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Les injonctions envers les enseignants du 1er degré sont “de plus en plus insupportables“ (SNUIPP-FSU)

Paru dans Scolaire le lundi 26 août 2024.

“Nous appelons à ne pas faire passer les évaluations nationales, à faire enrayer la machine“ fait valoir Guislaine David lundi 26 août, jour de la conférence de presse de rentrée du SNUIPP-FSU, qui ouvre le bal de ces rencontres traditionnelles.

Accompagnée de la CGT Educ'Action et de Sud Education, l'organisation syndicale majoritaire des enseignants (et personnels) du 1er degré souhaite en effet mobiliser le 10 septembre, soit “au moment de la passation de ces évaluations“, désormais généralisées à tous les niveaux de l'école élémentaire. Car celles-ci, estime la co-secrétaire générale, “ne répondent pas aux besoins des élèves“ et conduisent “à une dégradation des conditions de travail“, d'autant qu'il existe pour elle la possibilité d'avoir des panels pour guider les politiques éducatives.

Injonctions

Cette annonce coïncide surtout avec la volonté du SNUIPP-FSU de “faire front“ face à une limitation de la liberté pédagogique des enseignants, et à une “avalanche de prescriptions“ voire d' “injonctions“ politiques qui devient pour eux, professionnels pourtant formés, “de plus en plus insupportables“. D'autant que la parole ministérielle (ou présidentielle) se trouve “décrédibilisée“ par les nombreux “discours éphémères“ et les successions de réformes d'un personnel politique pour qui, poursuit Guislaine David, “l'école s'est transformée en objet de communication“.

Par exemple, tandis que les récents résultats aux évaluations PISA montrent que le niveau en français a peu évolué ces dernières années, les élèves de l'hexagone se situant toujours dans la moyenne des pays de l'OCDE, “le discours est devenu négatif, et est utilisé politiquement“. Ce fut notamment le cas de Gabriel Attal quand il a indiqué vouloir prendre des “mesures de bon sens“, même si “il n'est pas enseignant, et ne sait pas ce qui est bon pour les élèves“. Une “instrumentalisation“ qui au final nuit à l'école tandis que “les inégalités scolaires sont toujours présentes, et le soutien aux élèves en difficulté insuffisant“.

Moyens

Outre l'abandon du choc des savoirs et du pacte enseignant, le discours de l'organisation syndicale se focalise dès lors majoritairement sur la question des moyens alloués au fonctionnement du système éducatif. Il s'agirait, au-delà des dédoublements en REP et REP+, d'abaisser de façon conséquente le nombre d'élèves par classe, actuellement à 21,5 élèves (des chiffres pouvant aller jusqu'à 25-26 élèves selon les territoires) contre 14 dans le reste de l'Union Européenne.

Une question qui renvoie également aux nombreuses fermetures de classes (quelque 2 250 prévues à la rentrée en raison de la baisse démographique), pour lesquelles un moratoire sur la carte scolaire est demandé. Ou encore les suppressions de postes d'enseignants (650 cette année) et la perte d'attractivité du métier qui en découle, tout comme le financement du secteur privé sous contrat et son impact sur la mixité sociale et scolaire. Le tout dans une école sursollicitée en matière d'inclusion, de harcèlement, mais aussi de santé mentale après la période du Covid-19 : “On a des enfants qui vont de plus en plus mal, il faut pouvoir s'en occuper“, plaide Guislaine David.

Front

Face à une situation politique “inédite, ubuesque“ qui “fait se demander si en cette rentrée il y aura un ministre de l'Education nationale, et s'il restera à son poste toute l'année scolaire“, Guislaine David renvoie au futur budget 2025  qu'elle souhaite “à la hauteur des enjeux“. Si le SNUIPP-FSU s'est engagé en faveur du NFP durant la campagne des législatives et plaide pour que leur programme soit mis en œuvre, sa co-secrétaire générale appelle à un front républicain, souhaitant désormais “interpeller les parlementaires“ qui “ont les moyens d'agir à court et moyen terme“. Avec pour objectif de faire de l'école “la première grande cause nationale capable de fédérer une majorité qui s'accorde sur son importance décisive“.

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