"On a depuis 2017 commencé à rebâtir l'école" (E. Macron)
Paru dans Scolaire le mercredi 17 janvier 2024.
"A l'école, depuis 2017, nous avons entamé un choc des savoirs, le retour des fondamentaux, le dédoublement des classes et nous allons le poursuivre avec des maîtres mieux formés, mieux payés, une rénovation des programmes, des évaluations à chaque niveau dès la rentrée 2024. L'instruction civique sera renforcée, son volume horaire sera doublé, une heure par semaine, avec en appui les grands textes fondateurs de la Nation (...). On a depuis 2017 commencé à rebâtir l'école." Hier 16 janvier, à l'occasion d'une conférence de presse au cours de laquelle il a évoqué de nombreux sujets, le président de la République a abordé la question de l'Education à plusieurs reprises. Voici le verbatim de ses propos.
La culture : "L'école doit donner une place à la culture et au sport (...). L'éducation artistique et culturelle que nous avons déployée dans nos écoles depuis six ans va se renforcer (...). Je souhaite que le théâtre devienne un passage obligé dès la rentrée prochaine parce que cela donne confiance, cela apprend l'oralité, le contact aux grands textes (...). L'histoire de l'art retrouvera sa place dès la rentrée prochaine au collège et au lycée."
Les symboles : Emmanuel Macron estime que nous devons "retrouver le sens du symbolique". Il ajoute: "La Marseillaise en fait partie, j'y suis favorable (à son enseignement dès l'école primaire, ndlr)". "La tenue unique qui efface les inégalités entre les familles en même temps qu'elle crée les conditions du respect sera expérimentée (...), on expérimente, on évalue, on regarde, est-ce qu'on apprend mieux ? est-ce que ça ne change rien, est-ce que ça crée des tensions ?"
La formation des enseignants. "On va complètement revoir tout ça (la formation initiale des enseignants, ndlr), je crois à un système en lien avec notre université. On a des compatriotes qui veulent enseigner dès après le baccalauréat (...). (Il faut qu'ils) puissent être formés au métier d'enseignant. Je ne dis pas qu'on va revenir au vieux système de nos écoles normales qui n'était pas si mauvais en tout. On demande des chemins universitaires qui sont parfois très divers, mais on ne forme pas au métier d'enseignant." Le président prévoit à ce sujet "dès ce trimestre, des annonces fortes".
Les remplacements. "Dans notre code, je le rappelle, le remplacement, c'est censé être une obligation. Durant mon premier quinquennat, on s'est attaqué aux remplacements longs (de plus de 15 jours, ndlr), on a des résultats formidables, on a plus de 95 % des absences qui sont comblées." Mais l'opinion publique n'a pas perçu ce progrès "formidable" parce que le Gouvernement n'a pas vu le sujet des absences de courte durée. "On ne faisait pas remonter au national les absences de court terme, on ne les mesurait pas, on a ouvert le capot, on s'est aperçu qu'il y avait une dizaine de millions d'heures chaque année qui étaient perdues. On est en train de s'organiser pour que les formations qu'ont les maîtres ne se fassent pas sur le temps d'école." Le président ajoute que des mesures peuvent être prises "au sein des établissements", mais aussi en évitant de gaspiller des moyens d'enseignement, par exemple en demandent à des professeurs de surveiller les examens. Il fait état de premiers résultats, "on n'est pas à 100 % de réussite, bien loin de là, on est passé de 5 % à 15 %." Ce sera une priorité pour Amélie Oudéa-Castéra, "dans le droit fil de ce que le Premier ministre avant elle a eu à faire".
Sur les écrans qui ont un "impact sur le développement affectif, sensoriel, cognitif" et sur le "rapport à la vérité" des enfants, une commission d'experts rendra ses conclusions fin mars, après quoi il y aura "peut-être des interdictions, peut-être des restrictions".
Interrogé sur les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, tué à Nanterre lors d'un contrôle de police, le président évoque des adolescents très jeunes, issus fréquemment de familles monoparentales. Il évoque des "réponses prépénales puis pénales" et précise, "ça fait partie des choses qu'on est en train de préparer". Il évoque également les mesures prises pour éviter que les mois de mai et juin les laissent désoeuvrés. Le calendrier des examens, brevet et baccalauréat, a été revu, ce qui permettra d'éviter que collèges et lycées soient fermés pendant une grande partie du 3ème trimestre. "Dans ce contexte, le SNU fait partie de la réforme, nous irons vers la généralisation du SNU en seconde".
En ce qui concerne les résultats au test PISA, le président estime qu'ils ne sont "pas liés aux réformes qu'on a conduites au 1er quinquennat", les élèves qui l'ont passé ayant connu le collège tel qu'il a été réformé avant 2017". Il annonce que seront mises en place "progressivement" des "évaluations en fin d'année à tous les niveaux", afin d' "éviter le passage d'une classe à l'autre sans avoir la totale maîtrise (des savoirs requis)". E. Macron veut aussi "remettre du redoublement à l'initiative des professeurs dans les classes charnières, CM2 et brevet", celui-ci étant une "condition de passage".
L'Ecole privée. Il n'y a "pas de conflit entre les deux écoles à avoir. La France, la République est forte de tous ses systèmes. On ne juge pas les gens sur leurs choix individuels, le choix de l'école où on met ses enfants est un choix privé." Il faut "tout faire pour qu'on ait une école publique qui soit aux meilleurs standards et qui soit forte, une école privée qui soit la plus forte possible et qui respecte parfaitement les règles de la République, qui s'engage aux côtés de l'école publique pour ouvrir des classes ULIS, accompagner des enfants en difficulté, pour avoir des SEGPA, etc., etc.".
Les enseignants. Il n'y aura "pas d'école qui tienne si on n'a pas tous nos enseignants avec nous". Le président de la République ajoute que les enseignants travaillent d'arrache-pied".