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Opinions sur l’École et l’éducation, semaine du 25 au 31 août 2024 (Philippe Watrelot)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 01 septembre 2024.

Comme chaque semaine, Philippe Watrelot nous propose une revue des tribunes et débats qui agitent le système éducatif.

C’est la rentrée ! Mais c’est une rentrée particulière puisque elle est gérée et présentée par  une ministre démissionnaire qui applique en plus des choix faits par son prédécesseur. Cette situation inédite suscite de nombreux commentaires chez ceux qui chroniquent l’actualité de l’éducation. Qui dirige vraiment l’éducation nationale ? Quel budget ?  . 
D’autres insistent à juste titre sur la permanence des problèmes de notre système éducatif. Et tous essaient de tracer des perspectives pour l’École de demain. Faut-il plus d’autonomie ? comment réparer l’ascenseur social ? et si on donnait à la société française l’occasion de vraiment réfléchir à ce que veulent pour leur école nos concitoyens ? Loin de la démagogie et de l’instrumentalisation...
Bonne lecture et... bonne rentrée (si on peut encore en parler !)

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Philippe Meirieu : « Il faudrait aujourd’hui une vraie Convention Citoyenne sur l’Éducation »
Pour la rentrée, si nous choisissions Les Lumières et non la régression pour l’École ? C’est la proposition de Philippe Meirieu dans un ouvrage qui vient de paraître.. Une rentrée sans polémique inutile sur l’abaya mais avec une vision pour l’École, en somme. « Éducation : rallumons les Lumières ! » : voilà le livre que signe le spécialiste d’éducation et de pédagogie. Un titre qui prend la forme d’un cri de colère mais aussi d’espoir. Tout son texte est un appel à la raison et à la responsabilité collective comme individuelle, une exhortation destinée à tous les citoyens. Philippe Meirieu répond aux questions du Café pédagogique pour mettre en lumière quelques enjeux de son livre.
Le Café pédagogique 26 août 2024 (ici)

Un précédent d’au moins 37 jours sans gouvernement au moment de la rentrée scolaire ?
Il n’y a plus eu de gouvernement en France du 30 septembre au 6 novembre 1957, la date de la rentrée scolaire ayant alors lieu le 1er octobre. Mais c’est différent de la séquence actuelle qui a précédé la rentrée et ne s’est pas inscrite dans une durée comparable à celle du ministère dirigé par René Billères de février 1956 à mai 1958.
Claude Lelièvre – Blog Médiapart le 26 aout 2024 (ici)

L'avis des enseignants sur les principes des réformes
Cette rentrée scolaire très particulière, avec une ministre démissionnaire qui tente depuis un an d'appliquer une feuille de route bien éloignée de ses convictions initiales, est l'occasion de revenir sur les fondements des politiques éducatives. Comment les enseignants appréhendent-ils les principes des réformes ? Les professeurs du secondaire et du primaire se distinguent-ils encore sur cet aspect ?
Par Laurent Frajerman sur son site (ici)

Sébastien Le Fol : Réparer l’ascenseur social en multipliant les voies méritocratiques
Pour se reconstruire, la droite doit se doter d’un corpus idéologique innovant. Alors que la France continue à valoriser un modèle étroit de réussite, il est grand temps, selon l'essayiste Sébastien Le Fol, de réparer l'ascenseur social et de diversifier nos élites.
Le JDD le 27 aout 2024 (ici)

Yannick Trigance : quelle école pour cette rentrée ?
Dans cette tribune, Yannick Trigance revient sur les urgences de la rentrée. Quelles sont les mesures qui devraient être mises en avant ?  « A l’aube d’une nouvelle année scolaire et après un cycle politique particulièrement chaotique dont les effets collatéraux ne sont pas sans impacter notre système éducatif, à l’image de notre société, notre école a plus que jamais besoin d’apaisement, de temps et de confiance afin que tous ses acteurs, au premier rang desquels les élèves, leurs parents et les enseignants puissent progresser ensemble sur le chemin de l’émancipation individuelle et collective. »
Yannick Trigance - Café Pédagogique le 27 août 2024 (ici)

Trois interrogations pour une rentrée
Stop ou encore ? Avec une ministre démissionnaire, la rentrée 2024 s'annonce pourtant très politique. L'avenir de l'École va se décider dans les jours à venir alors que l'École est déjà à plat.
François Jarraud – Blog Médiapart le 26 août 2024 (ici)

Treize millions d’élèves et une ministre démissionnaire toujours en poste...
Lunaire, surréaliste, ubuesque. Les mots manquent pour désigner la conférence de presse de N . Belloubet, une ministre qui ne l'est plus. Mais en filigrane, une désinvolture, une arrogance, une brutalité qui disent quelque chose de l’Éducation nationale.
Bernard Girard - Blog Médiapart le 27 août 2024 (ici)

La rentrée scolaire, symptôme d'un pouvoir à la dérive
La conférence de rentrée de la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet montre combien la gestion indéfinie des « affaires courantes » est délétère.
Sophie Coignard – Le Point [€] le 28/08/2024 (ici)

De l’instruction publique à l’éducation nationale
« Le Ministère de l’Éducation nationale a deux siècles » écrit Claude Lelivère. L’historien spécialiste nous apporte un éclairage historique et revient sur le choix et le sens des différentes dénominations « Instruction publique » ou « Éducation nationale ». L’usage de ces termes fait toujours couler beaucoup d’encre.
Claude Lelièvre – Le Café Pédagogique le 28 août 2024 (ici)

Rentrée : Belloubet critique et déjà ailleurs
Drôle de rentrée. La ministre critique le budget 2025 et semble déjà un pied dehors. Les réformes gelées s'accumulent. La rue de Grenelle semble en panne.
François Jarraud, Blog Médiapart le 28 aout 2024 (ici)

L’école au XXIᵉ siècle, espace d’émancipation ou de contrôle ?
Géographe, rattaché à un laboratoire de sciences de l’éducation, Pascal Clerc travaille depuis plus d’une dizaine d’années sur les espaces d’apprentissages. Il s’intéresse notamment à l’organisation des salles de classe mais aussi aux cours de récréation et aux écoles en plein air.
Intitulé Émanciper ou contrôler ? Les élèves et l’école au XXIᵉ siècle, son essai publié ce 28 août 2024 aux éditions Autrement, interroge le fonctionnement des établissements scolaires aujourd’hui, et la manière dont l’institution tend à cloisonner et enfermer plutôt qu’à libérer et à s’ouvrir aux différents horizons et environnements.
Recension de Pascal Clerc « Émanciper ou contrôler ? Les élèves et l’école au XXIᵉ siècle »  - The Conversation le 28 aout 2024 (ici)

Qui dirige Vraiment l'Éducation Nationale ? 
« Les sonneries des salles de classe ne se calent pas sur celles du Palais Bourbon », a déclaré Nicole Belloubet le 27 août 2024 lors d’une conférence de presse inédite, une ministre démissionnaire présentant une rentrée préparée par un autre (Gabriel Attal). De fait, si plusieurs mesures, comme la transformation du brevet en examen d’entrée au lycée ou la réforme de la formation initiale des enseignants ont été reportées (et on peut s’en féliciter), cela n’empêche pas les cadres et les chefs d’établissement d’être à la manœuvre et les enseignants et tous les personnels d’être prêts à retrouver les élèves.
Mais qui dirige vraiment l’Education nationale ? Un ministre ou la haute administration ? Après une année qui a vu se succéder quatre ministres, intéressons-nous à cette technostructure et à la manière dont elle contribue au (dys)fonctionnement de notre enseignement public.
Philippe Watrelot - Alternatives économiques le 29 aout 2024 (ici)

Les enfants sont le baromètre de la qualité et de l’efficacité des décisions politiques »
Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, et Adeline Hazan, présidente d’Unicef France, dénoncent, dans une tribune au « Monde », l’échec de la promesse gouvernementale « zéro enfant à la rue », puisque le nombre d’enfants de moins de 3 ans sans hébergement a augmenté de plus de 27 % depuis 2022.
Pascal Brice (président de la Fédération des acteurs de la solidarité) et Adeline Hazan (présidente de l’Unicef France) Le Monde [€] le 29 aout 2024 (ici)

Rentrée 2024 : quel budget pour l’école ?
« La ministre de l’Éducation nationale démissionnaire Nicole Belloubet a plaidé lors de sa conférence de presse du mardi 27 août 2024 pour que « le budget de l’Éducation nationale soit au moins sanctuarisé : le prochain gouvernement devra y être attentif s’il souhaite maintenir une réelle ambition pour cette priorité nationale ».
Si l’on en juge par les données publiées par les services statistiques du ministère, la part de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur dans le budget de l’État est manifestement déjà prioritaire : de 2006 à 2019, cette part se situe autour de 30 %, même si, à partir de 2020, il y a une baisse sensible pour finir à 26 % en 2023 – en euros constants, cependant, les sommes restent stables, autour de 119 milliards d’euros.
Claude Lelièvre The Conversation le  29 août 2024 (ici)

« Sur l’autonomie des établissements scolaires, l’Éducation nationale ne sait pas ce qu’elle veut »
Alors que Nicole Belloubet a évoqué ce mardi une école «trop dirigiste et dirigée», l’Éducation nationale ferait bien de se pencher sur une récente note de l’OCDE liant la forte centralisation et les faibles résultats du système éducatif français, estime Guillaume Prévost.
Guillaume Prévost (délégué général du Think Tank Vers le haut) 
Le Figaro Vox le 29 août 2024 (ici)

Le Pass colo ou l’échec du marché des colos
Dans cette tribune, Jean-Michel Bocquet, pédagogue et chargé de cours à l’université Sorbonne Paris Nord, revient sur le dispositif du Pass colo. Ce dispositif est pour lui un triple échec
Jean-Michel Bocquet Le Café Pédagogique 29 août 2024 (ici)

« Cessez de mépriser la revendication des moyens ! »
Dans cette tribune, Paul Devin met en avant la question des moyens de l’École. Pour lui, il faut « cesser de mépriser la condition des moyens », car « le service public d’éducation ne peut pas poursuivre ses finalités égalitaires sans moyens », humains comme matériels.
Paul Devin Le Café Pédagogique le 30 août 2024 (ici)

Focus sur le retard français en matière d’éducation au développement durable
Les débuts d’année scolaires offrent l’occasion de prendre de bonnes résolutions. Pour cette rentrée 2024, conscients du retard pris par la France, certains enseignants sont décidés à s’engager pleinement dans l’éducation au développement durable. Il s’agit de s’emparer de son pouvoir d’agir professionnel, de rejoindre les réseaux d’éducation au développement durable et de faire émerger dans les établissements scolaires des collectifs de travail permettant de s’approprier le référentiel EDD de l’UNESCO.
Stéphane Germain – Le Café Pédagogique le 30 août 2024 (ici)

Être professeur en 2024 
Comment nos professeurs vont-ils aborder cette rentrée alors qu'une partie de la classe politique rivalise de propos et d'attitudes totalement irresponsables ? Enseigner en France est devenu un sacerdoce.
Tristane Banon – Les Échos [€] (ici)

Éducation nationale : quelles finalités ?
L’Éducation nationale en France est accusée de tous les maux : inculpée en raison de ses médiocres performances à l’aune des classements internationaux, elle l’est également au prétexte de ne plus corriger les inégalités liées à l’origine sociale des élèves, de se méprendre sur ses finalités essentielles, et les enseignants sont, eux, accusés de manquer à leurs devoirs. Mais, répond Fabien Truong, il n’y a jamais eu d’âge d’or de la mobilité sociale en France et les études consacrées au sujet ne sont pas comparables sur longue période car la population a changé. Le fait nouveau, depuis les années 1960, est que les enfants des classes populaires sont beaucoup plus nombreux et beaucoup plus divers à intégrer l’institution scolaire — que leurs parents n’ont pas, ou peu, fréquentée — et que leur capital culturel est moindre. Mais certains d’entre eux réussissent et bénéficient d’une promotion sociale, alors que d’autres n’y parviennent pas, notamment parce qu’ils auraient besoin d’être mieux encadrés. Ainsi voit-on, dans les quartiers, certains partir et s’en affranchir alors que s’y concentrent les populations les plus déshéritées.
Si le niveau baisse, sous réserve d’ailleurs de bien le mesurer, c’est parce que l’on compare un petit nombre d’élèves privilégiés à un grand nombre d’élèves d’origine sociale plus diverse auxquels il serait important d’accorder plus d’attention et de moyens afin de leur éviter l’échec et la relégation. Mais cela impliquerait que les enseignants puissent davantage les écouter et les comprendre, qu’ils puissent veiller à leur développement personnel et pas exclusivement à leur acquisition de savoirs académiques, que l’on développe les savoir-être et le vivre-ensemble sans les obliger tous à suivre la même voie. En substance, il faudrait qu’en France, l’éducation soit reconnue comme une priorité nationale.
Interview de Fabien Truong par Jean-Pierre Bellier et Hugues de Jouvenel
Futuribles [€] le 26 aout 2024 (ici)

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