Sciences économiques et sociales : un programme infaisable (APSES)
Paru dans Scolaire le mardi 12 mars 2024.
“Pour 2 classes sur 3, il reste la moitié du programme à traiter sur le seul 3e trimestre“ constate l'APSES suite à une nouvelle enquête concernant l'avancement dans le programme de Terminale en spécialité SES publiée lundi 11 mars.
Menée sur internet du 12 février au 07 mars 2024 auprès de 1 027 enseignants de SES (dont 73 % d’adhérent.es et 27 % de non adhérent.es à l’association), soit environ un sur cinq exerçant dans la discipline, l'enquête de l'Association des professeurs de sciences économiques et sociales indique en effet que 64 % d'entre eux ont, après 19 semaines de cours, traité entièrement six chapitres ou moins, soit la moitié du programme qui en contient 12, et que “seuls 36 % ont traité entièrement 7 chapitres ou plus.“
Avec ces données, l'APSES dénonce la lourdeur des programmes, estimant que “la course au programme à laquelle s’épuisent les enseignant.es et les élèves a des conséquences négatives sur les apprentissages et les pratiques pédagogiques“. Pour preuve, 84 % des enseignants interrogés auraient “modifié leur manière de faire cours en diminuant le temps accordé à l’analyse des documents“ tandis que 53 % d’entre eux se disent “déjà contraints de renvoyer l’étude de certains points de cours à la maison.“
Autres conséquences, un tiers des enseignants sondés déclarent n'avoir pas encore, au moment des vacances de février, “pu entraîner leurs élèves dans les conditions d’examen lors d’un bac blanc“, quand 50 % disent “avoir déjà renoncé à des séances de remédiation avec les élèves après les évaluations afin d’avancer dans les programmes". L'inquiétude porte également sur le Grand oral qui pourrait ressembler à un “simulacre d’épreuve“ car depuis septembre, seulement 1,1 heure en moyenne aurait pu être dédiée à sa préparation avec leurs élèves de terminale. En outre, trois quarts des enseignants de l'enquête considèrent “qu’ils n’auront pas le temps de préparer leurs élèves au Grand Oral d’ici à l’épreuve du mois de juin“, et seuls 2 % pensent avoir le temps de préparer de manière satisfaisante.
Enfin, il est question de la santé des enseignant.es, du fait d'une “situation de travail empêché qui augmente les risques psycho-sociaux“, 70 % des professeurs de SES se déclarant “très insatisfaits ou peu satisfaits du travail réalisé avec leurs élèves de terminale depuis le début de l’année".
L'association souhaite que soit reconsidéré le programme d’examen pour le baccalauréat 2024 en SES, en évaluant les élèves sur “les 8 chapitres initialement prévus par le BO du 13 février 2020“, puis que s'amorce un travail de refonte et de réaménagement des programmes pour la rentrée prochaine.
L'enquête ici