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Débat sur la refondation : le FN dénonce la morale laïque. L'UMP voudrait plus d'autonomie pour les écoles

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 12 mars 2013.

Voici d'autres échos des prises de position de députés de l'opposition lors de la première séance de débats sur la loi d'orientation pour la refondation de l'Ecole

Frédéric Reiss (UMP)

PRIMAIRE. "N’ayant pas trouvé d’innovation majeure dans ce texte, monsieur le ministre, je vous en propose une, portant sur la gouvernance de l’école et la revalorisation de la fonction de directeur d’école. Selon les termes du décret du 24 février 1989 modifié, un directeur d’école reste un pair parmi ses pairs. Il continue à exercer des responsabilités croissantes, comme si les évolutions technologiques, informatiques et numériques n’avaient aucune influence sur le fonctionnement d’une école. Aujourd’hui, le malaise des directeurs d’école est réel (…). Une solide formation initiale et continue est nécessaire pour accorder davantage d’autonomie aux écoles et permettre les regroupements pédagogiques."

Rudy Salles (UDI)

PRIMAIRE. "Je regrette que vous ayez passé sous silence le triptyque qui prévalait jusque-là pour le primaire : il contenait tout d’abord des contenus d’enseignements fondamentaux clairement identifiés, puis un dispositif d’aide individualisée systématique pour tout élève en difficulté, et enfin un dispositif d’évaluation. (...) Tout en augmentant le nombre de professeurs des écoles, vous réduisez leur temps de service de 27 à 26 heures par semaine, ce qui aura inéluctablement des conséquences sur le suivi personnalisé (...) Concernant l’évaluation, dont un rapport très récent de l’Inspection générale de l’éducation nationale nous révèle des résultats encourageants en fin de CE1 et de CM1, vous avez décidé de la cloîtrer derrière les murs de chaque établissement. Autrement dit, ce qui devait représenter pour l’école primaire un grand soir républicain ressemble plutôt à un leurre."

PROGRAMMES. Le député dénonce "l’absence totale de référence à ce que l’on attend d’un enfant en termes de savoirs dès l’école primaire : rien de précis, là même où vous semblez polariser l’essentiel de vos efforts. Ensuite, la disparition de facto du socle, que vous ornez de culture, mais que vous dépouillez de son contenu. Ce projet de loi dégrade en effet le contenu du socle en le renvoyant à la compétence complémentaire, ce qui revient par là même à déposséder le Parlement d’un sujet profondément et intimement attaché à l’idée d’école républicaine, qui vous tient apparemment tant à cœur. Et je ne parlerai pas du baccalauréat, dont on ne connaît toujours pas au fond la véritable vocation, ni les missions pédagogiques réelles."

Marion Maréchal Le-Pen (FN)

MORALE LAIQUE. "La morale que la gauche veut voir professer à l’école, c’est celle qui fera, comme l’indique l’étude d’impact, 'des citoyens éclairés porteur de valeurs (...) comme la primauté de la raison et le refus des dogmes'. Vaste programme, qui laisse le champ libre aux sergents recruteurs pour façonner ce qui relève selon eux de la raison ou des dogmes. Utiliser les outils de l’école pour inculquer votre doctrine idéologique. Au sujet de l’enseignement moral et civique, je lis dans l’étude d’impact qu’il permettra 'un apprentissage du respect mutuel entre élèves sans distinction liée au genre'. Ainsi, l’orientation sexuelle n’aurait rien à voir avec une quelconque prédisposition génétique naturelle, mais serait la simple conséquence des préjugés sociaux et culturels – il y a là largement de quoi perturber le bon sens des élèves."

LAICITE. "Rien de concret non plus sur le respect de la laïcité à l’école, en dépit d’atteintes manifestement de plus en plus nombreuses. Dans ma circonscription, de nombreux témoignages me rapportent l’existence de jeunes élèves se rendant à l’école voilées sans jamais être inquiétées."

COLONISATION. "Aucune mesure non plus pour assurer la neutralité des programmes en termes de contenus, notamment en histoire. On sait pourtant que certaines questions sont éminemment polémiques. On se souvient du débat sur le rôle positif de la colonisation. L’impact que peut avoir la présentation à des jeunes issus de l’immigration de ces épisodes est pourtant déterminant dans leur intégration et leur implication citoyenne."

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