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Opinions et débats sur l’École et l’éducation, semaine du 18 au 24 mars 2024

Paru dans Scolaire le lundi 25 mars 2024.

Philippe Watrelot propose aux lecteurs de ToutEduc une nouvelle rubrique, une recension des tribunes, chronique, entretiens et billets de blogs parus dans les médias à propos de l’éducation durant la semaine passée. Le sigle [€] indique que l’accès à l’article est payant.

Formation des enseignants : un projet de réforme hors sol et inquiétant
« Ces derniers jours a circulé un document de travail du gouvernement, présentant dans les grandes lignes un projet de réforme de la formation des enseignants, du primaire et secondaire. Ce qui nous en est parvenu apparait extrêmement problématique, sur le fond et sur la forme. Nous, enseignants et enseignants-chercheurs, ressentons aujourd’hui malaise et inquiétude. »

Tribune Collective – Blogs Médiapart ici

 

Groupes de niveau ou de besoin ? L’imbroglio
« Quelle cacophonie ! Les groupes de niveau ont été une source de tension entre un Gabriel Attal omniprésent voulant laisser sa marque dans l’éducation et une Nicole Belloubet qui cherche à exister et à apporter de la nuance.
La publication des décrets et arrêtés le 17 mars 2024 révèle que le dispositif reste une « usine à gaz », comme le dénoncent les organisations syndicales et les fédérations de parents d’élèves. Et même si le décret semble trancher en faveur de Nicole Belloubet en parlant de groupes constitués « en fonction des besoins », contrairement aux groupes de niveau d’Attal, l’ambiguïté demeure.
Ce n’est pas une question sémantique mais bien deux conceptions pédagogiques et politiques qui s’affrontent. […]

Philippe Watrelot – Alternatives Économiques [€] – le 23 mars 2024, ici

 

L’éducation financière, un levier contre la discrimination et pour l’égalité
En France, on ne parle pas d’argent, et surtout pas du sien : un tabou qui touche tous les français de manière variable selon leur genre, leur âge ou encore leur classe socio-professionnelle...

Isabelle Le Bot - L'Opinion le 23/03/2024 ici

 

L’éditorial du Figaro Magazine: «L’école et la moula»
« Une fois de plus, le mammouth a donc résisté à toute velléité de réforme. Au prétexte que ces groupes de niveau auraient institué un «tri social» entre les élèves, la plupart des syndicats d’enseignants étaient vent debout contre leur instauration. Et ils ont eu le dernier mot, soutenus par une ministre, Nicole Belloubet, qui semble avoir fait sienne la devise de Ledru-Rollin en 1848: «Il faut bien que je les suive puisque je suis leur chef.» La mesure était pourtant, à juste titre, bien accueillie dans l’opinion: nul besoin d’un doctorat en sciences de l'éducation […]»

Guillaume Roquette – éditorial du Figaro Magazine [€], le 22/03/2024 ici

 

Choc des savoirs pour l’école inclusive : l’aporie scélérate
Si pendant le premier quinquennat présidentiel d’Emmanuel Macron la politique éducative fut singulièrement marquée par la thématique de l’école inclusive, le second quinquennat apparaît quant à lui marqué par la réforme dénommée par Gabriel Attal « choc des savoirs ». Alors que viennent d’être publiés les textes officiels relatifs à cette réforme et que l’on a pu accéder à la réunion en visioconférence convoquée par le Premier ministre et la ministre de l’Éducation nationale avec les chefs d’établissement pour leur expliquer la réforme, il est possible d’analyser l’articulation entre ces deux politiques. Et là, un constat s’impose : rien ne va de soi.

Dominique Momiron – Le Café Pédagogique, le 22 mars 2024 ici

 

Nous, élus de Seine-Saint-Denis, nous demandons un choc d’égalité pour l’école publique !
Alors que l’école ne réduit plus les inégalités dans le département mais les creuse, des élus se mobilisent et exigent que l’Etat donne aux collectivités les moyens nécessaires pour assurer une éducation de qualité pour tous

Libération [€], le 21 mars 2024 ici

Les médias à l’école : plus de croyants que de pratiquants, pourquoi ?
Deux ans après une circulaire préconisant la généralisation de l’éducation aux médias et à l’information, dont personne ne conteste la nécessité, on mesure l’engagement des personnels et des partenaires qui s’engagent dans cette ardente obligation, mais on peut se demander pourquoi sa mise en œuvre est difficile, voire, parfois, inexistante.

Jean-Pierre Véran - Blog Médiapart, le 21 mars 2024 ici

Collectif Langevin-Wallon : Territorialisation de l’éducation et inégalités, un jeu de dupes
Le collectif Langevin-Wallon – constitué de professionnels ayant travaillé principalement en éducation prioritaire à tous les niveaux de l’institution scolaire – signe une nouvelle tribune dans le Café pédagogique. “La nouvelle ministre de l’Éducation semble prendre quelques distances avec l’uniforme et les groupes de niveau en tentant d’ajuster un discours face aux nombreuses oppositions et dans un contexte de baisse du budget. En revanche il est un sujet sur lequel elle semble bien en phase, comme beaucoup d’anciens recteurs, avec le pouvoir actuel, c’est la question de la territorialisation des questions éducatives”, écrit-il. Et son analyse est sans concession. ‘”La territorialisation telle qu’elle est conçue actuellement par nos gouvernants et souvent par ceux qui les conseillent n’est qu’un jeu de dupes, tant elle ne répond pas aux vraies questions faute d’analyse documentée. Au lieu de vouloir réduire les inégalités économiques et sociales des territoires, l’État se défausse de ses responsabilités sur les collectivités territoriales et refuse de mener une politique nationale de régulation, prétendant éviter un excès de réglementation et de bureaucratisation”.

Le Café Pédagogique, le 21 mars 2024 ici

Favoriser l’accès à l’enseignement supérieur constitue un enjeu majeur de politique publique
Quelles sont les grandes inégalités d’accès et de réussite dans l’enseignement supérieur ? Quelle piste de réflexion et autre stratégie mettre en œuvre autour du recrutement des grandes écoles ? Quel bilan peut-on faire de la plateforme Parcoursup ? Pourquoi la sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques est-elle plus forte dans les pays les plus développés et les plus égalitaires ?
Le 18 janvier 2024, lors de la journée École inclusive à l’ENS, Georgia Thébault, docteure en économie de l’Ecole d’économie de Paris et postdoctorante à Sciences Po, proposait un exposé sur « Les inégalités d'accès et de réussite dans l'enseignement supérieur en France ».
Dans cet entretien, la chercheuse revient sur ces questions qui traversent l’enseignement supérieur : les inégalités sociales et de genre, les dispositifs « d' ouverture sociale » et les actuelles possibilités d’orientations des élèves.

Site de l'École normale supérieure - PSL, le 21 mars 2024 ici

Agnès Evren : «Si nous laissons notre système scolaire s’effondrer, c’est notre société qui s’effondrera»
Face à la chute du niveau scolaire et la hausse croissante des inégalités à l’école, la France doit sortir de la politique du zigzag permanent et mettre en place une politique ambitieuse de long terme, argumente la sénatrice LR de Paris et vice-présidente des Républicains.

Le Figaro [€], le 19 mars 2023 ici

Palmarès des collèges et lycées : «Un cercle vicieux produisant de l’échec et des inégalités»
Le ministère de l’Education nationale vient de publier les indicateurs de valeur ajoutée des lycées et, pour la première fois, des collèges. Mais ces données, mal utilisées, attisent la concurrence entre établissements, estime

Le sociologue Sylvain Broccolichi dans une interview à Libération [€], le 20 mars 2024 ici

Qu’est-ce qui se profile derrière la réécriture des programmes des cycles 1 et 2 ?
Selon Sylvie Plane, professeure émérite des Universités, la lettre qui commande au CSP (Conseil Supérieur des Programmes) la réécriture des programmes « trace le contour idéologique de ce que doivent être à ses yeux les élèves, les enseignants et bien sûr l’enseignement lui-même ». « Dans une optique managériale, il s’agit de programmer, contrôler, encadrer au plus serré, fixer des objectifs de performance, rentabiliser », écrit-elle dans cette tribune qu’elle signe dans le Café pédagogique. Quant au CSP, celle qui en fut vice-présidente, estime qu’il n’a « guère de liberté ». « Il n’est pas attendu du CSP qu’il rédige à proprement parler des programmes, il est simplement attendu de lui qu’il transforme en programmes scolaires les quelques 665 pages des guides publiés par le ministère ».

Sylvie Plane - Le Café Pédagogique, le 20 mars 2024, ici

Un choc des savoirs plus que choquant
Dans cette tribune, Claude Lelièvre s’intéresse tout particulièrement au nouveau rôle du DNB qui aura pour conséquence « des enseignements qui vont devoir être pratiqués de fait par les professeurs de collège : préparer avant tout à cet examen considéré désormais comme dûment sélectif ». « C’est à cet aune qu’il convient aussi de considérer les autres mesures… », écrit l’historien.

Claude Lelièvre - Le Café Pédagogique, le 20 mars 2024 ici

Réforme du collège : mobiliser les enseignants, un art délicat ?
« En prétendant opérer un « choc des savoirs » grâce à quelques dispositifs pédagogiques imposés d’en haut, le ministère de l’Éducation ne risque-t-il pas de se couper un peu plus du monde enseignant, dont la collaboration est pourtant essentielle à la mise en place de toute réforme ?
La création de « groupes de niveau », annoncée par Gabriel Attal, reviendrait à différencier l’enseignement en français et en mathématiques dès la sixième, contre le principe de l’emblématique « collège unique ». Les enseignants eux-mêmes n’y ayant jamais cru, cette remise en cause du collège unique pourrait paraître réaliste. […] Il n’est pas inutile, pour mesurer la complexité du problème, de tirer les enseignements d’une enquête sociologique par entretiens menée auprès d’un échantillon représentatif de professeurs de collège en 2016 et 2017, lorsqu’ils ont dû mettre en place la dernière réforme en date, décidée par Najat Vallaud-Belkacem au printemps 2015. […] »

Yann Forestier - The Conversation, le 20 mars 2024 ici

"Il y a une lâcheté électoraliste": Houda Maafer, la présidente de "No Ghetto" qui se bat pour la mixité à l'école
Houda Maafer se bat au nom de la mixité sociale dans les écoles de la République. Celle qui est la présidente de l’association No Ghetto, sise dans le Rhône, dénonce le « manque de courage » des politiques, y compris ceux de gauche.

Marianne [€], le 19 mars 2024, ici

Najat Vallaud-Belkacem souhaite désormais rationner Internet après… l'avoir encouragé à l'Éducation nationale
« Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. Mais la mutation de Najat Vallaud-Belkacem est impressionnante. Elle veut aujourd'hui limiter les Français à trois gigas par semaine, comme elle l'a écrit dans une tribune mise en ligne par « Le Figaro » le lundi 18 mars. Quand hier, elle signait un partenariat entre Microsoft et l'Éducation nationale. Et encourageait l'introduction des tablettes numériques dans les écoles. Incohérence ? »

Marie-Estelle Pech - Marianne, le 19 mars 2024, ici

Éducation nationale : requiem pour les groupes de niveau
Dans un match serré avec la ministre de l’Éducation, Gabriel Attal a surtout sauvegardé les apparences.

La chronique de Sophie Coignard – Le Point [€], le 19 mars 2024 ici

« Les classes préparatoires de proximité permettent de garantir l’égalité des chances à tous »
La remise en cause des prépas implantées dans des villes de taille moyenne ou en périphérie des grandes villes constituerait une erreur politique, affirme, dans une tribune au « Monde », un collectif de 178 professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles, qui rappelle que « proximité rime souvent avec mixité ».

Tribune Collective Le Monde, le 19 mars 2024 ici

« A l’heure des coupes budgétaires, quelle université pour les enfants de la République ? »
L’université doit pouvoir faire valoir ses atouts, ce qui nécessite « une très nette amélioration de l’allocation des ressources au service de ses missions », et non des coupes budgétaires, alerte, dans une tribune au « Monde », Jean-Luc Dubois-Randé, président de l’université Paris-Est-Créteil.

Le Monde, le 19 mars 2024 ici

Transidentité des mineurs: «Ces enfants risquent de prendre des décisions parfois irréversibles»
La sénatrice (LR) Jacqueline Eustache-Brinio plaide pour un encadrement légal plus strict, interdisant aux professionnels de santé de proposer une transition hormonale ou chirurgicale avant 18 ans.

Le Figaro [€], le 19 mars 2024 ici

Dans l’Education comme partout en politique, ce fléau des annonces gonflettes
L’exemple de l’arrêté ministériel instaurant des «groupes de niveau» au collège démontre combien il est lassant d’entendre nos responsables politiques faire de grands discours avant, faute de moyens, d’en rabattre sur leurs ambitions.

Le billet de Thomas Legrand - Libération, le 19 mars 2024 ici

L’école « sanctuaire » ? Plutôt l'école laïque, tout simplement...
L’école sanctuaire n’est pas nouvelle, héritée de l’Ancien Régime. « Sanctuaire républicain » dit la ministre : vraiment ? L’école laïque n’est pas une école dogmatique, mais celle de la pensée critique à l’égard des dogmes officiels comme « les savoirs fondamentaux » ou « les groupes de niveau ».

Jean-Pierre Véran - Le club Mediapart, le 18 mars 2024 ici

À l'école du capital et du tri social
Après quelques mois de diversions à coups de changements de ministres, de bataille lexicale déguisée en bataille pédagogique et même la réapparition du mythe de « la jambe gauche de la macronie », le collège unique vient enfin d'être achevé. Face à la construction de l'école au service du capital un seul besoin : la lutte !

Jadran Svrdlin – Blog Médiapart, le 18 mars 2024 ici

Le service public d'éducation au service du Premier ministre
Le service public d’éducation – justification formelle de l’Éducation nationale – sous la contrainte du racolage électoral et du plan de carrière du (Premier) ministre ? Les fantasmes éducatifs les plus improbables de l’extrême-droite promus au Bulletin officiel de l’Éducation nationale et au Code de l’éducation ? Aujourd'hui, ces questions ne peuvent plus être éludées.

Bernard Girard – Blog Médiapart, le 18 mars 2024 ici

Madame la Ministre Belloubet, encore un effort…
Dans cette tribune, Yannick Trigance, responsable éducation du PS, analyse le numéro d’équilibriste auquel doit se plier Nicole Belloubet face à un Premier ministre qui a du mal à accepter les défaites. Si la ministre de l’éducation « gagne » sur les groupes de niveau/besoin, il lui reste toujours « à reconsidérer -pour mieux les supprimer- le redoublement, l’uniforme à l’école et les classes « prépa lycées » destinées à faire barrage aux collégiens qui n’obtiennent pas leur brevet ».

Le Café Pédagogique, le 18 mars 2024 ici

Dominique Bucheton : une école caporalisée ?
L’heure est grave selon Dominique Bucheton. « On entre dans un monde orwellien où l’application de normes, de pratiques, d’outils labélisés, de logiciels, de ‘’clés cognitives universelles’’ pour cerveaux standardisés et triés permettrait de ‘’faire classe’’ » écrit-elle dans cette tribune. « Et ceci, en se laissant guider par le tempo d’incessantes d’évaluations nationales. Finis les projets, les aventures intellectuelles impromptues ! ». Si la chercheuse s’inquiète, c’est parce qu’elle lit dans le projet Attal la fin de l’élève en tant que personne. « Il ne s’agit plus de s’intéresser à son développement réflexif, culturel, créatif, relationnel, psycho-socio-langagier, affectif. Il est la somme des « compétences » évaluées, réduit à ses réussites ou échecs ». Elle appelle à résister et à riposter contre « une école en uniforme (pas que vestimentaire), au pas cadencé de décrets, coupes financières, rhétorique mensongère » qui se met en ordre.

Le Café Pédagogique, le 18 mars 2024 ici

Laurence De Cock : Qui va les arrêter ?
Laurence De Cock réagit à la publication du décret sur les groupes de niveau/besoin. Cette tribune, c’est le cri de colère, de désespoir de l’historienne qui s’est toujours battue pour la réussite de tous les élèves, pour une école qui les accueille et qui les accompagne tous. « L’école est à bout de souffle c’est vrai, mais que peuvent bien venir réparer des groupes de niveau ? » écrit-elle. « Ne nous trompons pas, ils sont une capitulation sur le principe de démocratisation scolaire. C’est-à-dire qu’ils prennent acte que, puisque l’école est à bout, elle ne peut pas donner la même chose à tous les enfants. Elle est donc obligée de choisir les chanceuses et chanceux (...). Je vous demande d’imaginer leurs visages, à tous ces enfants quand viendra l’annonce officielle du “groupe”, le couperet social. Le soulagement des uns, la colère et la souffrance des autres.» Un appel poignant dans lequel se retrouveront les défenseur·es de la démocratisation scolaire.

Le Café Pédagogique, le 18 mars 2024 ici

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