Une école qui n'humilie pas les élèves "peut exister" (V. Peillon)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 21 février 2013.
Le livre que Vincent Peillon publie, "Refondons l'Ecole", ne recèle aucun "scoop". Il présente la cohérence de sa démarche et un mode de pensée fondé sur la conciliation intellectuelle, sans renoncement à une forme d'utopie. L'auteur note que "les polémiques font florès" et il ajoute : "L'irrationalité est cause et conséquence de notre déclin scolaire (...) On confond réflexion et réflexe, général et particulier, vrai et faux, opinion et savoir, réalité et fantasme." Il y revient un peu plus loin, désignant cette fois explicitement les "pédagogues" et les "républicains". Pourtant, "quel pédagogue pourrait prétendre que les savoirs, l'autorité, l'exigence, l'effort ne sont pas des vertus premières et nécessaires? Et quel républicain nierait le caractère déterminant de la pédagogie dans la transmission des savoirs ?" Le ministre considère par ailleurs que "notre système est malade du tri qu'il opère dès le plus jeune âge entre ses enfants" alors que "l'efficacité d'un système [scolaire] a partie liée avec sa justice". Il évoque de "nouvelles pratiques d'évaluation" qui permettront aux élèves "de progresser sans connaître l'humiliation, l'échec et le renoncement". Il ajoute : "Cette école peut exister".
Le ministre évoque la réforme des rythmes scolaires et souligne qu' "il a fallu vaincre beaucoup de résistances, de frilosité et d'inquiétude pour engager cette première étape", mais que le collège et le lycée "devront aussi pouvoir en bénéficier", et qu' "il faudra aussi être capable de passer au minimum à 37 semaines annuelles, si possible à 38, en veillant à ne pas augmenter le volume annuel horaire des élèves". Il précise qu'il veut ouvrir "une grande négociation pour permettre la rédéfinition du métier [d'enseignant], c'est-à-dire des obligations de service, des déroulements de carrière, de l'évaluation (...) et, bien entendu, de façon liée, des rémunérations".
"Refondons l'Ecole, pour l'avenir de nos enfants", Le Seuil, 155 p., 14 €