Scolaire » Actualité

"Choc des savoirs" : les inspecteurs pédagogiques (2nd degré) marquent par avance leurs réticences (SNIA-IPR UNSA)

Paru dans Scolaire le lundi 04 décembre 2023.

Les IA-IPR, les inspecteurs du 2nd degré en appellent à une "stabilisation" du système scolaire qui n'a pas besoin de "chocs, de changements, de rupture, de réformes empilées", si l'on en croit le SNIA-IPR, leur syndicat UNSA qui vient d'adresser une "note" à la "mission Exigence des savoirs", laquelle a été chargée par Gabriel Attal "d’élaborer la stratégie" afin de "traduire en actes le choc des savoirs" dont le ministre de l'Education nationale estime au contraire que notre école a besoin.

L'organisation syndicale marque aussi dans cette note son attachement au socle commun, "vecteur de savoirs et d’une culture en commun des élèves". Elle cite d'ailleurs la loi de 2013 (dire "loi Peillon, ndlr) : "la République s'engage afin de permettre à tous les élèves d'acquérir le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, porteur de la culture commune. Le socle commun doit devenir une référence centrale pour le travail des enseignants (...)." Elle est également attachée à "l’organisation en cycles" de trois années des programmes.

Elle cite également la réforme du collège initiée par Najat Vallaud-Belkacem lorsqu'elle estime que "des collaborations transversales, dans le cadre de projets d’équipes (tels les EPI) sont porteurs de sens, ancrés dans des situations concrètes qui articulent l’oral et l’écrit".

Elle récuse en revanche par avance l'idée de constituer des "groupes de niveaux" ou "de compétences" ainsi qu'une augmentation des redoublements. Les IA-IPR préconisent plutôt l'organisation de "modules" que les élèves suivraient à l’année n+1 "en lieu et place d’un redoublement". Réduire les heures de cours de 5 minutes permettrait de dégager 30 minutes par journée de classe, soit au moins 2h par semaine pour ces modules.

Les IA-IPR de l'UNSA se défient également de "l’externalisation systémique de la difficulté scolaire" et ils font remarquer que celle-ci pourrait apparaître comme "une critique des dispositifs de remédiation existants (soutien-approfondissement, devoirs faits ou accompagnement personnalisé)".

A noter encore que les IA-IPR estiment qu' "aucune priorité ne doit être donnée à aucune discipline en particulier". Ils insistent sur la nécessité de "rendre la formation continue (des enseignants) possible et régulière".

Le ministre annoncera demain, 5 décembre, les décisions qu'il prend pour assurer un "choc des savoirs" et il est vraisemblable qu'il évoquera une priorité donnée au français et aux mathématiques, qu'il prendra ses distances avec le socle commun et avec l'organisation des programmes en cycles, qu'il précisera ses objectifs en ce qui concerne les redoublements et "l'externalisation" du traitement de la grande difficulté scolaire... Cette note intervient trop tard pour influer sur la mission "exigence des savoirs" présidée par S. Dehaene et sur les choix du ministre, pour l'organisation syndicale, elle est donc destinée à prendre date.

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →