseignant doit changer, se soucier des questions concrètes (Frédéric Sève, SGEN-CFDT)

Paru dans Scolaire le jeudi 13 juin 2013.

"Les objets du syndicalisme doivent changer." C’est ainsi que Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT a conclu, hier 12 juin, le colloque de l’IREA (l'institut de recherche du syndicat) consacré aux "obstacles et leviers" de la refondation de l’Ecole : "Les réformes, on en parle beaucoup, mais le quotidien des personnels demeure à peu près le même, il n’est pas indexé sur les réformes. Finalement la réforme sert de bouc émissaire pour ne pas traiter les problèmes concrets, liés à l’espace de travail, aux relations sociales… Au contraire, les syndicats devraient traiter davantage ces questions et dédramatiser la réforme. Il doit jouer le rôle d’amortisseur social. 90% des sollicitations des personnels concernant leurs conditions de travail sont dues à l’organisation de l’établissement", a-t-il expliqué.

L’un des obstacles pour que les syndicats s’approprient ces questions est "la gestion des ressources humaines trop centralisée et statutaire. On manque de marge de manœuvre pour faire ce travail syndical". Pour atteindre cet objectif, il faut que "les syndicats soient confédérés. Nous ne pouvons pas fédérer si, par exemple, nous saucissonnons les différentes problématiques liées à la réforme. J’étais par exemple lundi dernier à une réunion de suivi de la réforme dont les syndicats des personnels non enseignants étaient absents."

Compétences des enseignants

Frédéric Sève constate aussi que les syndicats ont une approche répressive de l’innovation enseignante. Il rappelle la visite de François Hollande à Trappes, où il a pu observer une liaison école-collège, alors que c’est pour le moment interdit. "Lorsqu’il a souhaité que ce type d’innovations soit encadré par la loi, les syndicats ont adopté une démarche régressive sous prétexte que c’était interdit. C’est un trait de décalage culturel entre les syndicats et les collègues."

"Nous devons aussi revendiquer une professionnalisation accrue des personnels." Il explique que "l’attachement à leur discipline par les enseignants du second degré n’existe pas par nature mais par construction. Leur seul avantage comparatif est leur compétence disciplinaire. Il faut que les syndicats réclament une meilleure formation professionnelle pour qu’ils puissent revendiquer d’autres compétences professionnelles pédagogiques labélisées par l’université."

Compétences des syndicalistes

Il note qu’ "il est commode pour les syndicats que les problèmes se règlent au niveau national. Les syndicats ont ainsi besoin de peu de personnes pour tenir leur rôle. S’il fallait défendre les intérêts des personnels dans les établissements, auprès des recteurs…, cela demanderait beaucoup d’argent et d’énergie et les syndicats ne sont pas taillés pour le faire. Trop peu nombreux au niveau des établissements, des départements et des Régions, les syndicalistes ne sont pas non plus assez formés." Il ajoute qu’ils ne sont pas assez présents dans les conseils d’administration des établissements pour leur donner une "personnalité politique" et en faire "un collectif qui fonctionne", comme le nécessiterait l’autonomie des établissements.

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