Le SE-UNSA demande à Gabriel Attal de laisser Nicole Belloubet jouer son rôle de ministre
Paru dans Scolaire le mercredi 06 mars 2024.
Monsieur le Premier ministre, "redonnez toute légitimité à la ministre Mme Nicole Belloubet pour dialoguer et acter, pour répondre et décider". Le SE-UNSA adresse une lettre ouverte à Gabriel Attal et lui demande de permettre à la ministre de l'Education nationale de mettre fin au "calme anormal et inquiétant qui règne sur le plus gros ministère de notre pays", alors que la situation de l’Ecole semble "dépendre de votre agenda".
C'est ainsi que "les annonces se font attendre depuis de longs mois" en ce qui concerne le déplacement à bac+3 des concours de recrutement. En ce qui concerne "l'acte II" de l'école inclusive, "le dialogue est au point mort". Mais, ajoute l'organisation syndicale, "visiblement pas pour tout le monde. Ce dossier interministériel réunit certains acteurs et continue d’avancer mais sans les personnels concernés de l’Education nationale !" Interrogé par ToutEduc, le SE précise : seraient reçus au ministère des "collectifs de parents véhéments et vindicatifs" au point d'ailleurs que d'autres parents s'inquiètent de les voir rendre impossible un dialogue "apaisé et serein". La secrétaire générale du SE craint que ne soient prises "des mesures qui seront à rebours de ce que les personnels dénoncent depuis des années", alors que "les personnels sont au bord de la rupture face à la difficulté d’accompagner tous les élèves dans de bonnes conditions".
L'organisation syndicale demande de plus "l’abandon de l’intégralité des mesures" prévues dans le cadre du "choc des savoirs", un plan "devenu illisible" et qui génère "crispaction et même colère". "Concernant les groupes de niveau, la ministre a beau tenter de rassurer, jouant sur les mots et les chiffres, plus rien ne les justifie tant ils sont devenus impopulaires."
Elisabeth Allain-Moreno ajoute : "Dans ce contexte d’une Ecole reléguée au second, voire au troisième plan des priorités gouvernementales" et qui "vient de se voir annoncer des restrictions budgétaires", le SE rappelle au Premier ministre qu'il lui a demandé, lorsqu'il a quitté la rue de Grenelle pour Matignon, "de rester le garant d’une Ecole qui a les moyens de fonctionner mais pas d’en rester le pilote".