Avec la création des ESPE, les conseillers d'éducation obtiennent la création d'un référentiel de compétences (ANCPE)
Paru dans Scolaire le mercredi 20 mars 2013.
"Avec la création des ESPE, qui formera les conseillers principaux d'éducation (CPE), nous avons obtenu la mise en place d'un nouveau référentiel de compétences, et auquel nous avons contribué. C'est une première étape très importante vers l'obtention d'un référentiel métier pour lequel nous nous battons depuis 20 ans", explique Gilbert Toulza, président de l'association nationale des CPE.
A l'occasion du colloque organisé par l'ANCPE (voir ToutEduc ici) intitulé "Culture commune", Gilbert Toulza exprime sa satisfaction. "Ce référentiel de compétences va servir de support pour la formation des CPE. Jusqu’à maintenant, nous n'avions que le texte statutaire de 1970 et la circulaire de 1982, qui est plutôt vague et même caduque, notamment concernant le volet pédagogique du métier. Car nous intervenons déjà dans les dispositifs créés par la réforme du lycée, dans l'accompagnement personnalisé, nous faisons du tutorat. C'est maintenant officialisé." D'ailleurs, ce sera le thème du prochain numéro de la revue "Vie scolaire": le CPE comme "conseiller technique du chef d’établissement, sur les aspects éducatifs de l’établissement".
Si le SNES est opposé à ce référentiel et mène un combat statutaire, "nous souhaitons avant tout que la profession soit confirmée. Car il y a environ 5 ans, des rumeurs sur sa disparition et son incorporation dans les fonctions de direction circulaient au ministère. Mais des inspecteurs et des chercheurs, comme Jean-Paul Delahaye ou Philippe Meirieu, ont défendu la profession."
A propos du colloque, Gilbert Toulza souligne que son titre "Culture commune" renvoie à la question du décalage entre la culture scolaire et la culture "jeunes". Si cela fait déjà quelques années que l'Ecole a introduit dans son corpus Brel, Brassens, etc., il reste qu'aujourd'hui le langage et la culture "jeune" est étrangère aux parents et aux éducateurs. Que faire? L'Ecole serait-elle "à l'ouest"? Doit-elle se mettre àl'heure de la société "jeune"? "Il peut y avoir des continuités si on accepte cette culture et qu'on la réinjecte dans l’école. Il faut qu’on se l’approprie. Par exemple, dans mon établissement, nous avons des murs d'expressions sur lesquels les élèves peuvent faire des graffitis, nous organisons des 'harlem shakes' (évènements musicaux courts)et des 'flash mobs' pendant les fêtes, les carnavals."
Sont invités à intervenir lors de ce colloque Jacques Baillé (sciences de l’éducation, université Pierre Mendès France), Anne Barrère (sociologue, Paris-V, auteur de L’école buissonnière), Benjamin Chaminade (chef d’entreprise et ancien DRH), Hakima Ait El Cadi (sociologue, spécialiste des politiques sociales et éducatives, adjointe au maire d’Avignon) et Christine Cannard (psychologue, INSERM spécialiste du développement de l'adolescent).
A noter que le CRDP de Grenoble publiera les actes du colloque à la fin de l'année scolaire.
Le site de l'ANCPE ici