Les parents de l'école privée veulent faire "rayonner la confiance"
Paru dans Scolaire le mardi 19 mars 2013.
L'APEL de Montpellier organise ce samedi 23 mars à Nîmes une colloque national sur le thème "Questions de confiance, ensemble, en famille, à l'école". Présenté à la presse ce 19 mars, il s'inscrit dans une volonté globale de l'Association de parents d'élèves de l'enseignement libre de transmettre aux enfants des valeurs positives, de leur donner confiance en l'avenir. "Faisons rayonner la confiance", s'exclame Caroline Saliou, la présidente nationale. Un sondage auprès de parents montre qu'ils estiment que leurs enfants ont confiance en leurs parents (37 % "tout à fait"), moins en leurs camarades et en l'école (14 % de "tout à fait"), encore moins en eux-mêmes (12 % de "tout à fait", 61 % de "plutôt") et en l'avenir (8 % de "tout à fait", 52 % de plutôt")
Ces données ne concernent que les parents, et ce qu'ils croient pouvoir dire de leurs enfants : ils ont le sentiment qu'ils craignent le regard de leurs camarades, qu'ils sont rarement encouragés, que l'on n'a pas confiance en eux, que "réussir à l'école ne [les] mènera à rien" et qu' "aucune filière, aucun métier ne [leur] conviendra", les deux derniers items concernant près d'un lycéen sur quatre, toujours aux dires des parents, dont deux sur trois pensent que le système scolaire ne les aide pas à prendre confiance en eux. Ils seraient 75 % parmi les lycéens à le penser. Les parents (à 53 %) voudraient que l'école "valorise davantage les domaines où ils réussissent au lieu de sanctionner les échecs", qu'elle encourage les prises de risque (47 %), et ils sont 26 % à penser qu'on pourrait supprimer le système de notation actuel.
L'APEL avait invité à cette présentation Béatrice Sabaté, qui a adapté pour la France le best seller américain de Jane Nelson sur "la discipline positive". Elle ne défend pas pour autant "l'enfant roi". Les Américains, après une période de remise en cause de toutes les autorités verticales, cherchent eux-mêmes à conjuguer "fermeté et bienveillance", au lieu de les opposer, et à ne surtout pas dire "que c'est bien quand ça ne l'est pas". Les encouragements n'ont de sens que s'ils correspondent à des réalités. Jacques Lecomte, psychologue, spécialiste de la "psychologie positive", refuse que ce courant soit assimilé à une "pédagogie du bonheur" ou à une vision individualiste, alors qu'elle concerne aussi les groupes et les institutions. Or, pour Caroline Saliou, c'est effectivement les établissements qu'il faut viser, car c'est "quand les communautés éducatives vivent bien qu'elles mettent en place de beaux projets", par exemple des ateliers de sophrologie comme l'a fait un professeur d'EPS au collège Pic la Salle de Béziers, ou des ateliers de prise de confiance en soi et de développement personnel, comme l'ont fait des parents d'élèves du lycée Saint-Vincent de Paul à Nîmes.
Pour l'APEL, ce colloque est "un point de départ" pour encourager la réflexion et les initiatives dans les établissements.
Le sondage Opinion-Way pour La Croix et l'APEL a été réalisé auprès de 661 parents d'enfants scolarisés interrogés en ligne du 6 au 13 février. Il devrait être mis en ligne ici.
L'adaptation du livre de Jane Nelson est publié par les éditions du Toucan.