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“Choc des savoirs“ : les moyens alloués à la rentrée 2024 pour sa mise en oeuvre

Paru dans Scolaire le jeudi 21 décembre 2023.

“A grande ambition, grands moyens“ se félicite Gabriel Attal jeudi 21 décembre dans une présentation à la presse des moyens qu'il compte affecter la rentrée prochaine à son programme “Choc des savoirs“ destiné à rehausser le niveau des élèves.

Le ministre de l'Education a précisé le nouveau schéma d'emploi qui se dessine, en repartant de la loi de finances initiales (LFI) 2024 élaborée au printemps, et en expliquant que la prévision démographique aurait dû conduire à une suppression de 5 000 emplois, mais que le choix avait été fait d'en restituer seulement 2 440.

Pour la rentrée prochaine, il faut du coup aller plus loin pour assurer les dispositions supplémentaires : 650 restitutions d'emplois seraient prévues dans le 1er degré, contre 1709 initialement, tandis que 574 emplois seraient créés dans le 2nd degré, alors que 484 devaient être supprimés.

Dans le 1er degré, fait valoir le ministre, la diminution de la suppression programmée des postes va permettre “de continuer à réduire la taille des classes“, celle-ci passant de 21,5 élèves par classe en 2023 à 21,4 à la rentrée prochaine (contre 23,2 par classe en 2017). Les académies de Versailles (+ 200 ETP), Mayotte (190), Créteil (130), la Guyane (115), Nice (90), La Réunion (55), Montpellier (10) et la Corse (5) verront leur nombre de postes de professeurs des écoles augmenter.

Dans le 2nd degré, le ratio s'améliore également, indique le ministre sans en préciser les données, mais il est surtout question de financer une des mesures emblématiques du “Choc des savoirs“, la mise en place de groupes de niveau en 6ème et 5ème, qui nécessite 2 300 équivalents temps plein (ETP) selon les calculs du ministère (2 330 précisera-t-il ultérieurement, et 4 000 pour l'ensemble de la mesure quand elle inclura les 4ème et 3ème les années suivantes, ndlr), soit 1 150 ETP d'enseignants en Lettres et autant en Mathématiques. Des postes dans ces disciplines seront créés dans les académies de Versailles (+ 245 ETP), Créteil (225), Mayotte (160), Nice (105), Montpellier (100), Guyane (100), Lyon (90), Aix-Marseille (75), La Réunion (45), Strasbourg (40), Toulouse (40).

Il s'agit par là de réduire à une quinzaine d'élèves la taille des groupes de niveau 1 (le détail du “Choc des savoirs“ ici), c'est à dire de donner “plus de temps et plus d'encadrement“ à ceux qui en ont le plus besoin mais qui “pourront changer de groupe au cours de l'année“ suivant les avis du conseil de classe, tient encore à préciser Gabriel Attal.

Leviers

Pour financer cette mesure, deux leviers sont avancés, d'un côté un “relèvement“ du schéma d'emploi prévu pour 2024 de 830 ETP, et de l'autre la “libération“ de la 26ème heure par semaine utilisée au collège pour le soutien et l'approfondissement en Français et en Mathématiques (pour laquelle l'heure de technologie en 6ème avait été supprimée, ndlr), cette heure devenant “caduque“ avec le nouveau dispositif, d'où un redéploiement de 1 500 ETP (rappelons que cette mission constituait une brique du Pacte enseignant, et donc était financée par celui-ci, ndlr).

Les groupes de niveau seront mis en place dans les territoires où les évaluations nationales ont montré le plus de difficultés pour les élèves à l'entrée en 6ème, soit les niveaux 1 et 2 (aux évaluations) qui comptent un élève sur trois pour les Mathématiques et un sur quatre pour le Français (voir ToutEduc ici). Le ministre assure que ces 2 330 postes seront pourvus, se félicitant d'avoir “stabilisé l'hémorragie“ du nombre de candidats inscrits aux concours, 184 000 contre 185 000 en 2022 (et 254 300 en 2021), avec une hausse de près de 3 % au Capes externe de Mathématiques et près de 4 % à celui de Lettres Modernes. Si le nombre d'inscrits (que nous n'avons pu vérifier, ndlr) correspond selon lui aux besoins pour le “Choc des savoirs“, il avoue cependant que désormais, “tout l'enjeu sera que les inscrits se présentent“.

Le ministère a en outre précisé que 150 ETP seront dédiés à la création de classes prépa-seconde pilotes, à raison d'une par département. L'obtention du brevet ne sera pas obligatoire pour un passage en seconde à l'issue de la session 2024 mais l'année suivante, néanmoins le dispositif sera proposé dès la rentrée prochaine sur la base de volontariat. Il serait introduit dans “plusieurs types de lycées“, avec un volume horaire classique.

Enfin, aucune création de postes ne serait fléchée au titre des redoublements, autre mesure préconisée par la mission “Choc des savoirs“ et dont le taux serait de 2 % au CP en 2021. La restitution de postes prévue dans la LFI 2024 au regard de la démographie suffisant pour couvrir leur augmentation, même si “il faudra réajuster les choses si besoin les prochaines années“.

A noter que selon Gabriel Attal, ces évolutions budgétaires n'entraîneront pas de rectification du PLF 2024, mais que “les créations de postes concern(a)nt une partie seulement de l'année 2024, nous pouvons les prendre sur notre trésorerie“ avant une inscription au budget 2025.

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