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Rythmes scolaires : Attention à ne pas faire des "orphelins de 15h" ! (Catherine Arenou, Ville et Banlieue)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 25 avril 2013.
Mots clés : Rythmes scolaires, banlieues, ZEP, Arenou, Chanteloup-les-vignes

Une petite minorité des villes de banlieue adoptera la réforme des rythmes scolaires à la rentrée 2013. Les autres attendront 2014 pour une raison simple : il faut se donner le temps de la concertation, mettre en place des solutions culturelles, sportives, travailler sur le budget, qui est souvent déjà bouclé pour cette année. D’autant plus que les villes de "Ville et Banlieue" ne sont pas riches. Leur association, créée en 1983, regroupe les communes périphériques des principales agglomérations, les villes de première couronne urbaine et celles de grande banlieue. Catherine Arenou est vice-présidente de l’association et maire de Chanteloup-les-Vignes. Elle explique à ToutEduc les enjeux de la réforme des rythmes scolaires pour ces villes.

"Nous avons aussi un enjeu important, la mobilisation des parents. Le bémol, c’est que le temps périscolaire n’est pas obligatoire. Or, dans nos territoires, les parents prennent moins qu’ailleurs en charge les activités périscolaires de leurs enfants. Leur non implication dans la réforme peut donc avoir de graves conséquences. La plupart des enfants fréquentent au mieux les centres de loisirs, au pire ils rentrent chez eux. Après l’école, ils rentrent chez eux tout seuls. Il ne faudrait pas que les 'orphelins de 16h30' deviennent les 'orphelins de 15h'. il nous faut convaincre les parents de leur imposer ces nouvelles activités. Sur le temps scolaire, c’est facile, si l’enfant est absent, l’école envoie un SMS. Mais les associations qui prendront le relais n’auront pas l’obligation, ni le reflexe de le faire. Cette situation peut engendrer des inégalités entre les familles, davantage encore qu’avant la réforme. Il faut prendre des précautions et la solution serait de rendre obligatoire ce temps périscolaire pour éviter des stratégies d’évitement de la part des jeunes.

"A Chanteloup-les-Vignes, nous avons 6 groupes scolaires, dont 5 en ZEP. Nous avons organisé une première réunion avec 80 parents, qui seront chargés de mobiliser les parents de chaque classe. Nous avons fait 6 propositions d’organisation de la réforme à ces délégués de parents d’élèves et ce sont les parents qui choisiront. Ce sont des chefs de réseaux, ils sont responsables de distribuer des questionnaires auprès des autres parents, sachant que la culture de l’écrit n’est pas répandue. Ils doivent faire émerger la réflexion, organiser des réunions de fin de journée avec tous les parents. Une fois que le choix sera fait, il faudra que les parents soient convaincus et comprennent qu’il ne s’agit pas de congés en plus pour leurs enfants. A ce sujet, nous avons rencontré la ministre de la Réussite éducative qui nous a affirmé que les villes qui débuteront la réforme à la rentrée 2013 seront évaluées et que ces évaluations pourraient faire évoluer les textes d’ici la rentrée de 2014.

"Cependant, cette réforme peut aussi être le coup de pouce en plus. Par exemple, à Chanteloup-les-Vignes, nous investissons beaucoup dans les actions de réussite éducative depuis 5 ans. Et nous obtenons de vrais résultats. Nous avons également créé une école du cirque. Cet investissement est un choix politique. Si les enfants s’inscrivent volontairement à ces activités, cela confortera les associations partenaires, financièrement et professionnellement puisqu’elles pourront embaucher du personnel formé. Mais il faut d’abord les aider. Aujourd’hui Chanteloup-les-Vignes finance 45 euros par enfant, et 45 euros via la Caisse des écoles. A mon avis, il faudra doubler le montant pour mettre en place la réforme."

Le site de Ville et Banlieue de France ici

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