Formation des enseignants : Cécile Rilhac propose le concours à bac + 3 dans une proposition de loi
Paru dans Scolaire le mercredi 06 mars 2024.
“Il est primordial de travailler à l’amélioration de la formation initiale, continue et continuée de nos enseignants“ estime la députée Cécile Rilhac dans l'exposé des motifs de sa nouvelle proposition de loi visant à la renforcer tant au premier qu'au second degré.
Publié mardi 5 mars, le texte considère l’investissement des enseignants comme “un des piliers de notre école“, ajoutant que leur rôle “ne se limite pas à la transmission des savoirs“ mais qu'ils doivent, “dans une société en constante évolution, savoir s’adapter à l’ensemble des évolutions économiques, sociétales, culturelles, sanitaires, environnementales, numériques qui refaçonnent, jour après jour, nos traditions et nos modes de vie ; tout comme ils doivent savoir les expliquer à leurs élèves.“
Ainsi ce “défi“ de leur permettre “d'appréhender et d’exercer au mieux leurs nombreuses missions et fonctions“, explique la députée du Val-d'Oise, “semble aujourd’hui plus prioritaire qu’il ne l’a jamais été“ du fait que “la réussite scolaire des élèves doit beaucoup à la qualité des enseignements et de l’accompagnement assuré par leurs professeurs tout au long de leurs apprentissages“.
Elle souligne dès lors un “sentiment de manque de préparation“ (posture, gestes professionnels) : “la formation initiale, parfois jugée insuffisante, se présente comme l’un des motifs de la baisse d’attractivité du métier d’enseignant“, “avec la masterisation, la formation initiale de nos enseignants est pourtant devenue plus longue, mais pas forcément plus professionnalisante.“ D'ailleurs après plusieurs décennies de réformes, le nouveau cadre de la formation initiale instauré depuis 2010 “se révèle instable et ne garantit pas que la formation prépare de manière satisfaisante les étudiants à leur entrée dans le métier et à l’exercice de leurs futures fonctions.“
Quant à la formation continue, elle se révèle “indispensable“ pour les enseignants d'autant qu'elle se veut “tout autant une remise à niveau sur certains aspects qu’un réel prolongement de la formation initiale.“ C'est notamment le cas concernant de nombreux enjeux tels que “la prise en charge des élèves à besoins particuliers, le numérique éducatif, la lutte contre le harcèlement“... Or “certaines difficultés subsistent“, à savoir la faiblesse du temps de formation, ou des contenus qui ne correspondent pas “aux besoins qui se manifestent au cours de leur carrière“.
L’article 1er de la proposition de loi crée donc “un nouveau cursus de premier cycle“ soit une licence universitaire destinée “à préparer spécifiquement à l’intégration du master MEEF, 1er degré“.
Avec l’article 2, le concours serait déplacé à bac +3 “pour rendre le master MEEF plus professionnalisant dès le début du second cycle“. Les élèves‑professeurs pourront “être titularisés à l’issue d’une année de stage à plein temps effectuée après la deuxième année de master.“
Des tuteurs seraient installés auprès des élèves‑professeurs dans le premier degré et dans le second degré (article 3), et serait prévu “un accompagnement renforcé pour les enseignants récemment titularisés dans les établissements relevant de l’éducation prioritaire ou justifiant d’un indice de positionnement social faible“ (article 4).
Afin de “donner plus de visibilité“ à l’ensemble des offres, dispositifs et actions de formation continue, une plateforme numérique d’information serait également créée (article 5) pour recenser tout ce que les enseignants peuvent solliciter tout au long de leur carrière.
La proposition de loi ici