Refondation : le détail du vote en deuxième lecture à l'Assemblée nationale
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 06 juin 2013.
L'Assemblée nationale a adopté, hier 5 juin, en deuxième lecture, le projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République par 304 voix contre 203. Ont voté pour 262 députés du groupe socialiste, républicain et citoyen, 14 députés du groupe écologiste, les 16 députés du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste, 12 députés du groupe de la gauche démocrate et républicaine. Ont voté contre 178 députés du groupe de l'union pour un mouvement populaire, 20 députés du groupe de l'union des démocrates et indépendants, et 5 non inscrits. Aucune abstention.
Barbara Pompili pour les écologistes, a regretté "que le texte ne soit pas plus incitatif sur la question des PEDT" et elle considère que "cette refondation de l’école appelle d’autres débats", notamment pour "renfor[cer] les innovations pédagogiques" et rompre "avec des modèles d’évaluation dépassés". Le métier d’enseignant doit "être repensé" et "revalorisé". "Il faudra d’ailleurs continuer à travailler sur la question de la formation continue, du concours et du prérecrutement." Elle ajoute que "nous devons commencer à porter la réforme que le secondaire mérite", notamment pour le baccalauréat.
Marie-George Buffet, pour le groupe GDR, reste "persuadé[e] qu’il faut maintenir l’objectif d’assurer à tous les enfants une culture commune de haut niveau" et réitère son "souhait de voir la scolarité obligatoire élargie de trois à dix-huit ans". Elle considère toutefois qu'entre la première lecture, pour laquelle le groupe s'était abstenu et la deuxième, le texte "a évolué positivement concernant notamment le rapport entre l’État et les régions, en ce qu’il permet de conserver le caractère national de notre éducation et n’ouvre pas la porte à des inégalités supplémentaires entre territoires en matière de formation professionnelle". Mais "beaucoup reste à faire pour revaloriser l’enseignement professionnel et technologique, d’autant que le projet de loi relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche n’est pas allé au terme des possibilités quant à l’accueil des jeunes de ces filières dans les STS et les IUT et quant à leur parcours dans l’enseignement supérieur". Elle aussi considère que "les collèges et les lycées ont besoin que l’on se penche sur leur avenir".
Martine Faure, intervenant au nom des socialistes, déclare notamment : "Ce texte replace l’enfant au cœur de nos préoccupations et l’élève au cœur du dispositif éducatif".
Thierry Braillard (groupe radical, républicain, démocrate et progressiste) s'exclame notamment "Quel beau métier que celui d’enseigner ! Il faut le dire ! Il apparaît indispensable de le revaloriser, pas uniquement de façon comptable (...)"
Frédéric Reiss (UMP) reconnaît "quelques avancées" : "l’apprentissage précoce des langues vivantes étrangères, l’enseignement bilingue en français et en langue régionale, désormais inscrit dans la loi, la création d’un service numérique éducatif, la promotion de la santé comme droit à l’éducation et un élan patriotique qui se traduit par le pavoisement des façades au moyen de drapeaux français et européens et par l’apposition de la devise de la République." Il considère pourtant que celle loi "n'a de refondation que le nom" et ajoute que "le groupe UMP, pour qui le goût de l’effort, le travail et le respect de l’autre sont des valeurs essentielles pour la réussite de tous les élèves, n’a pas été entendu".
Philippe Gomes (UDI) dénonce notamment le fait "que le Parlement est finalement dessaisi de l’essentiel", à savoir la définition des cycles et du socle, ainsi que celle des rythmes. "Pour autant, tout n’est pas à jeter. La réforme (...) comporte des éléments positifs. Oui, il fallait agir pour la formation initiale. J’espère toutefois que les nouvelles écoles que le projet de loi vise à créer ne se transformeront pas en IUFM, établissements dont on connaît les désastres. Oui, la scolarisation pour les moins de trois ans peut être une mesure utile pour les populations défavorisées dans un certain nombre de quartiers. De la même façon, dans le domaine du numérique, il était important que nous engagions une démarche nouvelle, même si le service proposé ici ne me paraît pas adapté à un monde en perpétuel changement."