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Projets de programmes (EMC, français, mathématiques) : le SNUIPP et SUD Education publient leurs analyses

Paru dans Scolaire le dimanche 28 avril 2024.

Le CSP (Conseil Supérieur des Programmes) a publié (ici) son projet de révision des programmes d'EMC (enseignement moral et civique) du cours préparatoire à la terminale et de français et de mathématiques de maternelle et des classes de CP, CE1 et CE2 (cycle 2).

Le SNUIPP commente le premier. Le syndicat FSU du 1er degré souligne que, "tout comme pour les projets de programmes de français et de mathématiques en cycle 1 et 2, l’architecture générale du texte est marquée par l’abandon des cycles". Il estime que "la mise en avant de l’empathie et des compétences psychosociales soulève des interrogations". Ne s’agit-il pas "d’encourager l’acceptation des différences sans promouvoir l’égalité entre les individus" ? L’apprentissage du premier couplet de la Marseillaise au CE1 est proposé sans le "contexte historique de la Révolution française". La laïcité est considérée comme une valeur au lieu de l'être comme un principe d’organisation de notre société. La nation est souvent évoquée (115 occurrences) mais l’Europe "est peu abordée, voire absente". Quant à l'Education au développement durable, elle "est réduite à une simple liste de comportements individuels".

Pour sa part, SUD Education publie une analyse des propositions de programmes de mathématiques et de français pour la maternelle et le cycle 2 : ils "ne se contentent plus de fixer les objectifs d’apprentissage généraux mais détaillent les situations-types à présenter aux élèves, prescrivent des attendus chronométrés (...) et multiplient les exemples normatifs (...). (Leur) incroyable prolixité, qui rapproche plutôt ces nouveaux programmes d’un manuel scolaire ou d’un guide d’application (...), trahit à la fois une défiance vis-à-vis du travail des professeur·es des écoles (...) et une volonté de cadrer très fermement les rythmes d’apprentissage." Pour l'organisation syndicale, "cette inflation des programmes s'inscrit dans la même logique que l’ensemble des mesures du 'choc des savoirs' : formater les enseignements, fixer des normes d’apprentissage et écarter, de fait, les élèves qui ne peuvent pas s’y conformer." En ce qui concerne le 1er cycle, les projets de programme "marquent une étape supplémentaire dans l’élémentarisation de l’école maternelle".

A noter que le SNES publie une analyse du programme de mathématiques pour le collège: "L’ensemble dessine, sans surprise, pour le collège et les cycles 3 et 4 une vision assez austère et surtout très mécanique des mathématiques, qui rejette tous ses éléments contextuels, civilisationnels ou historiques, ou ses questionnements qui pourtant peuvent être porteurs de sens pour la discipline, et pour le développement d’une vision humaniste de cet enseignement."

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