L'EPS, une "pratique fondamentale" pour Gabriel Attal (revue Education physique et Sport)
Paru dans Scolaire le vendredi 10 novembre 2023.
L’EPS "porte des priorités importantes à l’école (savoir nager, savoir rouler à vélo, santé, etc.) mais reste paradoxalement secondaire derrière des matières qui sont souvent dites fondamentales", constate la revue Education physique et Sport, qui pour son numéro 400, à paraître, publie une interview de Gabriel Attal dont ToutEduc a eu copie. La rédaction lui demande si une telle situation n'est pas "un contre-sens". Pour le ministre de l'Education nationale, "quand on évoque les savoirs fondamentaux, on pense bien évidemment en premier lieu aux mathématiques et au français.(...) Mais (...) le talent, ce n’est pas uniquement le verbe ou la plume, ce n’est pas simplement l’équation que l’on résout ou la démonstration que l’on élabore. Le talent, c’est aussi le génie d’une main, d’un esprit, d’une intelligence qui produit (...). Le sport, la santé, l’activité physique et plus largement, la richesse de l’éducation physique et sportive sont tout aussi fondamentaux."
Il insiste : "Il y a des savoirs fondamentaux mais il y a aussi des pratiques fondamentales. En tout ce qu’elle apprend sur le rapport à soi, à son corps, ses bénéfices pour la santé, le dépassement de soi, le goût de l’effort et de l’esprit d’équipe, l’éducation physique et sportive compte parmi ces pratiques fondamentales."
D'ailleurs, pour le ministre, "l’École à la française, notre école, c’est aussi l’apprentissage du corps et du respect qui lui est dû, c’est l’apprentissage du sport, c’est l’éducation physique et sportive".
Le ministre fait encore référence à l'étude "Inverser les courbes" du cardiologue François Carré qui "confirme la dégradation de la capacité physique de nos élèves. L’inactivité physique et la sédentarité croissante et alors même que 17 % des enfants sont en surpoids, sont la manifestation au quotidien de cette dégradation qui fait peser un risque de santé à long terme de nos enfants." Il évoque à ce sujet les 30 minutes d'activité physique à l'école et les 2 heures supplémentaires au collège ainsi que les "ressources pédagogiques" mises à disposition des enseignants en cette année olympique et paralympique. Les enseignants peuvent, "tous les mois donner une dimension olympique aux enseignements (...). Tous les établissements scolaires et établissements de l’enseignement supérieur qui le souhaitent, (peuvent) s’engager à mettre plus de sport dans le quotidien des jeunes."
Il rappelle encore que le président de la République a annoncé, le 5 septembre "le développement des filières sportives scolaires afin de passer de 10 000 à 25 000 places en 2026 dans ces filières. Des travaux sont en cours entre le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques afin d’atteindre cet objectif."
Interrogé sur les rythmes scolaires, G. Attal "ne souhaite pas, en rouvrant ce dossier, détourner notre attention et notre préoccupation de ce qui se passe réellement durant le temps de présence à l’école, au cœur même des classes, dans le cadre des enseignements". Reprenant mot pour mot le texte du site "education.gouv.fr", il fait valoir que, dans le 1er degré, les APC (activités pédagogiques complémentaires, ndlr) offrent "un large champ d’action pédagogique" et que les enseignants peuvent proposer aux élèves "une activité prévue dans le cadre du projet d'école, le cas échéant en lien avec le projet éducatif territorial de la commune".