De nouveaux programmes pour l'école primaire : "une copie à revoir" pour l'UNSA et pour le SNUIPP
Paru dans Scolaire le mardi 16 avril 2024.
L'UNSA-Education et le SNUIPP, le syndicat FSU du 1er degré réagissent pratiquement dans les mêmes termes à la publication des projets de programmes pour le 1er degré que le CSP (Conseil supérieur des programmes a dévoilés. "Une copie à revoir. Vite." pour la première, "La copie est à revoir !" pour le second.
L'UNSA-Education souligne que "le français et les mathématiques apparaissent, sans surprise, comme l’alpha et l’oméga de la réussite scolaire" tandis qu'est valorisé le "par coeur", que l'organisation syndicale voit comme un "marqueur du camp conservateur". L'enseignement des langues vivantes est de même marqué par "une approche passéiste" : civilisation et grammaire "quand, dans la plupart des pays européens, ce sont les situations de communications qui sont privilégiées". L'organisation syndicale constate encore que "les enjeux primordiaux de nos sociétés contemporaines ne font l’objet que de simples allusions", qu'il s'agisse du climat ou de l’IA. Quant à la méthode de Singapour, érigée "en solution miracle", sa mise en oeuvre suppose des effectifs d’élèves réduits et une formation continue intensive". Elle pourrait se réjouir de voir que "les compétences psychosociales apparaissent comme indispensables", mais souligne que "sans cadre précis, ni ressources spécifiques, ni temps dédiés, chacun pourra s’en emparer … ou non… (...). Tout est donc à créer."
Le SNUIPP dénonce pour sa part "un véritable changement de paradigme puisque l’école maternelle ne s’adapte plus aux jeunes enfants avec des modalités d’apprentissages spécifiques mais s’aligne sur le fonctionnement de l’école élémentaire". Le Conseil supérieur des programmes "se base sur un modèle d'élève standardisé, envisageant des classes où tout le monde progresse au même rythme, dicté par des évaluations standardisées". La prise en compte des élèves "qui ne suivraient pas le rythme imposé (...) est renvoyée à une prise en charge dans de petits groupes de compétences” pour le cycle 1 et en dehors du temps scolaire, lors des APC, pour le cycle 2. "La classe n’est donc pas considérée comme le lieu de prévention des difficultés." L'organisation syndicale y voit la manifestation d' "un profond mépris de la professionnalité enseignante" tandis que les élèves pâtiront "de ce formatage accompagné d’évaluations, elles aussi standardisées".