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Opinions sur l’École et l’éducation, Semaine du 1er au 7 décembre 2024 (P. Watrelot)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 08 décembre 2024.

Comme chaque semaine, Philippe Watrelot nous propose un panorama des tribunes et points de vue qui agitent les acteurs du système éducatif

Le Conseil Supérieur de l'éducation (CSE) du 11 décembre devait étudier et voter les textes pour le programme d'Education à la vie affective et relationnelle et la sexualité (EVARS). Il est annulé du fait de la censure du gouvernement. Mais dans les médias, le débat fait rage. On trouve des opinions très tranchées avec des positions conservatrices comme celle d’une centaine de sénateurs LR en soutien de la position du ministre délégué démissionnaire Alexandre Portier refusant le programme "en l’état".
A l’inverse d’autres prises de position considèrent que le programme EVARS est une nécessité. On peut citer la position de trois anciens ministres (Aurore Bergé, Nicole Belloubet et Frédéric Valletoux) ou encore celle du professeur Israel Nisand. La tribune des Cahiers Pédagogiques se situe aussi dans cette perspective.
Parmi les autres sujets de débats, on notera les réactions à la publication de l’enquête TIMSS et les inégalités sociales qu’elle remet en évidence. Il faut aussi recommander la lecture des tribunes de Dominique Bucheton, Philippe Meirieu et Xavier Pons.

Bonne lecture ...
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Éducation à la sexualité: "Le militantisme n’a pas sa place à l’école"
Dans un texte collectif, à l’initiative de Mathieu Darnaud — président du groupe LR au Sénat — et de Max Brisson, 100 sénateurs L* alertent sur le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle qui devrait être présenté au Conseil supérieur de l’Éducation avant la fin de l’année. Il fait, selon eux, la part belle à l’idéologie woke.
Tribune collective de 100 sénateurs LR– Le Figaro [€] le 1er décembre 2024 (ici)

"Notre programme d’éducation à la vie affective et sexuelle est pragmatique et concret" (par Aurore Bergé, Nicole Belloubet et Frédéric Valletoux)
À l'heure de la libération de la parole sur les violences sexistes et sexuelles, Aurore Bergé, ancienne ministre, députée, Nicole Belloubet, ancienne ministre de l’Éducation nationale et Frédéric Valletoux, ancien ministre, président de la commission des affaires sociales, prônent l’éducation des enfants et des adolescents à la vie affective, relationnelle et à la sexualité.
La Tribune Dimanche le 1er décembre 2024 (ici)

Programme d’éducation sexuelle : une nouvelle atteinte à la liberté d’enseignement
Face aux dérives idéologiques du futur programme scolaire obligatoire en matière de sexualité et de genre, les réseaux d’enseignement privé sous contrat doivent s’organiser, plaide Anne Coffinier, présidente de Créer son école et ancienne haut fonctionnaire.
Anne Coffinier – Le JDD le 1er décembre 2024 (ici)

Les enseignants français : boucs émissaires ou champions de la sieste ?
Lors des "Rencontres de l’avenir", qui se sont déroulées début novembre, Nicolas Sarkozy a fait des déclarations sur les enseignants, rapidement relayées sur les réseaux sociaux. Des propos outranciers et irrespectueux ? Ou simplement une déclaration mettant en évidence une réalité difficile à accepter pour nos professeurs ? C’est ce que nous allons examiner.
“Seaulnem” - Blog Médiapart le 1er Décembre 2024 (ici)

Les enseignant·es, des enragé·es bien sages
On dit que si on veut noyer son chien on l’accuse de la rage. L’Education Nationale n’est pas seulement accusée d’inefficacité mais il s’agit d’une destruction construite et organisée par ceux-là mêmes qui s’y appuient pour la pousser toujours loin.
Jadran Svrdlin – Blog Médiapart le 1er Décembre 2024 (ici)

L’École, entre émancipation et servitude volontaire selon B. Ogilvie
Inclassable enfance, de B. Ogilvie, incite à un regard lucide sur une organisation scolaire à intention émancipatrice dont l’organisation et le fonctionnement conduisent à un échec scolaire massif.
Jean-Pierre Véran - Blog Médiapart le 1er Décembre 2024 (ici)

Une concertation mais sur quoi ?
Le site du ministère de l’EN affiche fièrement une annonce, celle de la concertation nationale sur l’orientation, une page sobre, mais bien suffisante pour s’inquiéter. Si nos deux ministres sont préoccupés par l’orientation, faut-il encore s’interroger sur leur compréhension de l’orientation, et de la politique nationale qui s’en occupe.
Bernard Desclaux – Blog EducPros le 1er décembre 2024 (ici)

Réforme du brevet des collèges : "L’orientation n’est pas une science exacte"
L’économiste Marc Gurgand dénonce, dans une tribune au "Monde", la fascination française pour le diplôme, illustrée par la réforme voulue du brevet, qui va entraîner un durcissement des conditions d’accès en classe de 2de.
Marc Gurgand – Le Monde [€] du 2 décembre 2024 (ici)

Brevet des collèges : "Cette réforme crée des conditions de scolarisation plus accessibles aux élèves des classes favorisées"
Le nombre d’élèves recalés qui ne pourront pas accéder à une seconde générale, technologique ou professionnelle va augmenter, redoutent, dans une tribune au "Monde", les universitaires Valérie Capdevielle et Prisca Kergoat.
Valérie Capdevielle et Prisca Kergoat – Le Monde [€] du 2 décembre 2024 (ici)

Vie affective et sexuelle : toujours défendre l’éducation !
Le projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité est l’objet d’une nouvelle offensive conservatrice contre l’école.
Pour le CRAP-Cahiers pédagogiques, l’éducation de tous les enfants à la compréhension de leur corps et de leurs émotions est indispensable. Le projet de programme vient conforter le travail sur ces sujets déjà mené par les équipes éducatives des écoles, collèges et lycées. Il sera particulièrement utile pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles et soutenir les élèves dans la construction de leur identité. Le procès de Mazan nous fait le rappel quotidiennement depuis des semaines que cette éducation est indispensable aussi pour la société.
Tribune des Cahiers Pédagogiques le 2 décembre 2024 (ici)

"Les lycéens ne peuvent pas pleinement comprendre les implications du débat sur le budget de l’Etat, alors que ce devrait être une des missions de l’enseignement de SES"
L’association des professeurs de sciences économiques et sociales déplore, dans une tribune au "Monde", que les programmes actuels ne permettent pas une bonne compréhension du fonctionnement de l’Etat par les lycéens et appelle à les revoir.
Amandine Oullion & Benjamin Quennesson (co-président.e.s de l’APSES)
Le Monde [€] le 3 décembre 2024 (ici)

Réformer l’école selon Marc Bloch, historien et résistant : des réflexions toujours actuelles ?
Résistant, historien, Marc Bloch a aussi livré dans son livre L’Étrange Défaite des réflexions sur le système éducatif qui nous interpellent encore. Revue de quelques-unes de ses analyses sur les grandes écoles, l’évaluation des élèves, la compétition ou encore les salaires des enseignants.
Julien Cahon (UPJV) Pour The Conversation le 2 décembre 2024 (ici)

Éducation : entre laxisme et répression, une autre voie existe, par Philippe Meirieu
Selon le professeur spécialiste en sciences de l’éducation Philippe Meirieu, il faut cesser d’opposer un autoritarisme stérile à un spontanéisme naïf et encourager l’exigence éducative par excellence : "Ose penser par toi-même."
Philippe Meirieu dans Libération le 2 décembre 2024 (ici)

Cacophonie et conservatisme ministériel
Le futur programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle qui doit être présenté le 12 décembre prochain au Conseil supérieur de l’éducation pour une mise en application à la rentrée 2025 a donné lieu à une véritable cacophonie ministérielle mais, plus grave encore, a mis sous la lumière l’idéologie ultra-conservatrice du ministre délégué à la réussite scolaire Alexandre Portier.
Yannick Trigance – Le Café Pédagogique le 3 décembre 2024 (ici)

Trop de bruit dans les écoles ? Penser l'acoustique au service des apprentissages
Si le bruit perturbe les apprentissages, les paramètres acoustiques des salles de classe sont encore trop peu pris en compte. Quelques points de repère pour comprendre ce qui se joue au niveau des établissements, des enseignants comme des élèves.
Alexandra Danober , Christophe Luxembourger, Youussef Tazuti - The Conversation 3 décembre 2024 (ici)

Éducation à la sexualité : pourquoi c'est un combat de société
L’éducation à la sexualité constitue une réponse essentielle à des enjeux majeurs de santé publique et de justice sociale. Indispensable, elle forge les bases d’un avenir où le respect et la prévention remplacent l’obscurantisme et les préjugés. Car l’ignorance n’est jamais un rempart, mais toujours un danger.
Violaine de Filippis-Abate - L’Humanité [€] le 3 décembre 2023 (ici)

Éducation sexuelle à l'école : "Il n'y a pas de sensibilité à ménager"
Houleux, éruptif, délicat : c’est ainsi que l’on pourrait décrire le débat sur l’éducation à la sexualité au sein de l’école, en France, en 2024. Les enseignants, eux, doivent éviter le risque de la politisation. Le point de vue d'Audrey Jougla, chroniqueuse à "Marianne", professeure de philosophie dans un lycée à Nantes.
Par Audrey Jougla – Marianne [€] le 3 décembre 2024 (ici)

"La recherche historique au sein d’un ministère de l'Éducation nationale sans mémoire est sacrifiée"
La situation budgétaire très tendue a fait émerger l'idée que la suppression du Comité d’histoire du ministère de l’Éducation nationale (CHIMEN), permettrait de réaliser des économies. Pourtant, ses membres y sont bénévoles et ce comité ne reçoit aucun soutien de l'administration. Cette décision révèle d'abord un désintérêt de la recherche historique au sein d’un ministère sans mémoire, estiment plusieurs personnalités dans une tribune collective.
Tribune collective Marianne le 03/12/2024 (ici)

"Le néolibéralisme a besoin d’un marché scolaire élitiste qui verrouille les portes aux classes moyennes et populaires"
"On refuse, on riposte, on réfléchit, on propose." Dominique Bucheton expose dans cette tribune les raisons de sa mobilisation demain jeudi 5 décembre pour défendre l’Ecole. La professeure honoraire des Universités décrypte "l’offensive tous azimuts" du tri organisé des élèves : "le néolibéralisme a besoin d’un marché scolaire élitiste qui verrouille les portes aux classes moyennes et populaires et développe un nouveau prolétariat à la ville comme à la campagne". Elle écrit que "le mouvement de grève et les manifestations lancées ce jeudi 5 décembre sont une réponse à ces attaques, anciennes, organisées, finalisées de destruction progressive du système éducatif français, de ses valeurs républicaines". Dominique Bucheton lance un appel pour l’École, à rejoindre les syndicats, associations et collectifs pour "réinventer l’école de demain".

Dominique Bucheton – Le Café Pédagogique le 4 décembre 2024 (ici)

Réactions historiques (surtout d’obédience catholique) à l’éducation sexuelle à l’Ecole
"Un silence de plomb a longtemps prévalu, à l’École comme dans la quasi-totalité des familles" écrit l’historien Claude Lelièvre au sujet de l’éducation à la sexualité. Dans cette chronique, il apporte un éclairage historique sur un sujet d’actualité. Il relève "des constantes historiques" dans l’opposition de la direction de l’enseignement catholique.
Claude Lelièvre – Le Café Pédagogique le 4 décembre 2024 (ici)

Agir ensemble pour une école réellement inclusive
Un collectif de douze associations agissant dans le champ du handicap et de la scolarisation s’adresse aux enseignants et aux personnels de l’Éducation Nationale. "Ma place c’est en classe", tel est le nom de ce large regroupement associatif défendant l’école inclusive et le droit pour tous les enfants en situation de handicap d’être scolarisés dans de bonnes conditions. Une enquête commanditée par ces associations relève que 93% des enseignants considèrent que la scolarisation des enfants en situation de handicap est un droit qui doit s’inscrire, pour 97% d’entre eux, dans une démarche collective.
Tribune collective – Le Café Pédagogique le 4 décembre 2024 (ici)

Grève : "Les syndicats sont confrontés à l’impératif d’innover"
"Il faut proposer une perspective crédible et montrer en actes que l’action constituera un évènement. Et donc prévoir des suites à l’action du 5 décembre 2024, pour enclencher une dynamique de lutte" déclare Laurent Frajerman, professeur d’histoire et chercheur associé au Cerlis (Université Paris Cité). A la veille de la mobilisation du 5 décembre, il évoque la grève et affirme : "Actuellement, la grève est plus un moyen d’expression qu’un outil vécu comme capable de gagner. Ce qui crée un cercle vicieux : comment démontrer le contraire si les agents ne jettent pas toutes leurs forces dans la bataille ?"
Laurent Frajerman – Le Café Pédagogique le 4 décembre 2024 (ici)

Education sexuelle à l’école : "Laisser les enfants s’informer par le porno, c’est de la barbarie moderne"
Entretien. Le Pr Israël Nisand, gynécologue obstétricien, plaide pour une éducation affective et sexuelle dès le plus jeune âge, à l’heure où 20 % des enfants sont victimes de violences sexuelles et sont confrontés au porno "dès 9 ou 10 ans".
Interview du Pr. Israel Nisand – L’Express le 4 décembre 2024 (ici)

Nouveaux programmes scolaires : “Notre modèle est fondé sur la performance, et il va le devenir encore plus”
“Choc des savoirs” oblige, les maths et le français seront enseignés différemment dès la rentrée 2025. Pour Sylvie Plane, ancienne vice-présidente du Conseil supérieur des programmes, cette nouvelle mouture va accentuer les travers du modèle français.
Interview de Sylvie Plane (ancienne vice présidente du CSP). – Télérama [€] 4 décembre 2024 (ici)

Timss 2023 : "En France, nos bons élèves ne sont pas assez bons, et pas assez nombreux"
Pourquoi sommes-nous si nuls en maths ? Alors que l’étude internationale révèle des résultats catastrophiques pour la France, le mathématicien Martin Andler tente d’en comprendre les causes.
Itw de Martin Andler – Le Point du 4 décembre 2024 (ici)

Mauvais élève en maths depuis 40 ans, la France enraye sa chute, assure le mathématicien Charles Torossian
L’étude internationale Timss, publiée ce mercredi 4 décembre, dresse toujours le même constat : les élèves français en CM1 et 4e restent parmi les moins bons de l’Union européenne et de l’OCDE en maths et en sciences. Voici ce qu’en pense le mathématicien Charles Torossian, en charge d’une grande réforme sur les mathématiques à l’école en 2018.
Challenges le 4 décembre 2024 (ici)

TIMMS 2023 : changeons la politique des savoirs !
Ce que les résultats français à l’évaluation TIMMS 2023 révèlent, c’est l’inadéquation complète d’une politique des savoirs ségrégative à la réussite de tous les élèves.
Jean-Pierre Véran – Blog Médiapart le 4 décembre 2024 (ici)

Inégalités scolaires : la France, mauvaise élève, joue son avenir économique et social
En France, les origines sociales des élèves pèsent fortement sur leurs chances de réussite scolaire et ces inégalités ont tendance à se creuser au fil du temps. C'est d'ailleurs ce que reflète la dernière édition de l'enquête Timss (Trends in International Mathematics and Science Study), publiée début décembre 2024, qui place l'Hexagone parmi les pays les plus inégalitaires d'Europe. Or, lutter contre ces écarts est non seulement une question d’équité mais aussi un enjeu pour l’avenir économique du pays.
Nadir Altinok Claude Diebolt The Conversation 4 décembre 2024 (ici)

Calendrier de l’Avent à l’école : "Cela ne pose aucun problème au regard de la laïcité"
Samuel Mayol, secrétaire général du Comité Laïcité République, réagit à la polémique sur les calendriers de l’Avent dans les écoles.
Le Point du 5 décembre 2024 (ici)

Six ministres en deux ans : quelle légitimité pour l'Education nationale ?
Dans quelques jours, un sixième ministre de l’Éducation nationale depuis deux ans. Une situation ubuesque qui remet en question la capacité du nouveau ministre à tenir sa place, sa légitimité également et, inévitablement, qui interroge sur la nature du service public d’éducation et sa relation avec le pouvoir politique.
Bernard Girard – Blog Médiapart 5 décembre 2024 (ici)

Le débat public sur l’école ne permet pas de refonder la politique d’éducation
Alors que le débat public sur l’école laisse peu de place à la parole scientifique ou citoyenne et survalorise au contraire la parole politique, souvent mue par d’autres intérêts que ceux des acteurs directement concernés, il est urgent de refonder le débat démocratique, ses dynamiques de structuration et sa traduction en termes de politiques publiques : il en va de la santé du système scolaire et, plus encore, de la démocratie elle-même.
Par Xavier Pons – AOC [€] le 6 décembre 2024 (ici)

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