"Notre pays n'est pas habitué à parler d'école" (V. Peillon à la presse parlementaire)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mercredi 13 mars 2013.
Fallait-il une loi d'orientation alors que la matière éducative est bien peu d'ordre législatif ? Oui, estime Vincent Peillon qui intervenait, ce 13 mars, devant la presse parlementaire en marge du débat sur la loi d'orientation pour la refondation de l'Ecole. Pour lui, il fallait un grand débat, les derniers datant de 2005 avec la loi Fillon, et 1989 avec la loi Jospin. Mais il constate qu'il est "difficile de parler d'école" dans notre pays qui n'y est pas habitué, et où l'on évoque plus souvent les grands principes que "les détails et la réalité des choses". Il ajoute que le texte ne propose que "les réformes qui pouvaient être soutenues par les uns et par les autres", et non pas ceux sur lesquels "nous ne sommes pas mûrs ou pas d'accord". "Commençons par les choses sur lesquelles on peut avancer". D'ailleurs, le projet de loi ne suscite "pas de tensions dans le monde éducatif".
En ce qui concerne les rythmes scolaires, le ministre de l'Education nationale souligne "le vrai souci des maires de bien faire", et "s'il faut un an de plus", il n'y voit pas d'objection, seul compte le résultat. Il souligne que le décret ne constitue pas "un carcan", et n'impose pas qu'il y ait 3/4 d'heure d'activités périscolaires.
Sur l'article 3 du projet de loi qui définissait les valeurs de la République, et qui a été supprimé en commission, Vincent Peillon ne demandera pas en séance qu'il soit rétabli. Il a été lui-même "embarrassé" au moment de sa rédaction, car "dans une énumération, il manque toujours quelque chose", et on risque "un inventaire à la Prévert". Cette suppression est "assez raisonnable", d'autant que ces valeurs sont définies par la constitution.
Le ministre évoque aussi la création de "parcours d'information et d'orientation pour tous les élèves" dès la 6ème, et il "associera à cela les entreprises". Vincent Peillon annonce la création d'un "conseil des entreprises dans l'Education nationale" et souligne que dans les grands lycées, des parents sont régulièrement invités à parler de leur métier. Cela doit se faire dans tous les établissements.