Choc des savoirs : des textes “inacceptables“, un Premier ministre qui “ne comprend décidément rien à l’enseignement“ (SNES-FSU, SUD)
Paru dans Scolaire le lundi 18 mars 2024.
“Inacceptables et inapplicables“, les textes officiels concernant le Choc des savoirs, publiés dimanche 17 mars, font l'objet d'une forte réprobation de la part des syndicats de personnels de l'Education nationale.
Le SNES-FSU évoque ainsi des “mesures iniques“ d'une “réforme néolibérale“ ajoutant une “dérégulation supplémentaire“ concernant notamment les groupes de niveau ou les classes “prépa-secondes“, tandis que SUD dénonce la “stratégie de l’attente“ de Gabriel Attal qui “a laissé passer les mois de janvier et de février où les moyens pour l’année à venir sont communiqués aux personnels“.
Le Premier ministre, poursuit l'organisation syndicale, ne laisse “aucune marge d’action“ à une Nicole Belloubet “mise sous tutelle“, et déploie une réforme qui va “cass(er) les groupes-classes“ et dégrader les conditions de travail des personnels. De quoi pouvoir dire que “Gabriel Attal ne comprend décidément rien à l’enseignement“.
L'organisation syndicale critique également la “réorganisation du collège“ se faisant “au mépris de toutes les disciplines qui y sont enseignées“ et imposant “la politique des ‘savoirs fondamentaux‘ déjà décriée dans le premier degré“. Elle ajoute que si le terme de groupes de “niveau“ a disparu, le contenu reste le même “puisque le cadre imposé est beaucoup trop rigide pour mettre en oeuvre des groupes de besoin“, sans moyens suffisants pour mettre en place des modalités d’enseignement ponctuelles en effectifs réduits.
Du côté du syndicat FSU des enseignements du second degré, on indique que “le maximum de 15 élèves pour le groupe dit ‘faible‘ ne figure pas dans l’arrêté“, dès lors ce seuil “ne sera au mieux qu’indicatif dans une note de service, mais jamais garanti“. Et comment organiser des retrouvailles d’élèves en classe entière s’il y a des groupes surnuméraires ? Quel.les professeur.es pour quelle classe ? Quel enseignement dispenser face à des élèves qui auront vu des méthodes et des éléments du programme différents selon leur groupe ?
Question EMC, la promesse présidentielle du doublement de l’horaire d’EMC en cycle 4 se transforme en “organisation pédagogique hors sol“ avec “un pot pourri d’EMC et d’EMI, animé par qui sera motivé pour le faire“. Ainsi sa place dans la grille “indique qu’il n’y aura pas de financement fléché, donc ce sera encore une fois sur la marge d’autonomie de l’établissement, s’il en reste après la mise en place des regroupements de niveau“.
L’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité pourrait de plus être “rogné“ d'une heure, souligne SUD tout comme le SNES-FSU qui estime que avec la formulation “en fourchette“ du texte, “sauvegarder un enseignement de LCA sera plus que jamais un combat pour les collègues.“