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EPS : A Paris, les professeurs se mobilisent face à la perte de sens du métier (SNEP-FSU)

Paru dans Scolaire le vendredi 15 mars 2024.

Si l'ambiance, entre chants, danses et hakas semble festive, les professeurs d'Education Physique et Sportive que ToutEduc a rencontrés lors d'une manifestation organisée vendredi 15 mars à Paris sont “un peu en train de dire stop“, assure Julien, venu du Nord de la France.

Tous ceux que ToutEduc a rencontrés à cette occasion évoquent des moyens matériels et humains en baisse, d'année en année, notamment concernant le manque d'installations sportives ou pour les emplois du temps, comme en témoigne Anne, professeure en lycée professionnel : “comment est-ce que vous placez 2h30 sur un emploi du temps ?“ Elle raconte ainsi la “bidouille“ qui doit s'opérer, effectuer 4 heures pendant une période, puis une heure sur une autre.

“Il y a un mal-être parce qu'on ne ressent plus l'utilité sociale qu'on pouvait avoir auprès des jeunes, de la population en France“, explique Benoît Hubert, du SNEP-FSU qui a lancé l'appel à la grève et à la mobilisation de ce jour, etil  constate : “on sent bien que les activités physiques, c'est la dernière roue du carrosse en France et globalement dans l'école."

A la veille des JO

Pour le secrétaire général du syndicat FSU des professeurs d'EPS, il s'agit là ainsi presque d'une alerte sociale, sachant que c'est la première fois depuis près de 20 ans que la discipline organise un rassemblement spécifique : “à la veille de JO, c'est un signal fort qu'il faudrait que le gouvernement entende“, poursuit-il.

Car les Jeux Olympiques de Paris, malgré une “grande communication“ autour des 2 heures de sport supplémentaires au collège ou des 30 minutes d'APQ en primaire, sur le terrain “quand on regarde précisément les choses, ça ne fonctionne pas du tout“, alors qu'ils auraient pu avoir un impact sur la pratique physique des jeunes. L'organisation syndicale, qui demande une meilleure reconnaissance de la discipline, au vu du rôle qu'elle endosse pour permettre aux jeunes de “faire culture“, “faire société“, “développer des compétences afin d’améliorer (leur) capital santé“ et pour s'émanciper, plaide majoritairement pour la mise en place de 4 heures de sport hebdomadaires (c'est seulement le cas en 6ème dans le second degré) pour tous les élèves, “afin d'avoir 3 heures effectives de pratiques en enlevant les temps de transport et de changement“.

Le SNEP-FSU souhaite également la construction ou la rénovation de 200 piscines et au moins 200 gymnases écoresponsables par an, comme première étape d'un plan pluriannuel de 5 ans, avec une part de 50 % de financement par l'État (surtout au sein des établissements scolaires). Il demande encore, alors que “2 579 heures hebdomadaires n’étaient pas assurées à la rentrée 2023 faute de recrutements suffisants“, un plan pluriannuel de 1 500 recrutements de titulaires annuels, pendant au moins 5 ans pour améliorer les conditions de travail des professeurs d'EPS.

A noter, selon un article du Monde publiée jeudi 14 mars (ici), que le ministère des sports aurait prévu, dans le cadre du plan d'économies annoncé récemment par le Gouvernement, de réduire les aides prévues pour 1 500 équipements sportifs destinés aux cours d’école.

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