Nicole Belloubet veut "faire évoluer notre système éducatif" tout en s'appuyant sur "les avancées" de ses prédécesseurs
Paru dans Scolaire le vendredi 09 février 2024.
Nicole Belloubet arrive au ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse dans un état d'esprit "de dialogue et d'écoute", et avec la volonté de "faire évoluer notre système éducatif" dont elle rappelle que le président de la République et le Premier ministre" ont fait une priorité, "avec le choc des savoirs". Elle l'a dit lors de la passation de pouvoirs avec Amélie Oudéa-Castéra, ce 9 février, ajoutant que pour elle, l'Ecole est "le lieu de la fondation et de la refondation quotidienne de la République". L'Ecole républicaine doit donc "nous apprendre à dépasser nos différences". Elle entend d'ailleurs "redonner du sens à l'ensemble du système éducatif" pour les élèves, les enseignants, les parents, "expliquer encore et encore le sens de (l') action (du Gouvernement, ndlr)". Elle invoque "la République, toute la République, rien que la République".
L'ancienne garde des sceaux évoque le rôle émancipateur des savoirs, le verdict "sans appel" de PISA, "l'insuffisante maîtrise des fondamentaux", la nécessaire réduction des inégalités sociales, sa volonté d'éviter l'exclusion par l'échec. Elle s'appuiera sur toutes les "avancées actées par (s)es prédécesseurs". Pour faire évoluer les pratiques pédagogiques tout en "prenant en compte les préoccupations du terrain", elle compte sur "l'expérience des acteurs", sur les acquis de la science et sur la recherche en éducation. Il faut également que l'organisation des classes soit fluide, articulant "classes hétérogènes" et "groupes réduits", les élèves bénéficiant d'un enseignement "ajusté à leurs besoins tout en poursuivant les objectifs communs à la classe". Nicole Belloubet ajoute que la formation initiale et continue des enseignants constituent "l'alpha et l'oméga" des systèmes scolaires qui réussissent dans le monde.
Autre principe développé par la ministre, la nécessité que l'Ecole constitue un "cadre rassurant", ce qui suppose "respect et autorité", des mesures ont été annoncées, elle les poursuivra en ce sens. Et d'ailleurs, elle assure aux enseignants qu'ils peuvent compter sur elle pour "les soutenir", encourager les initiatives pédagogiques, les protéger.
A noter que la ministre n'a pas évoqué la réforme de l'enseignement professionnel, qu'elle portera en l'absence de ministre délégué pour remplacer Carole Grandjean, qu'elle n'a pas non plus évoqué la partie "Jeunesse" de son portefeuille, ni le SNU, et que Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, présente à ses côtés, n'a pas été invitée à s'exprimer.