Enseignement professionnel : l'appel à la grève pour le 12 décembre s'amplifie
Paru dans Scolaire le dimanche 26 novembre 2023.
La FEP-CFDT appelle l'enseignement professionnel à la grève le 12 décembre, date pour laquelle les organisations SNETAA-FO, CGT Éduc’action, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, SUD Éducation, SNALC, CNT avaient déjà lancé la mobilisation contre "la réforme Grandjean".
La fédération de l'enseignement privé dénonce la "casse sociale qui s’organise", pour les jeunes qui seront "voués forcément à des métiers en tension près de chez eux" et pour les enseignants "qui vont perdre leur emploi". Elle rappelle que, "dans l’enseignement privé sous contrat, un collègue qui voit son temps de travail réduit à moins d’un mi-temps perd son emploi et est licencié."
De même le SNETAA appelle à la grève après que, ce 24 novembre dans la matinée, la ministre a réuni les organisations syndicales pour leur présenter la réforme. Pour le syndicat FO de l'enseignement professionnel, "la ministre déléguée vient d’annoncer (...) l'annualisation du temps de travail" pour les PLP. En effet, les élèves de terminale qui choisiront de faire 6 semaines en entreprise à la fin de l'année scolaire, feront un "stage" et non pas une PFMP, période de formation en milieu professionnel durant laquelle leurs enseignants les suivent. Au contraire, pendant qu'ils seront en stage, leurs professeurs assureront leurs 18h de cours : "c’est la fin du suivi des élèves en entreprise. C’est la fin de l’entreprise comme support pédagogique." De plus, le ministère annonce "la refonte en cours d’années des groupes classes", donc des emplois du temps qui changent : "c’est la fin de l’emploi du temps fixé pour une année scolaire."
Le SNUEP-FSU, qui appelle lui aussi à la grève, dénonce pour sa part la perte pour les élèves de 7 semaines de cours sur les 3 ans du cursus qui mène au bac pro :"Au total ce sont 203 heures d'enseignement qui sont confisquées aux élèves." L'organisation syndicale estime de plus que la "seule motivation" du Gouvernement avec ce stage de 6 semaines pour les élèves qui n'envisagent pas de poursuite d'études, est de rapprocher les formations scolaires d'"un modèle patronal de l'apprentissage" et "de libérer les personnels et les plateaux techniques pour certifier les candidat·es libres, notamment les apprenti·es". S'y ajoutent les "projets de fermetures de 15 % des filières supposées non insérantes" et le remplacement des enseignant·es par des "profs associés".
Le SE-UNSA, qui ne s'était pas joint à l'intersyndicale, publiait hier, donc avant la réunion au ministère, un communiqué dans lequel il estime que "le projet initial, qui n’était pas acceptable sur bien des points, a évolué dans le sens des demandes du SE-Unsa mais contient encore des points à clarifier" : "L’organisation des enseignements professionnels et généraux dans le module de poursuite d’étude n’est pas précisée. De plus, la ministre n’a toujours pas dévoilé ses réelles intentions à propos de l’évolution de la carte des formations."