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Loir-et-Cher : les syndicats demandent qu'il soit mis un terme aux fonctions de la directrice départementale de l'Education nationale

Paru dans Scolaire le mardi 09 avril 2013.

Les sections du Loir-et-Cher de la FSU, de l'UNSA et du SGEN demandent, ce 9 avril, au rectorat de "très vite trancher" la situation des services départementaux de l'Education nationale et "de mettre un terme aux fonctions de Mme la DASEN [directrice départementale, ndlr]". Interrogé par ToutEduc, le responsable de la FSU estime qu'un point de non-retour a été atteint, et il compte que le problème sera réglé au retour des vacances de printemps, donc avant la fin avril. Les syndicats dénoncent le climat "irrespirable et insupportable" dont serait responsable Agnès Picot-Grandjean. Leur communiqué évoque des "pratiques faites de harcèlement, d’humiliations, de négations répétées des compétences professionnelles, de sanctions, de violences verbales".

Les syndicats font état d'une grève suivie par "plus de 70 %" des quelque 80 personnels de la direction, personnels administratifs, inspecteurs de circonscription et conseillers pédagogiques, le 26 mars, "après que toutes les procédures internes aient été respectées et utilisées". La rectrice, qui a reçu ce jour-là une délégation, aurait jugé que la situation était "irrattrapable" et aurait parlé de "crise systémique". Le responsable départemental de la FSU ajoute que plusieurs IEN (inspecteurs de circonscription) ont demandé leur mutation, que l'un d'eux a été chargé par le rectorat d'une mission pour lui éviter une dépression, qu'un IEN orientation "est parti en courant", et il estime que la responsabilité de l'administration sera engagée en cas de "drame", deux ou trois personnes lui ayant fait part de leur tentation d'en venir à une "solution ultime".

Lettres ouvertes

Les trois syndicats ont attendu deux semaines après leur grève une réaction avant de publier les lettres ouvertes qu'ils adressent à la rectrice et au préfet. Ils font état dans ces courriers des déclarations qu'Agnès Picot-Grandjean a faites à l'agence de presse AEF le 5 avril. Elle y met en cause les personnels et dit avoir été missionnée par le recteur de l'époque et par le préfet pour "remettre la DSDEN en conformité avec les textes". Dans leurs lettres ouvertes, ils considèrent que "jamais de telles accusations n’avaient été portées contre les personnels de l’ [Education nationale], contre des inspecteurs d’académie [ses deux prédécesseurs, ndlr]; jamais un préfet et un recteur n’avaient été à ce point mis en cause en étant présentés comme les commanditaires de l’action de cette DASEN".

Interrogée par ToutEduc, elle confirme ses déclarations. Elle a trouvé à son arrivée en 2010 "un très grand désordre" : "un certain nombre de personnels s'étaient exonérés de leurs devoirs et de leurs missions", étaient "sortis de toutes les lois et de tous les règlements", ne répondaient pas aux courriers ni au téléphone, ne respectaient pas les horaires (accusation que lui retourne d'ailleurs le responsable syndical), ne donnaient pas suite à des signalements pour maltraitance... Le département avait les plus mauvais résultats "de l'académie et de France" aux évaluations CE1 et CM2, et les inspecteurs considéraient que c'était dû au contexte rural et qu'ils n'y pouvaient rien changer... Elle accuse un inspecteur d'avoir "cassé trois secrétaires" qui se trouvent à présent fort bien de travailler avec elle, une autre d'avoir agressé publiquement "à coup de BO" un de ses collègues, et surtout, elle accuse ceux qui contestent son autorité de "refuser tout ce qui est réforme", et même de "saboter la refondation".

Accusations mutuelles de harcèlement

Elle ajoute que la grève du 26 mars a été suivie par 29 personnes sur 91, que ses chefs de service sont "derrière elle", et qu'elle a le soutien de la section départementale du syndicat UNSA des chefs d'établissement du second degré (le SNPDEN, ndlr). Pour elle, c'est "une minorité qui s'agite", et qui cherche à obtenir par "la pression médiatique" ce qu'elle n'a pu obtenir autrement. Agnès Picot-Grandjean fait état d'un rapport d'inspection générale qu'elle a demandé, qui lui donnerait raison, mais qui n'est pas public. Elle considère qu'elle a remis le département "sur les rails" et elle a demandé sa mutation pour la prochaine rentrée, après trois années éprouvantes. En attendant, "je me réserve le droit de donner toutes les suites adéquates" aux "propos totalement mensongers" des syndicalistes, nous dit-elle. "Ca confine à du harcèlement", commente-t-elle.

C'est précisément l'accusation portée contre elle par les responsables syndicaux qui espéraient déjà son départ l'année dernière, et qui estiment que, si elle est maintenue dans ses fonctions par le ministre, il y aurait "non-assistance à personnes en danger".

A noter que c'est, à notre connaissance, la première fois que les syndicats demandent ainsi la mutation d'un inspecteur d'académie. Sur Agnès Picot-Grandjean, lire aussi ToutEduc ici.

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