La FSU dénonce le caractère "lénifiant" du discours d'intronisation d'Anne Genetet.
Paru dans Scolaire le mardi 24 septembre 2024.
"Lénifiant." C'est le jugement porté par Benoit Teste, secrétaire général de la FSU sur le discours de la nouvelle ministre de l'Education nationale, Anne Genetet (voir ToutEduc ici), discours dans lequel elle ne mentionne pas la question des moyens. "Il va manquer l'essentiel" alors que l'Ecole souffre d'un "sous-investissement chronique". Au total d'ailleurs, hôpital compris, les services publics auraient besoin chaque année de 50 Md€ supplémentaires. Sophie Vénétitay (SNES) dénonce un discours "sans surprise" et prévient, si la ministre s'obstine à vouloir mettre en oeuvre le "Choc des savoirs" alors que, sur le terrain, il ne se met pas en place, elle "s'expose à gouverner contre les personnels", voire sans les personnels. Guislaine David (SNUIPP) trouve pour sa part le rapport des inspections générales des finances et de l'éducation (voir ici) "très inquiétant" puisqu'il propose de profiter de la baisse de la démographie pour réduire le nombre de postes, alors que dans le département de la Gironde, il a fallu recruter quelque 145 contractuels pour assurer la rentrée, "plus de 200" dans les Alpes-maritimes.
La fédération calcule que 2 000 enfants ont fait leur rentrée sans toit, que manquent 15 300 postes d'infirmiers "pour que chaque élève et étudiant ait accès à une consultation", que 500 personnels de la PJJ n'ont pas été reconduits cette année, que quelque 3 000 postes d'enseignants ne sont pas pourvus dans les 1er et 2nd degrés, que 85 000 néo-bacheliers étaient sans affectation à l'issue de la principale phase d'admission de Parcoursup (+ 10% par rapport à 2023).
La FSU "exige" une loi de programmation pour budgéter les emplois, les recrutements, un plan de résorption de la précarité, l'augmentation des salaires (10 % immédiatement, puis une revalorisation des carrières), l'égalité entre les femmes et les hommes, la fin du "sur-financement" de l'enseignement privé sous contrat et de l'apprentissage ainsi que du SNU et de l'expérimentation de l'uniforme. A noter que le SNPES-PJJ "milite pour un retour à la double compétence pénale et protection de l'enfance de la protection judiciaire de la jeunesse.