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Le CSP propose une réforme du collège inspirée d'autres pays européens et par le SNALC

Paru dans Scolaire le vendredi 02 février 2024.

Une cinquantaine d'années après la loi Haby, "le bilan est mitigé" estime le Conseil supérieur des programmes qui ne propose pas "d'en finir" avec le "collège unique", mais "de sortir de l’hypocrisie et d’ouvrir la voie vers des aménagements raisonnables qui redonneront son sens à cette grande ambition nationale de faire accéder tous les élèves à la maîtrise d’un socle commun de connaissances et de compétences fondamentales et à une culture générale partagée".

Le CSP, dans un avis qu'il vient de publier dresse un panorama, synthétique et très documenté, des solutions mises en oeuvre dans les divers pays européens confrontés "au défi de la gestion de l’hétérogénéité des publics qui fréquentent l’enseignement secondaire inférieur", le niveau du collège français. Tous ont fait le choix, comme la France avec la réforme de 1975 de supprimer les anciennes filières : "une offre de formation unique a été adressée à l’ensemble des élèves, et l’orientation scolaire a été reportée à la fin de l’enseignement secondaire inférieur". Les pays du nord de l’Europe ont inclus "dans l’offre de formation commune, des enseignements de nature manuelle ou liés à la vie quotidienne" tandis que les pays latins "ont préféré centrer la nouvelle offre de formation sur les savoirs abstraits". Plusieurs pays voient le secondaire inférieur "comme l’achèvement de la scolarité obligatoire (...) et non pas comme le début de l’enseignement secondaire qui se poursuit au lycée".

Certains pays comme l'Angleterre différencient les contenus en fonction des performances des élèves. "Les programmes d’anglais et de mathématiques distinguent les contenus fondamentaux qui doivent être appris par tous les élèves de ceux qui peuvent être enseignés uniquement aux élèves les plus performants." D'autres "misent sur la flexibilité dans l’étendue de la durée du cursus et ajoutent une année "à la fin du cursus secondaire inférieur" pour les élèves qui n'ont pas atteint le niveau attendu.

En France le collège, "par son organisation, celle de ses enseignements et la réalité de ses programmes, est plus adapté à la poursuite d’études académiques. De ce fait, l’orientation vers la voie professionnelle (...) apparaît comme un choix par défaut." Par ailleurs "le collège est le niveau où s’expriment avec une acuité particulière les incivilités, le harcèlement scolaire, les délits pouvant aller jusqu’à des actes de nature criminelle."

Limiter les activités qui viennent s'ajouter aux enseignements disciplinaires

Pour y remédier, le CSP propose une série de mesures "s’appliquant à tous les collèges". Il s'agit notamment de "libérer les heures actuellement dévolues de façon obligatoire aux EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) et à l’AP (accompagnement personnalisé) afin de permettre la mise en place de tout dispositif de soutien ou d’approfondissement (...) notamment, en français et en mathématiques", de "limiter le nombre des activités, projets, journées et parcours divers qui viennent s’ajouter aux enseignements disciplinaires", de "réduire la part des usages du numérique dans les apprentissages des élèves". La "formation continuée et continue des enseignants devra se tenir hors du temps scolaire" et toutes les heures dues aux élèves être assurées.

Il faudra aussi "rétablir l’ordre scolaire", notamment faire respecter l'interdiction du téléphone portable et des tenues à caractère religieux ostensible. "Le rétablissement de mesures de sanction réelles et immédiates pour les élèves perturbateurs, avec exclusion automatique de la classe, pouvant aller jusqu’à l’exclusion de l’établissement en cas de récidive, ainsi que la responsabilisation systématique des parents, doivent redevenir la règle dans tous les collèges."

Il faut aussi revenir à des notes chiffrées pour "simplifier le livret scolaire", "vérifier de manière systématique – au travers d’évaluations rigoureuses en cours d’année – l’acquisition d’un seuil en français et en mathématiques", diminuer au DNB "la part du contrôle continu en le faisant passer de 50% à 30%", "mettre les élèves régulièrement en contact (...) avec un très large éventail de métiers faisant tous appel à trois catégories d’aptitudes relevant de ce qu’on a pu traditionnellement appeler la main, le cœur et la tête".

Des parcours séparés

Et pour les établissements volontaires, le CSP préconise d'envisager, sur le modèle proposé par le SNALC, "la mise en place de nouvelles organisations des enseignements en français et en mathématiques" avec "des parcours d’apprentissage séparés, dans ces deux disciplines", un "parcours des fondamentaux" pour les élèves en difficulté et un "parcours des approfondissements" pour les autres élèves. "Pour les autres disciplines, les élèves pourront se retrouver en groupes hétérogènes ou demeurer en groupes homogènes."

Le CSP propose aussi "de réfléchir à un fléchage des différentes parties des programmes de français et de mathématiques, de façon à identifier les contenus fondamentaux (qui doivent être maîtrisés par tous les élèves) et les contenus d’approfondissement supplémentaires".

Le site du CSP ici

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