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Lecture au CP : malgré les dédoublements, les écarts entre REP+ et hors EP ne diminuent pas depuis 2020 (DEPP)

Paru dans Scolaire le jeudi 11 avril 2024.

Quelque 777 000 élèves de Cours Préparatoire ont passé cette année, comme les années précédentes, une évaluation dite "à mi-CP" (entre le 15 et le 26 janvier 2024). En français, la réussite des élèves retrouve un niveau comparable à celui de 2021 (et de 2020) en français, elle régresse dans certains domaines comme "comprendre des phrases lues seul(e)" (-2,5 points), "lire à voix haute un texte" (-1,1 point) et "écrire des syllabes dictées" (+1,5 point). Sur les graphiques, les courbes sont à peu près plates sauf pour l'année 2022, quand la passation du test avait été décalée.

Des écarts qui se maintiennent, malgré les dédoublements en éducation prioritaire

Plus inquiétant, toujours en français, entre 2020 et 2024, les écarts de performances entre élèves scolarisés dans le secteur public hors éducation prioritaire et élèves scolarisés en REP+, sont stables, voire augmentent. Pour "écrire des syllabes", il a augmenté de près d'un point (de 8,3 à 9,1 points de pourcentage entre les proportions d'élèves "présentant une maîtrise satisfaisante" de la compétence).

En mathématiques, les écarts "entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux du secteur public hors EP sont stables pour quatre des six domaines (les écarts varient de moins d'un point de pourcentage) à l’exception des domaines 'Comparer des nombres' et 'Soustraire' pour lesquels les écarts diminuent de respectivement de 1,1 et 1,8 points. Toutefois, si on considère l'ensemble des élèves (en et hors éducation prioritaire, public et privé sous contrat), la DEPP constate des progrès par rapport à 2020. "C’est notamment le cas en résolution de problèmes (+5,6 points) et en calcul en ligne (+3,3 points pour "additionner" et 4,5 points pour " soustraire".

Malgré des effets négatifs en français, le ministère, dans le communiqué qui accompagne le "document de travail" de la DEPP où sont publiés, ce 11 avril, les "premiers résultats de ces évaluations, considère que "ces résultats positifs démontrent que les réformes de grande ampleur conduites dès l’école primaire depuis 2017, portant le niveau de dépense par élève de 7 000 € à 8 000 €, commencent à produire leurs effets". Il indique que l' "investissement dans l’éducation prioritaire a crû de 1,6 milliard en 2017 à 2,6 milliards en 2022 et dépassera les 3 milliards d’ici 2027".

A noter toutefois que sur les réseaux sociaux, le DGESCO évoque des résultats en hausse en français depuis l'année dernière et en mathématiques depuis 2020 (+ 5,8 points en résolution de problèmes notamment).

Rappelons que c'est le CSEN (le Conseil scientifique de l'Education nationale, présidé par S. Dehaene) qui a défini, avec la DGESCO et l’IGÉSR, "le cadre de l’évaluation" et que "les équipes de concepteurs coordonnées par la DEPP travaillent selon les orientations du CSEN". Des groupes "réunissant des enseignants, des conseillers pédagogiques et des inspecteurs de l’éducation nationale" ont défini pour chaque  série d’exercices, deux seuils, un premier seuil en-deçà duquel les élèves sont "en difficulté", et un second au-delà duquel les élèves sont considérés comme "présentant une maîtrise satisfaisante" de la compétence.

A la mi-CP, cette année, en français, "on peut considérer qu'entre 6 à 8 % des élèves ne sont pas du tout entrés dans la lecture (à voix haute)" mais que les trois quarts des élèves de CP "sont entrés correctement dans la lecture (groupe au-dessus du seuil 2) (...).. En milieu de CP, moins d’un élève sur dix (7,3 %) n’est pas encore en capacité d’encoder des syllabes, c’est-à-dire de les composer et les transcrire. Enfin, l’exercice évaluant la lecture et la compréhension en autonomie de phrases est celui pour lequel la maîtrise est la moins affirmée (62,8 %)."

En ce qui concerne les mathématiques, "dans le domaine de la résolution de problèmes, les difficultés constatées en début de CP, comme en début de CE1, se confirment pour les élèves de CP à mi-parcours. Un peu plus de la moitié des élèves seulement (59,1 %) présentent une maîtrise satisfaisante". De plus, 17, 6 % des élèves éprouvent "des difficultés à effectuer 5 des 10 additions proposées et un élève sur cinq (20,4 %) ne réussit pas 4 des 10 soustractions proposées. En revanche, trois exercices présentent un niveau de maîtrise satisfaisante supérieur à 80 %. Les exercices concernés sont 'placer un nombre sur une ligne graduée', 'comparer des nombres' et 'écrire des nombres entiers'."

En milieu de CP, en français, les filles présentent globalement de meilleures performances que les garçons (sauf pour "l’exercice de lecture à voix haute de mots"), mais en mathématiques, la tendance est inversée alors que, "en début de CP, les filles présentaient de meilleures performances que les garçons dans tous les domaines évalués à l’exception de 'comparer les nombres'."

Toujours selon le document de travail de la DEPP, "92 % des enseignants estiment que cette évaluation leur a permis de confirmer des difficultés d’élèves et 42 % considèrent que l’évaluation leur a permis de déceler des difficultés. 69 % des enseignants déclarent que cette évaluation est susceptible d’avoir une influence sur leur pratique dans la mise en place de groupes de besoin", mais seuls "1 547 enseignants ont répondu de manière complète" au questionnaire du service statistique de l'Education nationale (quelque 50 000 classes étaient concernées).

Le site de la DEPP ici



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