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La distance entre le discours ministériel et la réalité se creuse, les personnels sont brutalisés (CFDT-EFRP)

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 15 septembre 2025.

Le ministère annonce un grand plan "santé mentale" sans prévoir les frais de déplacement. C'est le fossé entre les annonces et les moyens de mise en oeuvre que souligne, lors de sa conférence de presse de rentrée, ce 15 septembre, la CFDT-Education-Formation-Recherche-Publiques. Alors que les dotations horaires ne permettent souvent pas de faire fonctionner le dispositif "Devoirs faits", les établissements devraient trouver les moyens de financer les séances d'EVARS (éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité). Les missions de service civique, qui permettaient d'apporter une aide administrative sont divisées par deux ou même quatre, les inspecteurs ne peuvent plus aller dans les écoles si elles sont un peu éloignées, pour éviter des salaires en juillet et août, certains contractuels ont été licenciés au mois de juin pour être réembauchés en septembre, mais le plus souvent, sans avoir à temps les attestations pour France-Travail et, éventuellement, pour le renouvellement de leurs cartes de séjour...

Cette déconnexion entre les discours et les faits amène à une forme de violence dans la gestion des ressources humaines. Des affectations sont connues à la dernière minute, un enseignant qui a fait la rentrée apprend deux jours plus tard que son contrat n'a pas été renouvelé, ou qu'il est finalement dans un autre établissement, des temps partiels sont refusés, des AESH dont l'emploi du temps est bouleversé... "La rupture entre le ministère et l'encadrement se creuse", commente Catherine Nave-Bechti, la secrétaire générale qui estime pourtant qu'Elisabeth Borne aurait plutôt la volonté de bien faire, qu'elle écoute ce que lui disent les syndicats, mais elle publie la circulaire de rentrée le 3 juillet (elle était autrefois publiée au mois de mars ou d'avril, pour pouvoir être appliquée à la rentrée) sans aucune concertation préalable... "Nous l'avons reçue 48h avant sa publication, je lui ai fait remarquer une grossière erreur, il est faux qu'on ne puisse pas penser sans écrire, mais trop tard, la formule est restée, 'on ne pense pas sans écrire' (ici)."

Finalement, la communication politique l'emporte sur le souci de la possibilité de mise en oeuvre. Le programme "filles et maths" répond à "un vrai sujet", mais tous les directeurs d'école doivent être formés pour assurer ensuite une sensibilisation des enseignants avant le 15 septembre. Réponse d'un inspecteur à un directeur qui lui faisait part de l'impossibilité de tenir le calendrier : "Mettez-le à l'ordre du jour du conseil d'école, comme ça on pourra dire que c'est fait."

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