Charge de travail, perspectives de carrière, rémunération : en 2023, les personnels de l'Education nationale font toujours grise mine (DEPP)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 23 janvier 2024.
La note que les personnels de l'éducation nationale donnent concernant leur satisfaction vis-à-vis de l’équilibre entre le temps consacré aux proches et le temps consacré au travail, 5,3 sur 10, “est en légère baisse par rapport à celle attribuée par les personnels lors de la première édition de l’enquête (5,7 sur 10 au printemps 2022) et creuse l’écart avec l’ensemble des Français en emploi (6/10 en juin 2023)“ constate la DEPP dans sa dernière note d'analyse consacrée au bien-être au travail publiée mardi 23 janvier.
C'est l'un des principaux enseignements qui ressort de la seconde édition du “Baromètre du bien-être au travail des personnels de l’éducation nationale“ dont les résultats ont peu évolué depuis 2022. Les 71 000 personnels interrogés ont une satisfaction professionnelle assez similaire à celle de l'an dernier, à savoir faible avec une note de 5,9 sur 10, “inférieure de plus de 1 point sur 10 à celle déclarée dans l’ensemble de la population“ (7), explique le service statistique du ministère de l'Education nationale. Les enseignants remplaçants (1er comme 2nd degré) et les médecins (5,6 et 5,7 sur dix) sont les moins satisfaits.
Concernant leur regard sur la vie qu'ils mènent, la satisfaction des personnels de l'EN est cependant proche de celle des français, notée à 6,7 sur 10 (versus 6,6). Ce qu'ils font a “du sens, de la valeur pour eux“ (7,3 versus 7,4 en population générale), ils sont aussi “fiers“ et se sentent “utiles aux autres“. La DEPP ajoute que les personnels de direction “se distinguent par des notes plus élevées que la moyenne dans ces trois domaines“. Mais malgré ce ressenti globalement positif, patatras, les personnels ont l'impression d'une très faible valorisation de leur métier dans la société : 2,5 sur 10.
Il faut dire que leur insatisfaction concernant leurs conditions de travail reste forte, les personnels de l'Education nationale attribuant seulement une note de 4,8 sur 10 pour la satisfaction de ces dernières, avec même 4,6/10 dans le 1er degré. Un sentiment qui se retrouve à la fois au travers des perspectives de carrière, en matière d’avancement, de promotion, de titularisation et de rémunération.
Parmi une liste de 13 domaines proposée, 58 % des personnels déclarent que le pouvoir d’achat fait partie des trois domaines à améliorer prioritairement, premier item cité devant la charge de travail (49 %) et l'aménagement de carrière qui “est un axe d’amélioration prioritaire pour 35 % des personnels“.
Néanmoins, de manière générale les personnels de l’éducation nationale “aiment exercer dans leur école ou établissement“ (note de 7 sur 10), ils éprouvent également un fort sentiment de sécurité dans et aux abords de l’établissement (7,9 sur 10) et ils apprécient leurs relations de travail, ils “estiment en moyenne à 6,3 sur 10 le sentiment d’être respectés par les parents d’élèves et à 5,7 sur 10 celui d’avoir le soutien de leur hiérarchie en cas de problème“.
Nouveauté du baromètre, il inclut les accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap (AESH) qui ont été 3 000 à répondre au questionnaire. Ils et elles sont “en moyenne plus satisfaits de leur travail que les autres personnels de l’éducation nationale (7,1 contre 5,9 sur 10)“ indique la DEPP qui ajoute que ils et elles “apprécient travailler dans leur école ou établissement au niveau de 8,4 sur 10 contre 7 pour les autres personnels.“ Pourtant, les AESH ont un “sentiment équivalent de valorisation de leur métier dans la société (2,4 contre 2,5 sur 10)“, étant notamment “plus insatisfaits que les autres personnels de leur niveau de rémunération (2,1 contre 3,3 sur 10) et de leurs perspectives de carrière (2,2 contre 2,9 sur 10).“
La note ici